La LVMH Watch Week 2023 a vu TAG Heuer présenter ses premières montres de l’année à Singapour. La technologie a pris la tête, avec les nouvelles versions de l’Aquaracer Solargraph et des montres connectées au centre des conversations, mais les pièces classiques ont aussi eu un rôle important à jouer : la Monza Flyback Chronometer et la Carrera Chronograph 60th Anniversary ont fait des vagues dans le monde de l’horlogerie. Le CEO de la marque, Frédéric Arnault, s’entretient avec WorldTempus des projections du marché en 2023, de l’importance de rester innovant et du rôle essentiel de la communauté.
TAG Heuer commence 2023 sur les chapeaux de roue, avec de nouvelles versions de l’Aquaracer Solargraph et de la Connected Watch. Le thème évident qui émane de ces lancements est la technologie et l’impulsion vers de nouveaux territoires passionnants. Pourquoi était-il important de commencer l’année avec ce message ?
L’innovation et la technologie d’avant-garde ont toujours été essentielles à nos yeux, elles font partie de notre héritage et c’est très important que nous le fassions vivre. C’est le défi d’être TAG Heuer. « Avant-garde » fait littéralement partie de notre nom (Techniques d’Avant-Garde). Cela signifie que nous faisons tout notre possible pour être les premiers, pour être des pionniers, pour ouvrir des portes que d’autres n’ouvrent pas. C’est ce que nous avons fait jusqu’ici et c’est ce que nous allons continuer à faire. Nous transmettons toujours ce message, particulièrement avec la montre connectée et avec l’Aquaraceer Solargraph. Nous voulions aborder la LVMH Watch Week avec des messages forts et que ce soit la Connected Watch Golf avec un nouvel élément technologique révolutionnaire ou un nouveau design splendide pour l’Aquaracer Solargraph, je crois que nous avons absolument atteint notre objectif.
Ce sont des avancées passionnantes que nous voyons là. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur leur genèse ? Ont-elles été davantage motivées par la demande du marché, par exemple, ou sont-elles le résultat des efforts de développement internes ?
Prenons l’Aquaracer Solargraph comme exemple. Personne ne nous a demandé de la faire. C’est simplement parce que les gens ne pensaient pas que c’était possible pour TAG Heuer d’inventer une telle technologie, donc c’est vraiment venu de nos équipes à l’interne, à travers nos processus créatifs et le brainstorming. Ensuite, lorsque nous avons lancé la première montre, la réaction générale a été : c’est incroyable, nous en voulons davantage. Donc maintenant voici la deuxième génération.
Même chose pour la Connected Watch. Les gens ne pensaient pas que ce que nous avons fait avec le modèle Golf était possible. C’était totalement nouveau pour nous lorsque nous l’avons lancée. Maintenant nous avons plus de 500'000 utilisateurs sur l’application mobile, nous avons vu plus de 2 millions de parties de golf jouées en 2022 soutenues par notre application. Donc nous avons une base de données très active et nous essayons en permanence de voir comment nous pouvons impliquer ces utilisateurs encore davantage avec nos produits et les étonner avec de nouvelles fonctions.
J’apprécie vraiment la gamme que je vois ici parmi les nouveaux lancements. Vous avez mis l’accent sur la nouvelle technologie et les pièces d’avant-garde, mais vous avez aussi des montres qui rendent hommage à votre histoire. Je veux parler de la Monza Flyback Chronometer et de la Carrera Chronograph 60th Anniversary. A mon avis, voir TAG Heuer encourager de nouveaux lancements dans différents secteurs est un signe prometteur et optimiste au début d’une année dont beaucoup d’analystes économiques nous disent qu’elle sera marquée par un ralentissement de l’économie. Ai-je raison de conclure que vous projetez d’excellents résultats pour TAG Heuer en 2023 ?
Absolument, et pour plusieurs raisons. Tout d’abord nous construisons sur une dynamique de marque solide, quelque chose que nous avons commencé il y a quelques années. Et 2022 a été très forte pour nous. Nos nouveaux lancements ont eu beaucoup de succès. Actuellement nous avons un bon niveau de stock, une excellente distribution et une forte demande pour le genre de produit nouveau que nous créons. Quant aux conditions du marché, oui, il y a quelques mois l’inquiétude régnait concernant l’inflations aux Etats-Unis, la situation en Chine, la guerre en Europe… Mais j’ai le sentiment que l’Euro est plutôt fort en ce moment, et nous devons rester optimistes.
Parlons maintenant de la Carrera Chronograph 60th Anniversary. Il y a deux façons d’aborder l’anniversaire d’une montre : soit vous tombez complètement dans la nostalgie et plaisez à ceux qui apprécient le patrimoine de TAG Heuer, soit vous sortez quelque chose de vraiment nouveau et révolutionnaire. Vous avez choisi la première voie avec ce modèle, mais a-t-il toujours été clair pour vous que c’était celle-là que vous vouliez suivre à cette occasion ?
En règle générale, nous n’investissons pas beaucoup dans de pures rééditions juste pour la nostalgie. Nous le faisons très rarement, lorsque cela fait vraiment sens. Donc il s’agit d’une exception. Ce que nous faisons plutôt, c’est nous inspirer du passé tout en lui insufflant une bonne dose de modernité. Tous nos clients ne connaissent pas notre patrimoine, mais lorsqu’ils consultent l’histoire et en découvrent davantage sur la montre, ils voient qu’elle est profondément ancrée dans l’héritage de notre marque. Prenez par exemple la Monza de cette année. Elle a une allure moderne, avec son cadran ajouré et sa forme globale. Mais le boîtier est clairement issu de notre passé et nous l’avons légèrement ajusté. Les aiguilles et les boutons poussoirs proviennent aussi de nos modèles passés. Généralement c’est notre approche chez TAG Heuer, mais comme je l’ai dit, la Carrera Chronograph 60th Anniversary est une exception, pour celle-ci nous avons senti qu’il y avait une demande pour que nous soyons fidèles au passé.
Je vais juste parler un peu de l’endroit où nous sommes aujourd’hui pour la LVMH Watch Week : le magnifique Singapour. Les observateurs de l’industrie citent souvent Singapour en exemple d’un marché très important pour le business horloger mondial, pas nécessairement en termes de volume, mais d’influence et de la façon dont on voit des tendances horlogères commencer à évoluer et à émerger à Singapour. Des tendances qui ensuite se manifestent ailleurs dans le monde. C’est valable pour le business horloger en général, mais pour TAG Heuer en particulier, qu’apporte un marché comme celui de Singapour ?
Singapour est l’un des marchés les plus importants pour nous, dans le top 10. Il a beaucoup d’influence en Asie, évidemment, mais aussi dans le reste du monde. Nous avons ici une communauté proche de collectionneurs très passionnés, qui ont des rapports étroits avec des personnalités clés de notre entreprise. Notre Directeur du Patrimoine, Nick Biebuyck vivait ici auparavant et il y a encore beaucoup d’amis qui nous communiquent de nombreuses informations. Pour nos lancements, le processus créatif est dirigé à l’interne par nos équipes, mais nous essayons d’être ouverts et d’écouter ce que les collectionneurs aiment, ce que les fans de la marque demandent, et nous essayons d’intégrer cela dans notre processus. Singapour est l’une des villes où nous restons proches de la communauté de cette façon. C’est très important pour TAG Heuer, et pour moi personnellement, de rester le plus possible en contact avec ceux qui aiment la marque.
