Montres Violettes - Après le violet - Style & Tendance

Cela fait maintenant plus de dix ans que la couleur des montres est devenue une martingale. Le phénomène bleu a pris les cadrans par surprise et les a convertis en masse. Il faut dire que c'était une aberration historique que cette couleur, si répandue en mode, soit si peu représentée en horlogerie. Puis le vert a fait déferler une seconde vague chromatique, multipliant les apparitions à tel point qu'on se demandait si ce n'est pas juste un peu facile de créer de cette manière si expéditive.

Constellation © Omega

Car créer, ce n'est pas que décliner un modèle. C'est aussi le réinventer.

Code 11.59 Automatic © Audemars Piguet

Avec le violet, la question est un peu plus complexe. Car dans l'arc-en ciel, il s'agit d'une couleur fortement ambiguë. Ses connotations ne sont pas très connues, pas évidentes, pas toujours positives. En tout cas dans les cultures occidentales. Alors le fait que nous soyons en train d'assister à une tendance montre violette soulève quelques questions.

Datejust 31 © Rolex

Jusqu’où ira-t-elle ? Dans la durée et dans la portée, on imagine mal qu'elle soit aussi porteuse que le vert (et on ne parle même pas du bleu). Qu'apporte-t-elle ? Une extension de la palette, certes, mais aussi un jeu plus sophistiqué sur la symbolique. Une dimension dandy prononcée, aussi, qui accompagne les jeux de couleurs sophistiqués qui vont avec. Et surtout, le violet pose la question du monde d'après. D'un monde post-chromatique où la seule couleur d'un cadran ne ferait pas toute la personnalité de la montre. Où sa modification ne ferait pas actualité.

Monaco © TAG Heuer

Car après le violet, il reste...bien peu. Le jaune ? L'orange ? Le rouge ? Ces trois couleurs sont déjà en gamme chez bien des marques, sans pour l'instant créer un emballement qui ressemble à un engouement, à une tendance, à un effet d’entraînement.

Autre facteur de dilution, l’horlogerie est en train de tourner une grande page, celle de l’après-Covid. Le FOMO, la consommation de rattrapage, la spéculation sur les icônes, tout cela est en train de se calmer, de redescendre. Il reste à l'univers de la montre à s'inventer une solution d’atterrissage. Pourvu que ce soit sur un mode créatif, expressif, et non pas défensif.