Breitling ? Navitimer. Rolex ? Daytona. Audemars Piguet ? Royal Oak.
Certaines associations sont quasi instinctives. Ces montres sont devenues si incontournables dans le paysage horloger qu’elles s’arrogent une part de lumière telle que d’autres références, pourtant non moins valeureuses, restent dans l’ombre. Heureusement, les collectionneurs les plus affûtés veillent au grain. Et chez Breitling, leur préférence s’oriente le plus souvent sur la Premier.
Il faut dire que la Premier a peu fait l’objet des soins qu’elle méritait. Déjà, parce que le catalogue de Breitling, à l’activité ininterrompue depuis 1884, est pléthorique. Il n’est pas possible d’en connaître tout le détail, si pertinent soit-il. Ensuite, parce que la Navitimer reste la star incontestée des gammes, répondant à la perfection au double positionnement originel de Breitling : des montres de pilotes, des instruments pour professionnels. La Navitimer est à la croisée de ces chemins.
Réhabilitation
Depuis 2017, Georges Kern a entrepris un double travail de fond : restaurer l’histoire de Breitling dans son intégralité (et pas seulement celle de l’aviation), et remettre au premier plan des pièces qui ont forgé sa légende (et pas seulement la Navitimer). AVI, Top Time, et Premier sont ainsi venues grossir les rangs des modèles que l’on connaissait de longue date, à l’image des Navitimer, Superocean ou Chronomat.
Retour au Premier plan
Si la Premier est ainsi de retour, c’est pour plusieurs raisons. Déjà, de manière très pragmatique, elle fête cette année ses 80 ans. Ensuite, c’est une collection qui a marqué les années 40 et suivantes. Motif : elle opère subtilement la transition entre des chronographes-outils destinés aux pilotes et coureurs, vers une montre-bracelet à l’élégance assumée. Une petite révolution pour le chronographe, qui devient dès lors une complication que l’on peut porter à la ville, et pas seulement sur circuit.
Enfin, parce que Georges Kern, toujours à l’écoute du marché et adossé à la connaissance encyclopédique de l’historien maison (et collectionneur très avisé) Fred Mandelbaum, a compris que la Premier d’époque excitait les collectionneurs au plus haut point. Et qu’il n’y a pas meilleur moyen pour renforcer la passion des modèles d’époque...que d’en produire de nouveaux !
Passage en B01
En 2018, Breitling remet donc sa Premier sur le devant de la scène, avec un argument de poids : la pièce est équipée du B01, mythique premier calibre manufacture de la maison. Les fondamentaux sont posés : le modèle reprend quelques codes vintages des années 40 (bicompax, double réhaut, typographie, logo), mais s’arroge une large part de modernité : fond saphir, diamètre porté à 42 mm (les plus grands modèles d’époque plafonnaient à 38 mm).
Les pièces d’alors sont au nombre de cinq : cadran vert bouteille à compteurs gris, bleu à compteurs noirs, panda et reverse panda, ainsi qu’un gris souris. Aujourd’hui, Breitling complète sa gamme de cinq nouvelles références en acier, complétées d’une référence en or. Chacune se dédouble sur bracelet acier ou or correspondant. Tous les modèles sont monochromes (cadran et compteurs de la même couleur) restent équipés du B01 et en diamètre de 42 mm.
Pour les modèles acier, le collectionneur aura le choix du cadran : vintage (crème ou saumon), racing (très beau modèle entièrement noir), ou plus audacieux (bleu marine ou vert pétillant). Le modèle en or est proposé uniquement avec le cadran crème. Étrangement, le modèle or possède des index et aiguilles de couleur or, et le modèle acier...aussi. Le rapprochement d’une boîte acier avec aiguilles et index or est audacieux, mais fonctionne plutôt bien.
Chaque pièce offre 70h de réserve de marche, possède un fond saphir et une étanchéité garantie à 100 mètres. Elles entrent toutes en collection courante.
