Le retour en grâce

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The comeback - Two-tone watches
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La clientèle masculine occidentale retrouve le goût des montres en or et acier. Mais depuis leurs grandes années, les 80's, elles n'avaient jamais cessé de convaincre.

Traditionnellement, bicolore désigne les montres dont le boîtier est fait d’or et acier. Mais si l’on veut être juste, la plupart des montres sont bi, tri ou quadricolores. Il est en effet parfaitement arbitraire de se restreindre à la couleur de la boîte et de laisser de côté la plus évidente, la plus visible, celle du cadran. Mais passons, les conventions sont les conventions. Longtemps, les montres bicolores ont été réservées à des franges bien particulières de la clientèle horlogère internationale. Esthétique typique des années 80, elles se sont retrouvées ringardisées aux yeux du public masculin occidental, celui sur lequel la création horlogère a été centrée pendant des années. Voilà pour l’acte 1. Mais un acte 2 a débuté en parallèle. En effet, les dames y ont toujours vu une approche intéressante en termes esthétiques autant qu’économiques.

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L’acte 3 utilise un des ressorts favoris du théâtre, la surprise. Car pour une raison insaisissable, la montre en or et acier est devenue un grand classique pour la clientèle… chinoise. L'archétype de la montre vendue dans, ou à des ressortissants de, l’Empire du Milieu est en or jaune (désormais aussi rose) et acier, bracelet y compris. Quand Montblanc édite un modèle TimeWalker destiné à ce marché, il est forcément en or rose et acier.

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Mais la mode est un éternel balancier. Elle recycle les tendances passées, mélange les influences et réhabilite aujourd’hui ce qui était honni hier. C’est ainsi que la montre bicolore refait une timide apparition sur les poignets velus du vieux monde. Zenith avait dès 2012 lancé son modèle Espada sur ce mode, geste aujourd'hui prolongé dans un pilier de la marque, le Chronomaster Grande Date. Oh, certes, le mouvement est encore timide. Mais il n’est pas limité aux nostalgiques vieillissants des 80’s. Ou à des amateurs intéressés par un niveau de gamme et de prix intermédiaires. L’approche est authentique, comme en témoigne la dernière-née des Nautilus, Patek Philippe ayant entrepris une variante bicolore de son chronographe le plus sportif. Il faut préciser que l'idée ne vient pas de nulle part. Elle a fait son chemin dans les yeux et les cœurs des consommateurs grâce à un jeu de couleur bien particulier, typique de l'horlogerie contemporaine.

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Au lieu d’or et acier, une cohorte de montres aux finitions PVD ou DLC noir a adopté les mêmes attributs dorés que leurs devancières. Lunettes, poussoirs, couronnes et accents du bracelet en or 18 carats côtoient depuis des années le noir sombre. Un des derniers exemples en date est la Patravi TravelTec FourX de Carl F. Bucherer, base or agrémentée d'une lunette noire. A moins que les proportions ne soient inversées, dans une interprétation plus précieuse. La tendance se confirmera-t-elle ? S’approfondira-t-elle ? Les salons horlogers 2014 approchent, la réponse s’y trouve cachée.

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