Beaucoup de collections horlogères sont divisées en trois catégories : air, terre, mer. Elles supportent la quasi-totalité des modèles et complications, comme le GMT pour la terre, le chrono pour les instruments d’aviation, ou le compte à rebours pour la voile. Autant de familles que Louis Moinet a décidé de ne pas suivre. C’est une liberté que Jean-Marie Schaller s’accorde. Il le peut bien : après tout, l’inventeur certifié du chronographe, c’est lui, Louis Moinet, en 1816. Cela offre certains privilèges, dont celui de dépasser les frontières, physiques ou virtuelles, réelles ou commerciales.
Tour du monde
Les voyages de Louis Moinet, après avoir longtemps parcouru l’espace, sont donc de retour sur Terre, et proposent un Tour du Monde. En 80 jours ? Ce serait mal connaître la maison, peu gourmande des lieux communs et portes ouvertes. Et c’est précisément parce que Louis Moinet et Jules Verne se sont à de nombreuses reprises associés...qu’il fallait à présent s’en écarter. On ne le répétera jamais assez : une horlogerie efficace n’est pas celle qui correspond aux attentes du client. C’est celle qui le surprend, l’émerveille.
Partenaire de confiance
Louis Moinet a donc pris ses libertés face au « Tour du Monde en 80 jours », pour proposer le Tour du Monde en 8 jours et merveilles. Le choix des métropoles n’est pas dû au hasard. Elles relèvent toutes d’un coup de cœur de Jean-Marie Schaller. Elles permettent d’exprimer différents métiers d’art. Une fois n’est pas coutume, l’atelier de Saint-Blaise communique ouvertement sur le partenaire qui l’a aidé à donner vie à ces 8 pièces vendues en coffret : GVA Cadrans. Sise à Satigny, l’entreprise maîtrise la plupart des arts cadraniers : émail grand feu, peinture miniature, ciselure, galvanoplastie, luminescence, ou encore la Neoralithe, dont Louis Moinet a d’ailleurs fait largement usage par le passé (Metropolis, Time to Race).
Chaque cadran fait la part belle à l’un de ses emblèmes (Tour Eiffel à Paris, marché flottant de Bangkok, Tour Petronas de Kuala Lumpur, Golden Gate de San Francisco, etc.) ou de ses arts (comme l’Origami pour Tokyo).
Art & innovation
Décrire par le menu chacune de ces huit pièces serait fastidieux, mais certaines offrent une singularité qui mérite toutefois une attention particulière. Par exemple, Paris : la tour Eiffel représentée sur le cadran est sculptée à la main dans un véritable bloc d’acier de la vénérable dame de fer. Le métal provient de la rénovation de son centenaire, lorsque le monument fut partiellement refait. C’est un fait peu connu mais, depuis des décennies, des sections de la Tour sont régulièrement mises en vente, à l’image de ses tronçons d’escalier, comme ici en 2020.
Pour Kuala Lumpur, les tours Petronas se dressent sur un cadran en silicium. L’effet est saisissant. On ne peut s’empêcher de repérer une inspiration de l’Art-Tech, pièce jadis promise à Only Watch, dont la novation n’avait d’égal que la splendeur. On mentionnera aussi l’origami de Tokyo, qui n’est pas une représentation d’un pliage, mais bel et bien un véritable pliage d’une feuille de métal. On apprécie la sincérité de la démarche et le respect de l’art nippon.
