Typologie des calendriers

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A look at the latest watches with different calendar complications  - Watchmaking complications
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Simples, complets, perpétuels, annuels ou séculaires, les calendriers incarnent la mesure du temps long. Il en existe plus d’une dizaine de types, de quoi s’y perdre. WorldTempus vous met à jour.

La date est une information fondamentale de nos vies, mais aussi un calcul complexe. Car si le lundi suit toujours le dimanche, le 1er du mois ne succède pas toujours au 30 ou au 31. Le calendrier grégorien est truffé d’exceptions et la capacité d’un mouvement à les suivre de près détermine à la fois sa complexité et son prestige. Le choix des indications, leur forme, leur exhaustivité, se cumule à ce premier facteur pour faire des calendriers une véritable jungle, sur laquelle il est utile de braquer un projecteur.

Le jour est probablement le seul composant de la date qui ne pose pas de problème particulier. Sa séquence est immuable et courte. Il ne s’affiche jamais seul, accompagné au minium de la date. La date, simple nombre à deux chiffres, est déjà une affaire complexe. Elle peut s’afficher par une aiguille qui pointe sur une graduation circulaire, ou même un secteur dans le cas d’un affichage rétrograde. Généralement, elle est portée par un disque qui saute sous le cadran et apparait à travers une fenêtre, nommée guichet. Dans certains cas, ce guichet est plus grand que la moyenne et l’on parle alors d’une grande date. Et quand celle-ci est composée de deux disques, l’un pour les dizaines et l’autre pour les unités, il s’agit d’une grande date à double guichet. Quel que soit le calendrier, cette option d’affichage est disponible.

Heritage Chronométrie Date by Hand

Le calendrier complet est le pied d’entrée dans la complexité mécanique, dans la mesure où il est souvent inexact. En effet, on qualifie ainsi un quantième qui donne jour, date et mois, et pour lequel tous les mois ont une durée identique de 31 jours. Il requiert donc un ajustement manuel 5 fois par an.

Le quantième annuel est le premier pas dans l’automatisation du calcul d’un calendrier. C’est après cette notion que courent les horlogers depuis 500 ans : décrire sans ajustement manuel la réalité du temps qui passe. Sa particularité ? Il sait faire tout seul la différence entre les mois de 30 et ceux de 31 jours. Sa seule source d’erreur est donc le passage de la fin février au 1er mars. Il requiert donc une seule correction par an.

Le calendrier quadriennal est l’un des moins connus au monde et pourtant il existe depuis des décennies. Il connait la longueur de tous les mois de l’année, qu’ils durent 28, 30 ou 31 jours. Mais sa capacité à afficher la bonne date tout au long de l’année a une limite : les années bissextiles, où février est un jour plus long qu’à l’accoutumée. Ce calendrier quadri-annuel requiert donc une correction tous les quatre ans.

Millenary Quadriennium

Le calendrier perpétuel est le plus connu des calendriers évolués. Il existe depuis des siècles et tire son prestige de sa capacité à calculer la durée de tous les mois de l’année, toutes les années. Il possède pour cela un indicateur que n’ont pas les autres types : dans un sous-cadran découpé en quatre parties, il indique si l’année en cours est bissextile ou pas. Ainsi, les années multiples de quatre sont plus longues et il en tient compte dans ses calculs.

Mais les exceptions du calendrier grégorien sont subtiles. Ainsi, pour réconcilier avec exactitude notre temps légal et le temps tel que nous l’indique le soleil, chaque siècle contient 24 années bissextiles et non 25 : les passages de siècle ne sont pas bissextiles alors qu’ils sont multiples de quatre. Cette exception est prise en compte par le type le plus rare et sophistiqué de calendrier, le calendrier séculaire, produit par à peine quatre marques au monde. Il possède des rouages qui ne sont destinés à servir que tous les 100 ans.

L.U.C Perpetual Twin

Raffinement supplémentaire, quelques rares montres affichent en plus l’année en cours à quatre chiffres. Ces calendriers à millésime, c’est leur nom, ne sont qu’une poignée à circuler. Egalement rare, quelques marques affichent le numéro de semaine, utilisé dans les milieux professionnels. Lui aussi une option, il se cumule volontiers aux calendriers perpétuels, mais pas seulement.

La date ne se limite pas à ces indications, qui portent sur le temps légal et conventionnel que nous utilisons au quotidien. L’astre de nuit est un autre indicateur du temps qui passe et il a son importance. C’est pour cela que l’indication des phases de lune peut s’inviter dans quasiment tous les calendriers existants, avec des degrés de précision variables. En effet, le cycle lunaire est comme les autres cycles naturels : il n’est pas un multiple exact des 24 heures de notre journée. La capacité des phases de lune à coller au plus prés de la réalité possède elle aussi des degrés de précision. Et si l’on veut aller plus loin dans le ciel, il existe des montres qui suivent le parcours de planètes, voire du système solaire entier.

Mais le calendrier grégorien n’est pas le seul calendrier officiel en usage. Il en existe trois autres, moins courants, utilisés en parallèle du premier. Leur importance repose à la fois sur leur utilisation de fait, sur leur importance culturelle et sur leur valeur horlogère. Le calendrier hégirien est lunaire, l’hébraïque est luni-solaire et le calendrier traditionnel chinois est basé sur un cycle luni-solaire complété d’années symboliques à cycle irrégulier. Ils sont rares, exceptionnels même, au point de résulter le plus souvent de commandes spéciales.

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