Et pourquoi pas ?

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One Year, One Watch - IWC Schaffhausen
2008 : Da Vinci Automatic*

Globalisation

En 1983, Theodore Levitt – économiste à Harvard – théorise le concept de globalisation. Pour fêter les 25 ans de son article, le monde s’offre un bien triste cadeau, avec une crise économique d’une ampleur sans précédent. Commencée fin 2007, elle s’amplifie et atteint son pic en septembre avec comme symbole la faillite de Lehman Brothers. S’en suivront de multiples ondes de chocs qui toucheront les économies, entreprises et foyers partout sur la planète. Le 4 novembre se déroulent les élections américaines dont le résultat marque le monde : l’arrivée au pouvoir de Barack Obama est un évènement « global ». Né à Hawaii, au milieu du Pacifique, d’une mère américaine et d’un père né au Kenya, afro-américain, le profil du 44e POTUS (President Of The United States) est « global ». Son fameux « Yes We Can » – message fort et ouvert – deviendra vite mondialement viral.

En sport, l’Euro 2008 est organisé conjointement par l’Autriche et la Suisse. Ce n’est que la deuxième fois dans l’histoire que deux pays s’associent pour accueillir cette compétition. Quelques semaines après la fin du tournoi, un otage « global », la franco- colombienne Ingrid Betancourt, est finalement libéré après 6 années de captivité. Slumdog Millionaire, un film anglais, qui raconte l’histoire d’un jeune indien de Mumbai, remporte quatre Oscars dont celui de meilleur film et de meilleur réalisateur. Michael Crichton – auteur « global » qui a vendu 200 millions de livres – nous quitte. Si son nom ne vous dit rien, peut-être que vous vous rappellerez celui de Jurassic Park.

Et pourquoi pas ?

2008 n’est donc pas une période facile. La montre étendard de cette année doit être globale et parler de crise. Elle vient d’une marque d’immigré et porte le seul nom anglophone de l’horlogerie : International Watch Company. La montre de 2008 est la réédition de la première pièce à mouvement quartz d’IWC – la Da Vinci.

Pourquoi IWC ?

Quoi de mieux qu’une marque suisse créée par un américain de Boston – Florentine Jones – pour illustrer une année globale ? D’ailleurs en juin 2008, après 20 ans de disette, la glorieuse équipe des Boston Celtics s’impose dans la finale du championnat NBA. Mais revenons à IWC. En 2008, la marque fête ses 140 ans et sort six montres qui ont marqué son histoire, dont une montre d’aviateur de 1936, la Portugieser de 1939, l’Ingenieur de 1955, l’Aquatimer de 1967 et la Portofino des années 80. Je ne me souviens pas avoir vu une marque rééditer d’un seul coup autant de pièces pour célébrer un anniversaire.

Et pourquoi pas ?

La sixième de la liste est une Da Vinci qui s’inspire de la première montre à quartz d’IWC, équipée à l’époque de fameux calibre Beta 21 qui devait permettre aux marques suisses d’affronter la crise du quartz et un ennemi « global » venu de l’Est : Seiko.

L’IWC da vinci 2008 – « why so serious? »

La petite phrase est un hommage à l’oscarisé Heath Ledger, à Joker et au gagnant du box-office : The Dark Knight. Mais plus « sérieusement », pourquoi cette IWC Da Vinci est-elle ma préférée parmi ces rééditions ? Elle sort vraiment du lot grâce à sa forme inhabituelle si « seventies ». Son boîtier tonneau de 41 mm est anguleux et superbe. Le cadran aux index surdimensionnés et l’accroche particulière du bracelet me poussent à fredonner « 69 année érotique » ! Car oui, la Da Vinci est sexy et oui la montre dont elle s’inspire est sortie en 1969. Sinon, la montre est animée par un mouvement mécanique et est proposée soit en acier soit en platine.

La Da Vinci 2008 est un magnifique hommage à une montre trop longtemps ignorée, née pour affronter une crise et qui grandira au moment où le monde connaîtra son premier choc pétrolier. Globalisation, quand tu nous tiens…

Qu’en pense l’avocat du diable ?

Méphistophélès est global par nature et adore les crises, donc il aime cette IWC. Le seul reproche à lui faire est son mouvement. Le calibre IWC est superbe mais il est mécanique. La première Da Vinci était à quartz. IWC aurait marqué un grand coup en équipant cette montre d’un calibre quartz et en l’offrant en or jaune – comme son aînée. Certes, ce n’est pas l’époque, mais quand même, cela aurait eu « de la gueule » !

*À l’occasion du 20ème anniversaire de GMT Magazine et de WorldTempus, nous nous sommes lancés dans le projet ambitieux de résumer les 20 dernières années en horlogerie dans The Millennium Watch Book, un grand et beau livre magnifiquement illustré. Cet article en est un extrait. The Millennium Watch Book est disponible sur www.the-watch-book.com, en français et en anglais.

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