Ferdinand Berthoud honore le patrimoine horloger à Watches and Wonders

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Ferdinand Berthoud Celebrates Watchmaking Patrimony at Watches and Wonders - Ferdinand Berthoud
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L’historique Horloge Marine No. 14 de 1775 est restaurée et exposée par Chronométrie Ferdinand Berthoud pendant l’édition 2022 de Watches and Wonders

Lorsque nous pensons aux foires horlogères, l’image qui nous vient à l’esprit est essentiellement en rapport avec la découverte de nouveaux produits et avec les dernières créations des plus grandes maisons horlogères du monde. C’est ce que les gros titres ont tendance à souligner, c’est ce dont les gens semblent se souvenir le plus. Si vous êtes une marque horlogère qui fait les choses différemment cependant, vous choisirez peut-être une autre approche. C’est exactement ce que Ferdinand Berthoud a fait cette année à Watches and Wonders.

Ferdinand Berthoud honore le patrimoine horloger à Watches and Wonders

Après avoir lancé le Chronomètre FB RSM en début d’année, l’équipe de Ferdinand Berthoud a été occupée à préparer quelque chose d’autre pour le plus grand événement horloger de l’année. Comme le déclare le communiqué officiel de la marque, la montre que Ferdinand Berthoud vient de présenter à Watches and Wonders n'est pas nouvelle. En fait, ce n’est même pas une montre. C’est une horloge datant de 1775, l’une des fameux chronomètres de marine réalisés par Ferdinand Berthoud lui-même.

Ferdinand Berthoud honore le patrimoine horloger à Watches and Wonders

Après Watches and Wonders, l’Horloge Marine No. 14 prendra place aux archives horlogères du L.U.CEUM à Fleurier où elle figurera comme un élément essentiel de la collection historique.

A nos yeux, les chronomètres de marine peuvent sembler des reliques du passé au charme suranné, mais au 18ème siècle, ils étaient la clé du commerce international et de l’hégémonie culturelle. Autrefois, les voyages internationaux n’étaient pas possibles comme ils le sont aujourd’hui. Les chronomètres de précision étaient nécessaires pour naviguer sans encombre sur les océans, car seul le calcul précis de la position longitudinale (une formule complexe comprenant observations astronomiques, distance parcourue et vitesse) permettait de déterminer la position d’un navire en mer. Sans cet élément, l’exploration par voie maritime était une entreprise risquée et dangereuse, se terminant souvent par la perte de vaisseaux de haute mer (sans parler des vies à bord).

Posséder un chronomètre capable de mesurer avec précision le temps sur un bateau était comparable à gagner la course mondiale aux armements, car cela permettait aux pays de systématiquement étendre leurs empires sans épuiser leurs flottes et leurs trésoreries. Des entreprises commerciales comme la Compagnie Néerlandaise des Indes Orientales et la Compagnie Britannique des Indes Orientales sont devenues presque aussi puissantes que les gouvernements auxquels elles rendaient soi-disant compte, et elles détenaient virtuellement le monopole sur le commerce mondial des marchandises. Naturellement, les horlogers qui rendaient cela possible étaient célébrés dans le monde entier et leurs créations chronométriques étaient aussi convoitées que la légendaire carte menant à El Dorado.

Ferdinand Berthoud honore le patrimoine horloger à Watches and Wonders

L’Horloge Marine No. 14 de Ferdinand Berthoud a été livrée à la marine royale espagnole en 1775 et présente différents mécanismes assurant la performance chronométrique d’une horloge de bateau. Non seulement elle possède un échappement à détente pivotée, vénéré pour sa stabilité, sa précision chronométrique et son prestige mécanique, mais elle comprend aussi un mécanisme à force constante. Ce mécanisme diffère du mécanisme à force constante dans les créations modernes de Chronométrie Ferdinand Berthoud car il utilise un système à poids pour garantir un couple de sortie régulier plutôt que le système de fusée et chaîne des montres contemporaines. Elle dispose aussi d’un mécanisme bimétallique de compensation de température, mis au point par John Harrison dont Ferdinand Berthoud admirait le travail qu’il a longuement étudié. Même si Harrison a, comme on le sait, utilisé son invention, connue sous le nom de gril, dans les horloges à pendules, Berthoud a appliqué les mêmes composants et principes à un balancier-spiral.

Ferdinand Berthoud honore le patrimoine horloger à Watches and Wonders

Je dois avouer quelque chose à ce stade. Je viens d’effacer trois paragraphes d’explications très techniques sur le gril bimétallique transplanté des horloges à pendules aux montres à balancier-spiral. Si vous aimez digérer des phrases comme « coefficients thermaux d’expansion » et « index régulateur automatique » ou peut-être « chevilles de freinage sous déplacement angulaire », laissez un commentaire et je réintégrerai peut-être ces paragraphes. Sinon je crois que j’ai rendu service à tout le monde en éliminant le charabia technique.

L’Horloge Marine No. 14 se trouvait auparavant dans une collection privée. Elle a été repérée et achetée après des échanges prolongés avec l’ancien propriétaire qui avait parfaitement compris la valeur de ce qu’il possédait et était peu disposé à s’en séparer. Après avoir finalement pris possession de l’horloge, l’équipe de Chronométrie Ferdinand Berthoud a passé plus de 400 heures à lui redonner tout son lustre fonctionnel. Comme indiqué plus haut, l’Horloge Marine No. 14 sera conservée de manière permanente au L.U.CEUM après Watches and Wonders, en tant qu’élément essentiel de l’histoire de l’horlogerie, un hommage à l’horloger qui inspire Chronométrie Ferdinand Berthoud et un symbole de ce à quoi l’entreprise peut continuer à aspirer. 

Ferdinand Berthoud honore le patrimoine horloger à Watches and Wonders

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