Interview de Larry Pettinelli

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Interview with Larry Pettinelli  - Patek Philippe
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Laurie Kahle s’est récemment entretenue avec le président de Patek Philippe USA à propos des succès de cette année, de ce à quoi l’on peut s’attendre de la part de la marque et du « marché sauvage » des montres d’occasion.

Cette année Patek Philippe a créé le buzz avec la Nautilus à calendrier perpétuel en or blanc, à calendrier perpétuel avec cadran en or rose et avec le chronographe Aquanaut. Avez-vous été surpris par certaines réactions à Baselworld
Nous nous attendions à des réactions positives pour le chronographe Aquanaut, particulièrement le modèle au bracelet noir. Mais nous avons été stupéfaits par la quantité de gens ayant bien accueilli le bracelet orange venant de Patek Philippe, une marque de nature un peu plus conservatrice. Ils ont dit : « Oh oui, je porterais ce bracelet orange le week-end. » Ils étaient vraiment tous séduits.

Sur quelles complications et quels styles Patek Philippe se concentre-t-elle actuellement ?
Nous produisons davantage de montres de voyage et à heure universelle, donc cela semble être un thème que les Stern souhaitent étudier et explorer. Pour nous c’est une bonne façon d’avoir une montre à l’allure très classique avec un peu plus de complication.

Nous avons aussi le sentiment d’avoir négligé les Calatravas, les montres rondes basiques, et les calendriers perpétuels. Alors, nous mettons un point d’honneur à en parler. Nous fabriquons beaucoup de super-complications et elles ont tendance à monopoliser l’attention, mais nous faisons l’impasse sur tout un segment de ce que les gens peuvent peut-être se permettre, ce qui est un peu plus réaliste.

Ces modèles plus basiques peuvent aussi plaire à une clientèle plus jeune. Que faites-vous pour l’attirer ?
Il faut avoir atteint un certain niveau financier dans la vie pour dépenser un montant conséquent en montres. Avec la Grande Exposition de l’an dernier à New York, nous avons essayé de toucher davantage la catégorie des 20-35 ans, simplement pour leur faire comprendre qui nous sommes et leur faire connaître la marque, qu’ils puissent s’offrir ou non ses produits. Et plus tard, s’ils commencent à s’intéresser aux montres, quel que soit leur point de départ, nous espérons devenir un objet de désir.

Nous avons étudié les réseaux sociaux pendant environ cinq ans, et nous n’en sommes qu’aux balbutiements. Mais pour la Grande Exposition, nous avons vraiment orchestré une campagne sur Instagram, et la vague s’est mise à croître empiriquement. Il faut parler aux jeunes sur les plateformes qu’ils utilisent pour s’informer et c’est Instagram – peut-être pas, ou plus, Facebook – et certains blogs. Le truc c’est que quand vous allez sur Instagram, ils se concentrent sur quelques styles. Pour nous l’idée c’est que nous ne sommes pas seulement branchés « millennials » et acier. Et c’est ce que les jeunes gens sur Instagram vont reposter. Donc nous devons trouver un moyen de parler de l’étendue de la gamme sans ignorer ce qui intéresse les jeunes.

Les montre vintage ont été particulièrement en vogue ces dernières années. Les revendeurs ont-ils un sentiment de concurrence ? L’engouement pour les ventes aux enchères est-il un défi pour eux ?
Il y deux phénomènes différents. Vous avez l’univers du vintage, qui est le véritable scénario des enchères. Et vous avez ce que l’on appelle les montres d’occasion, et c’est un univers complètement différent. C’est intéressant car habituellement ce sont des gens qui ne peuvent pas se permettre d’acheter une pièce neuve et ils cherchent une pièce d’occasion.

Interview de Larry Pettinelli

Le marché de l'occasion est parfois plus difficile car ce sont rarement des pièces neuves. Les gens ne comprennent pas pourquoi un objet vendu il y a sept ans est vendu plus cher qu’au détail, ce qui arrive avec Patek à cause des valeurs de marché. La référence 5711 est un bon exemple : elle coûte $ 28'000, mais vous n’en trouvez pas, donc elle est sur le marché d’occasion pour environ $ 50'000.

Les détaillants se tournent-ils vers les pièces d’occasion dans leurs magasins ?
Environ 20 à 30% des détaillants ont toujours détenu des pièces d’occasion. Dans la plupart des cas, ils remettent des montres sur le marché pour permettre à leurs clients de passer à un niveau supérieur, et c’est ainsi que fonctionnent la plupart des collectionneurs. Et certains revendeurs font des affaires séparées avec les montres d’occasion. Il n’y a pas de règles. C’est comme l’Ouest Sauvage à ce stade. Pour nous, c’est une preuve supplémentaire qu’il y a de la valeur dans la marque.

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