Cela fait maintenant 17 ans que j’assiste au GPHG depuis les confortables fauteuils en velours rouge de l'auditorium ; d'abord depuis ceux du Grand Théâtre de Genève et à présent depuis ceux du Théâtre du Léman. Lorsque j'ai reçu un appel du président du GPHG, Nick Foulkes, pour rejoindre son équipe d'experts en horlogerie du GPHG, mon cœur s’est littéralement arrêté.
Cette euphorie a rapidement été suivie d'un sentiment de crainte et d'inquiétude lorsque j'ai découvert la liste avec les noms des autres experts, celle-ci comptant certaines des personnes les plus compétentes du secteur. Ce sentiment a ensuite été exacerbé par un troll sur Instagram remettant en question ma place dans la liste ; mais je suppose que c'est le prix à payer pour la célébrité horlogère !
Le travail du jury a commencé lundi matin dernier à 8h30 lorsque nous avons tous été invités au Musée Rath de Genève pour voir les montres. Assis à l'une des cinq tables, chaque groupe a eu le temps d'examiner et d'essayer les montres des 14 catégories ainsi que de discuter et de délibérer pour déterminer qui méritait de gagner. À la fin de chaque session, les membres du jury votaient en secret et remettaient leur bulletin de vote directement au notaire, de sorte que personne n'avait la moindre idée de qui pouvait être le gagnant à ce stade. Et même si nous avions une idée de la montre qui créait le plus d’engouement à notre propre table, il était impossible d'entendre les autres.
La chose qui m'a vraiment frappée pendant le processus de vote, c'est à quel point mes décisions étaient différentes après avoir vu les montres « en chair et en os ». En tant que membre de l'Académie du GPHG, j'avais déjà voté en ligne, mais j'ai remarqué que certains garde-temps, qui m’avaient semblé peu intéressants à l'écran, attiraient maintenant mon attention, ce qui m'a rappelé l'importance d'un jury physique.
Au moment de voter pour le Grand Prix de l'Aiguille d'Or, celui de l'Audace, de l'Innovation et le Prix Spécial du Jury, tous les membres du jury étaient libres de présenter leurs idées et la conversation était animée par de nombreuses suggestions, ce qui rendait cette décision encore plus difficile. Beaucoup de marques et de personnalités méritaient vraiment ces prix ; j'aurais pu voter pour tout.
10 heures et 84 montres plus tard, nos votes étaient scellés. Il ne restait plus qu'à faire un régime draconien pendant trois jours afin de rentrer dans ma robe de cocktail préférée, qui me semblait beaucoup plus serrée que la dernière fois que je l'avais portée en 2019 !
La grande soirée en elle-même ressemblait à celles que j’avais déjà vécues auparavant en tant que spectatrice, bien qu'avec beaucoup de nervosité en plus. Même lorsqu’on a que quelques mots à dire - dans mon cas, il s'agissait de "Et le gagnant est ... Piaget" - monter sur scène devant 1 326 personnes constituait toute une expérience, mais c'était aussi un honneur et un privilège de représenter cette industrie et ses gens que j'aime et respecte tant.
Je remercie donc sincèrement Nick Foulkes, les organisateurs du GPHG, Chopard (pour les bijoux) et tous mes collègues de WorldTempus (en particulier Suzanne Wong, qui m'a montré les ficelles du métier et s'est occupée de mes cheveux !) Je chérirai ce moment à jamais.
La deuxième grande nouvelle de la semaine était la très attendue vente aux enchères caritative d'Only Watch qui s'est déroulée ce week-end à Palexpo. Il a fallu trois heures et demie à Christie's pour mettre aux enchères les 53 pièces uniques, récoltant ainsi un total de 30 millions de francs suisses pour la recherche sur la dystrophie musculaire de Duchenne. Cent millions de francs suisses ont été récoltés à ce jour et les chercheurs sont sur le point de commencer les essais cliniques d'un nouveau médicament qui pourrait véritablement changer la donne pour les jeunes atteints de cette maladie. Découvrez les réactions de l'industrie sur les Highlights Instagram @worldtempus.
