Symbole de la fusion en horlogerie

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Les ateliers Hublot sont en pleine mutation afin de pouvoir créer des mécanismes totalement novateurs, avec des matériaux et techniques qui ne sont pas censés se rencontrer. Ce qui promet de belles surprises pour 2005...


Tribune des Arts - Novembre 2004J.-C. P.

Depuis qu'il a pris les rênes de la marque horlogère Hublot, Jean-Claude Biver revit, faisant partager à tous ceux qui le rencontrent un enthousiasme aussi intact que lorsqu'il ressuscitait Blancpain ou qu'il dynamisait Omega. En outre, avec Hublot, ce gourou du marketing horloger dévoile une face moins connue du public, celle de passionné par la mécanique et la haute horlogerie. En quelques mois, il est en effet parvenu à faire de Hublot une véritable manufacture horlogère capable de créer des mécanismes totalement innovateurs. «Je suis un adepte de l'art horloger, explique-t-il. J'ai établi Blancpain comme l'«étalon» de l'art horloger et je suis en train de réaliser, avec Hublot, la «fusion de l'art horloger». «C'est-à-dire que je veux concrétiser, chaque fois, une synthèse entre des matériaux et des techniques qui ne sont pas censés se rencontrer, comme les diamants et le caoutchouc, comme des mécanismes compliqués avec un design simplissime, comme des cages d'échappement à tourbillon en céramique ou en métal de couleur... Un concept qui doit être visible aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur de la montre. Hublot est dorénavant le symbole de la fusion en horlogerie».

Un défi pour lequel Jean-Claude Biver s'est donné tous les moyens. C'est ainsi que l'immeuble abritant les ateliers de Hublot à Nyon est en pleine mutation, que la manière de travailler avec les différents sous-traitants de la marque est entièrement renouvelée.«Jusqu'à il y a quelques mois, Hublot se contentait d'acheter de très bons mouvements chez Frédéric Piguet, chez Dubois Depraz ou chez Eta puis de les assembler. Nous continuons mais, déjà, nous agissons directement sur les ébauches, nous développons de nouveaux composants et nous les usinons chez des soustraitants. Par exemple des rotors en tungstène que nous faisons fabriquer chez Zurcher aux Bois dans le Jura. Nous nous adressons ainsi aux meilleures entreprises dans chaque domaine, ce qui nous permet d'éviter des structures trop lourdes dans la maison mère, tout en restant totalement dirigistes».

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Michel Navas, Catherine Perrot, Enrico Babasini, Mathias Buttet et Jean-Claude Biver.

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Fabrication des prototypes: Nakul-Etienne Bouchardy et Jean-Marc Fleury.

Spécialistes 100% autonomes Et surtout Jean-Claude Biver s'est adjoint les services de«BNB» (prononcer à l'anglaise), trois horlogers géniaux ayant travaillé pour les marques les plus prestigieuses, ayant créé, à eux trois, huit types d'échappementsà tourbillon novateurs, déposant quasiment un brevet original tous les quinze jours. «Nous avons décidé de relever de formidables défis ensemble, de mettre notre enthousiasme en commun, expliquent Mathias Buttet, Michel Navas et Enrico Babazini». Une collaboration qui permet à Hublot d'être entièrement indépendant pour créer de petites séries de mouvements compliqués ou totalement inédits car, en fait, «BNB» comprend une quinzaine de collaborateurs parmi lesquels des ingénieurs, des prototypistes horlogers, des chimistes spécialistes de la galvanoplastie, etc.«Comme nous sommes équipés pour être autonomes à 100% et tout construire de A à Z, y compris les échappements, les balanciers, les roues, etc., nous pouvons nouséclater dans les inventions les plus folles qui rencontrent toujours l'enthousiasme de Jean-Claude Biver», relèvent-ils en chœur.

Hublot dispose ainsi d'infinies possibilités de création, allant de la plus haute horlogerie à la mise en couleur de pièces en titane, qui sont canalisées par Jean-Claude Biver afin de proposer des montres toujours plus étonnantes mais aussi chaque fois faciles à arborer au poignet. Les modèles, déjà au stade de prototypes, qui seront présentés à la prochaine Foire de Bâle, vont véritablement révolutionner l'art horloger avant de devenir rapidement des«classiques». C'est en tout cas l'avis de tous les professionnels qui ont déjà eu la primeur de les découvrir.

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1. Xavier Mougin, régleur.
2. Achevage et mise en marche: José Fernandez.
3. Pose des aiguilles de chronographes et emboîtage: Hubert Lebert.
4. Alexandre Bugnon, concepteur de mouvements.
5. Philippe Jolidon, responsable de la fabrication.
6. Jed Gafner, régleur.
7. Christine Chevalley au polissage.
8. Gestion du stock fabrication: Anne-Lise Jolidon.
9. Visitage final: Sabine Hossmann.
10. Sylvia Elia,étanchéité.
11. Marlyse Galmich, micromécanicienne.

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