Voutilainen : le leurre de la simplicité

Image
Voutilainen: Misleading simplicity - A l'Emeraude
2 minutes read
Ne vous fiez pas aux apparences. Cette montre Voutilainen, en lice pour le GPHG, n'a rien de simple et tout de beau. Présentation de la montre dont la marque travaille main dans la main avec la boutique A l'Emeraude.

A nouveau, une montre de Kari Voutilainen est en phase finale du Grand Prix d'Horlogerie de Genève. La 28 SC concourt dans la catégorie Montre Hommes et comme toujours avec les montres de ce cru, elle a bien des arguments pour elle. D'abord la personne de Kari Voutilainen. Un homme discret, effacé, mais présent sur tous les fronts, du développement à la promotion en passant par les différents établis. Ensuite, le mouvement, réalisé dans les ateliers de Môtiers, près de Fleurier, dans le Val-de-Travers, où le finlandais s'est installé. Il embarque un échappement libre à double roue d'impulsion dessiné par Kari Voutilainen qui est entièrement (et magnifiquement) fini à la main sur place. Puis vient le cadran, en argent guilloché une autre des spécialités de Voutilainen. Comblémine, sa filiale en charge de la production, est un orfèvre de ce type de gravure. La pièce en compétition ne présente que deux motifs, sages, sans effet de trompe-l’œil, avec une mise en couleur bleue et un argenté sur la minuterie. Enfin, la boite de 38,5 mm est en titane, ce qui n'est pas inhabituel pour Kari Voutilainen, mais rare. Le confort que procure sa légèreté est exceptionnel, et ce métal récalcitrant a été poli comme s'il s'agissait d'un or, ce qui n'a rien de facile. La couronne a été affinée et agrandie pour un meilleur contact. Les cornes ont été affinées et allongées.

Le leurre de la simplicité

La boite mesure 13,3 mm d’épaisseur, ce qui est plus que de coutume pour ce modèle que Kari Voutilainen produit depuis près de dix ans. En cause, la seconde centrale de la 28 SC. En effet, les 28 possèdent normalement une petite seconde à 6 heures. Il a fallu loger des renvois par dessus le calibre, qui en augmentent légèrement la hauteur. Mais cette différence est gommée puisque la carrure de boite, elle, est inchangée. C'est le fond qui l'absorbe en présentant un léger décrochement au niveau du verre, qui se loge dans le poignet et ne modifie pas la sensation au porter.

Ainsi, ce calibre SC est-il légèrement différent des autres de la collection. Le pont de seconde centrale se pose sur le mouvement sans en changer les courbes. Seules en dépassent les roues. Et pour le reste, la magie est intacte. Magie, parce que pour un amateur d’horlogerie, un mouvement Voutilainen est une petite œuvre d'art. L'ample découpe des ponts, leur anglage soigneux, le traitement des surfaces, la mise en couleur, les finitions même invisibles, tout y est beau. Surtout, en travers, le grand pont de balancier. Pièce maitresse de ce mouvement, il est long, effilé, poli sur toute sa surface tubulaire qui va en se rétrécissant. Une petite merveille.