Nautilus, insubmersible icône

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Nautilus, an unsinkable icon - Patek Philippe
Sportive et chic, la Nautilus a quarante ans et n’a presque pas changé durant son histoire ininterrompue. Son design et son look vintage avant l’heure l’ont rendue incontournable.

Lancée en 1976, la Nautilus appartient à une génération très particulière. Elles ne sont qu’une poignée à avoir ce statut envié. Ainsi, la montre la plus sportive de Patek Philippe est en acier, chic, très recherchée et même collectionnée. Et pourtant, la Nautilus n’a rien d’indémodable. Contrairement à certaines montres nées dans les années 50 ou 60, son design est très particulier, très marqué. Bien qu’elle porte le nom du plus célèbre des submersibles de l’histoire de la littérature, la Nautilus n’est pas une montre de plongée. Elle n’est d’ailleurs pas particulièrement étanche puisqu’elle descend à 120 mètres depuis sa création. C’est donc sa personnalité qui lui a valu son nom, et son succès.

Son apparence a peu changé au cours de son histoire, contrairement à nombre d’icônes, passées par la case chirurgie esthétique à de nombreuses reprises. Mais Patek Philippe ne procède pas ainsi. L’essentiel de ce qui fait cette montre est donc toujours bien là, conforme au design originel. Il est signé par une des légendes du design horloger, Gérald Genta. Sa boite n’est pas ronde, mais inclassable. Sa vraie forme se révèle de dos : étroite au niveau des cornes intégrées, elle s’évase pour devenir carrure et se referme à l’autre extrémité pour redevenir corne. Ce boitier est refermé par une lunette imposante, dotée d’excroissances latérales. Comme le verrou d’un hublot de bateau, elles protègent d’un côté la couronne et de l’autre, la symétrie de la montre. Et si l’on croit voir une charnière, elle n’est pas du tout articulée. Elle est là pour rappeler le flanc d’un vaisseau marin. Cette lunette n’est pas ronde, ni coussin. Elle est faite d’arcs de cercle brisés qui s’enchainent.

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Autre trait de la personnalité de la Nautilus, elle est née avec un bracelet métallique. Il est constitué d’une série de maillons centraux, bombés et polis qui tranchent sur des maillons pleine largeur satinés. Ce que l’on voit moins est la face interne de ce bracelet. Parfaitement finie, elle révèle sa douceur et sa souplesse aux seuls porteurs de la montre. Quand on sait à quel point il est difficile de créer un bracelet métallique qui soit à la fois différent et confortable, on ne peut qu’admirer le travail de conception et d’exécution de celui-ci.

Le troisième trait qui a donné à la Nautilus sa personnalité est son cadran. Il est traversé de profondes rainures horizontales et ponctué d’index en applique. Il existe en noir, en gris anthracite, en bleu foncé et en blanc dans les versions les plus connues. Le chocolat est réservé aux boites en or rose. Les aiguilles sont de type bâton à tête arrondie, une forme très vintage et que Patek Philippe a préservée soigneusement, lui donnant seulement plus d’épaisseur avec le temps. Elle contribue à faire de la Nautilus une montre profondément marquée par l’époque de sa naissance. Si l’on tend à l’oublier, c’est parce qu’elle est devenue familière, mais aussi parce que ce design est réussi.

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Son succès tient aussi à la sélectivité que Patek Philippe a mise en œuvre sur ce modèle. Contrairement à d’autres marques, Patek Philippe n’a jamais décliné tous ses mouvements dans toutes ses boites. Les Nautilus à complication sont donc très rares et en particulier, elles n’ont jamais embarqué de tourbillon. Elle existe en version homme avec un mouvement automatique à trois aiguilles date, plus connue sous le nom de Jumbo. Ce surnom renvoie aux versions originales aux diamètres importants pour l’époque. Aujourd’hui, celle qui porte la référence 5711 mesure 40 mm de diamètre, ce qui est à la fois modeste et typique de Patek Philippe, qui n’a jamais cédé aux charmes de l’oversize. Grande spécialité de la marque, le quantième annuel prend place à bord de la réf. 5726.

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La ref. 5980 est munie du calibre de chronographe automatique de la manufacture, caractérisé par sa fonction retour en vol et ses minutes et heures concentrées dans un sous-cadran à 6 heures. La toute dernière nouveauté de la famille est également la plus compliquée à voir le jour. Lancée en 2014, la réf. 5990 cumule deux complications typiques de la marque et c’est une grande première. En effet, cette gamme n’a jamais connu un tel niveau de sophistication mécanique. Elle allie le chronographe flyback automatique et le second fuseau horaire de Patek Philippe. Secondé par une double indication jour/nuit, il s’ajuste par deux poussoirs situés sur le flanc gauche de la carrure. Mais sur la Nautilus, ce bord est occupé par les oreilles de la lunette. Patek Philippe a donc profité de l’esthétique de ce débord en le transformant en larges poussoirs. L’équilibre de la pièce est préservé, la fonctionnalité rendue possible sans briser de lignes.

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Il serait injuste de réduire la Nautilus à ses versions masculines. Dès 1980, les femmes ont eu droit à leurs versions dédiées. Dès 2013, une nouvelle génération de Nautilus pour dames a fait son apparition. Leur diamètre est réduit, disponible en 32, 33 et 35 mm, en acier ou en or, mais surtout avec des cadrans dédiés. La rainure est toujours là, dans l’esprit, mais elle ondule pour former une vaguelette. Les aiguilles bâton sont devenues lance, mais elles ont gardé toute leur rondeur. Quant à la lunette, elle a tendance à disparaitre sous un abondant sertissage de diamants, qui peut s’étendre à la totalité de la montre grâce aux ateliers de joaillerie genevois de la marque. Signe de la volonté stratégique de Patek Philippe, les références Nautilus féminines sont de plus en plus équipées de mouvements mécaniques, que la marque veut pousser au poignet des femmes, qui les méritent bien.

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