Néo-chronométrie rétro

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Neo- retro chronometry - Retro
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La chronométrie ne fait plus rêver les foules. Mais elle reste un fondement essentiel des montres et de leur histoire. Au point de la faire revivre

A quelques jours d'écart, deux projets très différents en apparence mais similaires sur le fond ont fait surface. Leur point commun ? Honorer et actualiser les grandes heures de la précision horlogère suisse. La Zenith Calibre 135 Obervatoire Limited Edition et la Longines Ultra-Chron revendiquent de mêmes racines de chronométrie de concours. 

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Or cela fait de la peine à dire, mais la précision de marche n'est pas un argument de vente très efficace. La certification chronomètre connaît un succès croissant, mais ses contraintes ne sont pas fortes et ses critères de précision n'ont pas évolué en quarante ans. Les concours de chronométrie sont bel et bien morts. Les montres les plus chères et sophistiquées, les tourbillons, les dispositifs de force constante n'arrivent presque jamais à avancer des erreurs de marche aussi faibles que, par exemple, Rolex et sa certification Superlative Chronometer. Et celle-ci n'est qu'un sujet de qualité parmi tant d'autres dans le très riche discours de la marque. Donc la chronométrie ne fascine plus les foules. 

Or il en était tout autrement jusque dans les années 1970. Les marques s'affrontaient à coups de fractions de secondes par jour, de points marqués lors de concours d'observatoire pour lesquels elles mobilisaient leurs meilleurs régleurs, qui en concevaient un orgueil et une reconnaissance publique bien mérités. Et justement, c'est en référence directe à cette époque que Zenith lance la Calibre 135 Obervatoire. 

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A l'intérieur bat un calibre qui a dominé les débats de la chronométrie d'après-guerre. Le calibre 135, grâce à sa conception très simple, efficace et légère, a remporté pas moins de 230 prix de chronométrie. Zenith en a retrouvé 10 exemplaires du type O, c'est à dire destinés aux concours d'observatoire. Et ils y ont effectivement participé, et récolté des prix dans la catégorie 1.

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Ils sont intégrés dans une magnifique boite en platine de 38 mm, sous un cadran noir en argent guilloché, créé par la société de Kari Voutilainen. Celui-là même qui a restauré les mouvements et les a décorés, sans s'éloigner de leur style très industriel, et pour cause. Ces bêtes de course n'étaient pas finies pour être belles, mais pour optimiser les points de friction. Toutes seront vendues aux enchères par Phillips, qui fait partie de ce projet de prestige.

De l’autre côté, Longines fait renaître l'Ultra-Chron, en l'occurrence le modèle Diver de 1968. A l'intérieur, le nouveau calibre L836.6 est spécifique à plusieurs titres. Le premier est sa fréquence, 36 000 alternances par heure, qui est facilitée par un organe réglant en silicium. Zenith, tiens tiens, s'est certes approprié le chiffre avec son calibre El Primero. Mais le cap des 5 Hz avait été franchi dès 1959 en format de poignet par Longines, à l'époque fabricant de ses propres mouvements ; dont le calibre 360, destiné lui aussi aux concours d'observatoire et qui l'inspirateur du label Ultra-Chron.

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Longines est familier des rééditions avec sa gamme Heritage. Mais cette fois-ci, il ne s'agit pas seulement de chiffres et de design. La montre porte de sérieuses ambitions. En effet, la marque confiera tous les exemplaires au laboratoire TimeLab, qui les soumettra à un test de chronométrie dit « Ultra-chronomètre ». La procédure est identique au COSC, mais les critères sont les plus restrictifs jamais vus. L'écart de marche moyen de la montre, pas juste du mouvement, ne peut dépasser la fourchette de -1 à + 1 seconde par jour. A titre de comparaison, le COSC demande – 4s à +5s, Master Chronometer 0 à + 5s et Superlative Chronometer -2s à +2s. Le tout dans une montre commercialisée au tarif de 3030 € et au design 70's extrêmement réussi. Deux approches, deux tarifs, deux histoires de légende, un même hommage. 

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