Slim Fast

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Slim Fast  - Ultra Thin
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On adore le régime minceur extrême des montres ultra fines. Elles partagent avec nous leur routine et leurs conseils pour une taille de guêpe

Ceci n'est pas un numéro spécial été de magazine féminin. La montre n'a pas besoin de se mettre au régime minceur. Elle le fait par goût de l'exploit, de la performance technique et surtout, par amour de l'art. 

Car passer sous la barre des 6 mm n'a rien d'indispensable pour une montre mécanique. Mais à partir de cette limite informelle, tout devient plus exigeant. Les marges d'erreur et de tolérance entrent dans un nouveau domaine, un peu comme passer le cap des 5000 mètres en alpinisme. Seulement voilà, dans ce domaine comme en horlogerie, ce sont les sommets que l'on vise. Et si la limite haute des ascensions est définie par la géologie terrestre, celle de l’horlogerie se réinvente en permanence.

Entre 2020 et 2022, trois montres ont attaqué le record du monde de la montre la plus fine et en ont repoussé le plafond...ou plutôt le plancher. La première est l'Altiplano Ultimate de Piaget, qui mesure 2 mm d'épaisseur. Puis Bulgari a lancé l'Octo Finissimo Ultra, avec 1,80 mm. Toutes deux ont été récompensées au Grand Prix d'Horlogerie de Genève. Enfin, Richard Mille a clos les débats (pour l'instant en tout cas) avec sa RM UP-01 Ferrari et ses 1,75 mm. Voila pour le podium. Reste à décrypter les enjeux sous-jacents.

Slim Fast

Pour positionner leurs exploits, les marques ont mis en avant la difficulté technique extrême qu'ils ont nécessité. Elles ont pénétré dans un domaine où les limites physiques de la matière sont remises en question face à des problématiques aussi simples que les variations de température, le porter réel et la durabilité. Car dans une montre de 2 mm, plusieurs composants passent sous la barre du 10e de mm. C'est l'épaisseur du papier aluminium qui repose dans un tiroir de votre cuisine. Et encore s'agit-il là de pièces relativement simples dans leur géométrie et leur fonctionnement. Imaginez un peu un barillet, qui contient un ressort de 2 mètres de long qui pousse de l'intérieur... 

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Il y a entre ces trois concurrentes une divergence de fond, de philosophie. Pour descendre sous la zone des 3 millimètres, il faut gratter partout. La solution la plus simple et évidente existe depuis plus de trente ans et son intelligence demeure intacte. Au lieu de composer une montre avec un fond, un mouvement et un verre refermé par une lunette, il suffit de supprimer un de ces étages. Plat à l'extérieur, le fond est usiné à l'intérieur pour accueillir directement les composants du mouvement. Son rôle se double alors de celui de platine. Cette construction qualifiée de deux-en-un a par exemple servi pour la Swatch, dans une optique d'économie de composants et de prix. C'est celle qu'on retenu Bulgari et Piaget.

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Cette manière de faire semble tellement efficace et pour tout dire, inévitable, que la surprise Richard Mille n'en a été que plus forte. Sans historique sur ce terrain, la marque a fait voler en éclat trois présupposés de la montre méga-fine. Le premier est la construction, puisque ce modèle possède une boite et un mouvement clairement distincts. Et ce dernier mesure 1,18 mm. La seconde rupture est la forme généralement admise d'une montre. Ni ronde, ni carrée, ni tonneau, ni coussin, la RM UP-01 est entièrement définie par la forme de son mouvement et celle-ci, par la disposition de ses organes internes. Par exemple, l'impossibilité de loger une couronne de remontage et de mise à l'heure a mené à la création de deux percements en plein cœur du mouvement, comme des moyeux de K7 audio. 

La troisième révolution que représente cette pièce est d'ordre commercial. Chez Piaget, l'Altiplano Ultimate a d'abord été présentée comme une montre expérimentale, avant d’être lancée formellement en tant que produit. Chez Bulgari, on a édité une série de 10 exemplaires avec en tête l'idée que le nombre d’acheteurs d'une montre à 400 000 Frs en titane sans complication est de cet ordre-là. Richard Mille produira 150 exemplaires, vendus 2 millions de francs. Ce qui prouve que l’horlogerie n'a pas de limites, ni physiques, ni logiques, ni techniques. Elles ne cessent d'être repoussées au moment où l'on se dit que cette fois-ci, c'est sûr, elles sont atteintes.