Seacraft Chronograph

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Seacraft Chronograph  - Perrelet
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La plongeuse oubliée

C’est une vieille querelle d’experts. Pour certains, Abraham-Louis Perrelet serait l’inventeur du rotor, et donc de la montre automatique, en 1777. D’autres lui préfèrent Sarton, voire Breguet. Laissons là ces débats que l’histoire ne se soucie pas de trancher, du moins dans l’immédiat. Et cet immédiat, c’est bien celui de la marque éponyme, Perrelet, qui cultive depuis Bienne l’héritage, supposé mais à tout le moins assumé, de la montre automatique inventée par son génial fondateur. La notoriété de la maison s’est donc construite sur des montres qui affichaient toutes, côté cadran, un rotor en rotation très rapide. Toutes ? Presque toutes. 

Car en 2011 apparaît un objet horloger non identifié : la Seacraft. Elle ne possède pas de rotor côté cadran même si, côté fond, c’est bien d’un calibre automatique qu’elle bat. C’est de surcroît une montre de plongée, une première pour Perrelet. C’est, enfin, non pas un modèle isolé mais une véritable collection Seacraft qui voit le jour. Cette collection est, dès son lancement, dotée d’un modèle trois aiguilles, d’un GMT et d’un chronographe.

Seacraft Chronograph

Rare Chrono sur une plongeuse 

C’est bien sur le chronographe qu’il convient de s’attarder. Cette complication est peu commune sur une montre de plongée, pour deux raisons. La première est que le chronographe n’est généralement pas utilisable en situation d’immersion — non pas seulement sur ce seul modèle, mais pour n’importe quelle pièce qui se destine aux fonds marins, tant la mise en action des poussoirs compromettrait l’étanchéité générale de la boîte. 

Seconde particularité du chronographe : il traduit la volonté d’offrir une montre qui puisse être portée aussi bien sur terre qu’en mer. En somme, de favoriser non pas un look radical de pur instrument de plongée, mais plutôt d’offrir une création sportive mais civilisée, exploitable en toutes circonstances terrestres.

Tout terrain

Dans cette perspective, Perrelet a conçu une pièce sobre, habillée soit en version monochrome (entièrement bleue ou noire), soit bi-ton avec lunette et cerclage de compteurs noirs sur cadran blanc. Malgré cette personnalité très urbaine, la pièce conserve les attributs d’une authentique plongeuse : larges aiguilles et index luminescents, poussoirs et couronnes vissés, décompte sur la lunette unidirectionnelle des 15 premières minutes, ainsi qu’un indicateur de bon fonctionnement de la pièce par l’entremise de la petite seconde à 9h. L’ensemble est motorisé par une base ETA offrant 40 heures de réserve de marche, oscillant à 28800 A/h. La boîte est également équipée d’une valve à hélium. Dernier point: quelle que soit la configuration choisie, sur bracelet acier ou sur alligator, la Seacraft a été livrée avec un second bracelet en nylon et l’outil permettant de passer d’un bracelet à l’autre.

L’année suivant sa sortie, en 2012, la Seacraft fut complétée puis progressivement remplacée par la Turbine Diver, un produit radicalement différent et nettement plus expressif (47,5mm).

Cette année, GMT Magazine et de WorldTempus se sont lancés dans le projet ambitieux de résumer la montre de plongée depuis l'an 2000 dans The Millennium Watch Book - Diver, un grand et beau livre magnifiquement illustré. Cet article en est un extrait. The Millennium Watch Book - Diver est disponible sur en français et en anglais ici :

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