L’heure de la résilience

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Time For Resilience - SIAR 2020
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Cette phrase résume l’esprit régnant sur le premier grand salon horloger du « nouveau » monde. (Partie 1/2)

L’horlogerie mécanique repose essentiellement sur la résilience des métaux, une propriété qui permet à une pièce de retrouver sa forme originale et, par conséquent, de restituer un maximum de l’énergie utilisée initialement pour la déformer. Grâce à ce principe, les montres et horloges sont alimentées par l’énergie accumulée dans le barillet et le balancier oscillant fait office pendule tournant : le ressort de barillet accumule l’énergie et la libère pour accomplir l’oscillation. Dans l’horlogerie, on connaît la résilience.

Cette année a engendré de grands défis. Les activités ont été temporairement suspendues à cause du coronavirus qui a touché la majorité du monde et, faute d’accès direct au public, les ventes ont chuté. La crise était inévitable. Aussi, le maintien du SIAR (Salon international de la Haute Horlogerie du Mexique) fut incontestablement une des meilleures nouvelles. 

Time for resilience

Dans les circonstances que nous connaissons tous, la situation mondiale n’est toujours pas la meilleure pour les événements ouverts au public. Si la tâche des organisateurs du salon a été plus compliquée que d’habitude, l’excellente gestion des mesures sanitaires à l’hôtel Saint Regis Mexico City a facilité sa tenue. Les protocoles sanitaires de l’hôtel ont été définis en pleine conformité avec les règles gouvernementales et le SIAR a été organisé dans ce cadre. Les marques associées au projet, 34 au total, ont prouvé leur confiance en transportant leurs nouveautés les plus récentes à Mexico. Beaucoup n’ont été présentées au public que rarement auparavant, voire jamais car les autres grands salons horlogers du monde ont été annulés. En outre, on compte plusieurs nouveautés créées en exclusivité pour le marché mexicain. Le message envoyé par le SIAR à l’industrie horlogère est qu’il est temps d’exercer la résilience, comme dans un barillet. Comme s’il n’était pas suffisant d’aller de l’avant, le SIAR 2020 célèbre 75 ans de relations commerciales entre le Mexique et la Suisse. 

De concert avec l’ambassadeur de la Suisse au Mexique, Eric Mayoraz, le CEO du SIAR Carlos Alonso a souligné que la santé était la priorité mais pas le seul objectif : il faut que l’activité économique reprenne, l’événement constituant une étape importante. 34 entreprises horlogères y ont souscrit et même Jean-Claude Biver avait confirmé sa présence, avant de devoir se rétracter à la dernière minute pour avoir été en contact avec des personnes testées positives à la COVID-19. Néanmoins, M. Biver va bien et, connecté depuis son domicile en Suisse, il a participé à la cérémonie d’inauguration en transmettant l’optimisme et la vision à long terme qui le caractérisent. Il a mentionné qu’il y aurait inévitablement des concentrations à tous les niveaux de l’industrie horlogère et, au terme du deuxième jour du SIAR, les chiffres lui donnent raison. 

Time for resilience

L’événement a commencé avec des doutes mais ils ont rapidement fait place à un optimisme inattendu cette année. Comme il s’agit d’un événement commercial destiné aux détaillants locaux, l’activité est immédiatement perceptible. Selon les représentants des marques, les ventes sont plus importantes dans le haut de gamme. Chez Hublot, j’ai même appris que les ventes de la première journée du SIAR 2020 ont atteint le même niveau qu’à l’issue des trois jours de l’édition 2019, un constat qui reflète l’impression de beaucoup de grandes marques et de certaines entreprises plus petites qui, n’ayant pas encore de distribution au Mexique, ont réalisé quelques ventes et entrevu la possibilité de trouver des détaillants locaux.

On a vu des pièces incroyables comme la DB28GS « Yellow Submarine » de De Bethune qui exprime le talent de la marque dans le traitement du titane, avec une apparence similaire au bronze mais dans une tonalité unique, tout en dévoilant le micro générateur mécanique qui tire son énergie du barillet pour alimenter un système d’éclairage LED, sans trahir la tradition horlogère.

Quant à la DW5 Cempazúchil, pièce unique de la série Dream Watch, elle est décorée de motifs évocateurs du « Day of the Dead » — sans doute la fête la plus mexicaine qui soit — réalisés à la main dans différentes nuances d’or et de violet. Elle n’a même pas pu être exposée en vitrine car elle a rapidement été acquise par un collectionneur. De même, il a été difficile de voir la pièce unique « Icons of Mexico » Opera Zapata de Jacob & Co. qui a, elle aussi, trouvé immédiatement acquéreur.

Time for resilience

Restez à l’écoute pour la seconde partie de ce rapport, à suivre la semaine prochaine.

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