Interview de Loris Baz

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Interview with Loris Baz - Cvstos
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La saison de MotoGP s’est terminée le week-end passé avec le Grand Prix de Valencia. Rencontre dans le paddock avec le pilote français Loris Baz, ambassadeur Cvstos.

Comment êtes-vous entré en relation avec Cvstos ?

J’habite à côté de Genève et j’ai rencontré Sassoun Sirmakes, le CEO de Cvstos, lors d’une soirée où Dani Pedrosa était également présent. J’ai visité la boutique, nous avons sympathisé et tout s’est fait rapidement.

Avez-vous un intérêt particulier pour les montres ?

Je suis originaire de Sallanches, dans la Vallée de l’Arve, qui est aussi un berceau de l’horlogerie. Mon grand-père a fait l’école d’horlogerie de Cluse puis il a fabriqué des composants horlogers dans son usine de décolletage, et donc l’horlogerie fait partie de la famille. Pour moi, l’horlogerie et la compétition sont très liées ; il s’agit dans les deux cas de mécanique de précision. Et puis, j’ai toujours eu un chrono dans la tête : depuis tout petit, je demandais à ma mère de me chronométrer, peu importe ce que je faisais.

Avez-vous participé à la conception de cette Cvstos Challenge Chrono II Blue Carbon que nous portons tous les deux ?

Un peu oui. La première édition est sortie à l’occasion du Grand Prix de France, au Mans. De mon côté, je portais un cuir et un casque spéciaux bleu-blanc-rouge et nous avons fait la montre dans le même esprit, avec un bracelet rouge, pour rappeler les couleurs françaises. Elle était sympa mais je préférais un bracelet blanc. On voit beaucoup de montres dame avec un bracelet blanc mais c’est plus rare sur des montres homme, et moi j’adore ça. Donc voilà, j’ai choisi les couleurs de la première édition pour le Grand Prix de France et ensuite le bracelet blanc pour pouvoir la porter tous les jours.

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Quel bilan tirez-vous de votre deuxième saison en MotoGP, qui se termine aujourd’hui avec le Grand prix de Valencia ?

Ca a été une année très compliquée. Tout avait bien commencé avec les essais hivernaux ici même, et tout l’hiver nous avons très bien roulé, jusqu’à la première course où l’engrenage a commencé à dérailler et j’ai chuté. Ensuite, j’ai eu des problèmes techniques et je me suis fait percuter deux courses de suite avant de me blesser au Mugello où j’ai eu 16 fractures au pied. Ca a été un gros coup d’arrêt. J’ai réussi à revenir et j’ai fait une super course à Brno où j’ai terminé quatrième, sous la pluie. Malheureusement, je me suis blessé à nouveau à Silverstone lors d’une grosse chute. La saison a donc été difficile, avec beaucoup de malchance, des chutes et de blessures qui ne sont pas de ma faute, puisque je me suis fait percuter. C’est parfois difficile à accepter, mais c’est la course, et il y a des saisons comme ça. L’important, c’est d’essayer de toujours progresser - ou au minimum de revenir à son niveau..

Vous venez de signer pour une année supplémentaire chez Avintia.

Oui, et j’ai hâte que cette saison soit terminée pour pouvoir commencer à penser à 2017. Dès mardi, on commence les essais avec la nouvelle Ducati. Je ne la connais pas encore et je n’ai jamais roulé avec, mais c’est celle que Scott Redding a actuellement. C’est sûr que ce sera mieux, c’est une moto qui marche bien et j’ai hâte de pouvoir repartir sur de bonnes bases. Avec tous mes problème cette année, j’ai très peu couru sur le sec. J’ai besoin de longues journées d’essais - et il n’y a que l'hiver pour cela - pour reprendre confiance, retrouver les réglages qui me conviennent et du plaisir sur la moto.

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Vous êtes-vous déjà fixé des objectifs ?

Cette année, je m’en étais fixés et je n’en ai atteint presque aucun. Pour l’an prochain, les objectifs sont les mêmes: entrer dans les 10 premiers le plus souvent possible, marquer des points régulièrement, faire quelques coups d’éclat et éviter les pépins de cette année. Si je me fais plaisir sur la moto, les résultats vont venir naturellement.

Devenir pilote moto était une évidence dès le début ?

Pour moi oui. Je viens d’une famille de motards. Ma mère avait un restaurant d’alpage et la seule façon d’y aller était le 4x4, le quad ou la moto. J’ai très vite été sur des engins mécaniques et j’adorais ça. Dès 7-8 ans, quand je disais que je voulais devenir pilote moto, tout le monde me répondait que ce n’est pas un métier, mais un sport. Et moi je disais : « Mais si, ça sera un métier ! ». C’était une évidence et je ne me suis jamais vu faire autre chose.

Les dangers de la course, vous y pensez ?

Quand je me blesse et que j’arrive à l’hôpital, je me dis : « Mais pourquoi fais-tu ça ?» Et dès que l’opération est terminée, je n’ai qu’une envie, revenir le plus vite possible, parce que c’est ce que j’aime. L’accident, on y pense, mais il fait partie des risques du métier et franchement, je suis certain qu’on a moins de risque de se faire mal en chutant sur un circuit qu’en prenant sa moto le matin pour partir au travail.

Comment décririez-vous ce monde de la moto de compétition. On sait qu’il y a de fortes personnalités et de gros antagonismes, par exemple entre Rossi, Marquez et Lorenzo. De l’intérieur, comment vivez-vous cela ?

L’ambiance est plutôt bonne. Je m’attendais à pire en venant du Superbike. Maintenant, chaque pilote a ses objectifs personnels et au sein du groupe des 4-5 premiers, quand on se bat pour un championnat et que la saison est longue avec 18 courses, les tensions sont normales. Moi qui regarde ça d’une autre position puisque je ne me bats pas avec eux, je vois surtout des pilotes sympas. Je connais Marquez depuis 10 ans puisque j’ai commencé en même temps que lui ; Rossi est super sympa, il m’a invité à son ranch pour rouler avec lui ; Lorenzo, quand on le voit à la TV, est dans sa carapace et paraît loin d’être agréable. Mais hors caméra, c’est quelqu’un de très sympa. Quand j’ai décidé d’entrer en motoGP, il a été le premier à dire qu’avant de me reléguer à cause de ma taille (ndlr: Loris Baz est inhabituellement grand pour un pilote moto, ce qui n'est pas un avantage), il fallait me donner une chance et me laisser faire mes preuves. Pedrosa, on en parle même pas, il est super sympa. Tous ces pilotes sont plus ou moins introvertis - ou extravertis comme l’est Rossi – comme dans la vie finalement.

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