DB Eight

Image
DB Eight - De Bethune
Un peu de nouveauté, un peu d’innovation, et un chronographe monopoussoir qui bénéficie d’une belle mise à jour technique comme esthétique

Qu’est-ce qu’une nouveauté ? Au sens le plus strict, une montre qui comporte quelque élément nouveau. Nous voilà bien avancés ! Beaucoup de marques se reposent sur cette définition « a minima » pour présenter des nouveautés qui, souvent, relèvent du changement de cadran ou de bracelet. Les collectionneurs n’entrent évidemment pas dans ce jeu. La « nouveauté », pour eux, se situe dans la démarche, dans le mouvement. Elle se rapproche en réalité de l’innovation. 

C’est dans ce subtil interstice entre « nouveauté » et « innovation » que se glisse Denis Flageolet. Car à Genève, en marge de Watches and Wonders, l’éminence grise de De Bethune se plaît à souligner, sourire en coin, que sa nouvelle DB Eight « n’est pas une nouveauté ». 

« Quelques bricoles »

L’homme est trop érudit pour se laisser enfermer dans le débat entre ce qui est nouveau, et ce qui ne l’est pas. Il a pleine conscience des travaux monumentaux de ses maîtres à penser, Passemant, Harrison, Mudge, Lépine, et tant d’autres plus contemporains (François Mercier, Charles Huguenin, Otello et Michel Parmigiani), pour rester prudent lorsqu’il se place dans leur sillage. « Même si je pense avoir conçu deux ou trois bricoles intéressantes », esquisse-t-il dans une vraie fausse modestie. 

La DB Eight en fait partie. Une nouveauté ? Non, pas vraiment. Le chronographe monopoussoir n’a rien de nouveau. D’ailleurs, le nom de la pièce le rappelle : la DB Eight n’est rien d’autre que la continuité...de la DB 8. « Mais il me semblait que l’on pouvait faire mieux », explique Denis Flageollet en évoquant cette création originelle qu’il continue de porter régulièrement au poignet, dans sa version initiale en platine, plus de 20 ans après l’avoir conçue. 

Quoi de mieux ? Le platine, justement, tire sa révérence pour céder la place au titane grade 5. Sans être un chrono de l’extrême, la DB Eight reste une pièce d’obédience sportive à laquelle le titane sied mieux que le précieux platine. 

DB Eight

Un cadran sensiblement remanié

Côté cadran, la refonte esthétique est importante. La minuterie « sector dial » a disparu, au profit d’une composition plus ouverte, sans segments fermés, alors que le chemin des secondes a fait le chemin inverse : très ouvert sur la DB 8, il devient de type « chemin de fer » sur sa grande sœur DB Eight. Mais ce n’est pas là le plus important : le compteur des minutes devient à saut instantané, et il est porté de 45 mn à 60 mn. 

Par ailleurs, le motif guilloché de ce compteur est modifié, passant d’un soleillé circulaire qui devenait quelque peu daté, au profit d’un guilloché proche du grain d’orge, lequel confère à la pièce un certain classicisme « à la Breguet ». Enfin, dernière subtilité à laquelle Denis Flageollet semble très attaché : lorsque les deux aiguilles du chronographe sont à l’arrêt, à la verticale, celle des secondes (grande aiguille centrale) se superpose parfaitement au-dessus de celle des minutes (excentrée à 6h). Un détail, certes, mais très subtil, très fin, auquel aucun horloger n’avait semble-t-il pensé et qui s’impose avec la force de l’évidence. Espérons que cette très belle idée se retrouve dans les futures créations de la marque tant elle est pleine de bon sens. 

DB Eight

Nouvelle génération de calibre

Côté mouvement, en revanche, la rupture est plus affirmée et assumée. La famille des calibres DB5000 passe la main à celle des DB3000, 31e calibre manufacture signé De Bethune – et quatrième du nom à être chronographe monopoussoir après ceux des DB1, DB8 et Maxichrono. Avec lui, la minute devient sautante (et non plus traînante), ce qui permet une lecture plus juste du chronographe. La réserve de marche est portée à 60 heures (seulement 36 heures sur la première itération de la DB8), la fréquence passe de 21'600 alt./h, à 28'800 alt./h. Le calibre est plus précis, plus rapide, plus endurant. 

Tous les éléments de son échappement et du balancier reprennent le meilleur des calibres De Bethune, notamment un balancier en titane avec des masselottes en or gris, le spiral avec courbe terminale plate, breveté De Bethune ainsi que la roue d’échappement en silicium.

Marque