Dans l’intimité de la nouvelle Santos de Cartier

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Up close and personal with the new Santos - Cartier
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La réédition d’un classique est un exercice périlleux. Objectif : s’identifier au modèle précédent...tout en étant une nouvelle montre. Pierre Rainero, gardien de l’image Cartier, dévoile les clés de cet équilibrisme qui a donné vie à la nouvelle Santos.

Même en interne, certains se demandent toujours comment l’homme parvient à tout gérer. C’est bien simple : rien ne sort de chez Cartier qu’il n’a pas préalablement visé. Pierre Rainero est gardien de l’image Cartier, de son style, responsable de la continuité de son patrimoine. La tâche est immense. Le rôle, lui, presque unique dans l’industrie. Seul cas approchant : Emmanuel Breguet. L’homme veille de la même manière à ce que les garde-temps de la manufacture respectent la lettre et l’esprit de son aïeul.

Il y a pourtant un paradoxe à cet exercice : dans la dernière grande révélation horlogère de Cartier, Pierre Rainero n’a travaillé qu’à la marge. La Santos est en 2018 comme la Panthère en 2017 : une réédition dont le design d’origine fut presque si parfait...qu’il n’a pas eu besoin d’être retouché. « Tout ce qui compte, c’est que l’objet soit beau », explique Pierre Rainero. « Nous n’avons pas de considération marketing. Nous ne raisonnons pas en termes de cibles. Ce qui nous importe, c’est de créer une pièce qui pourra s’adapter aux circonstances dans lesquelles elle sera portée ».

Dans l’intimité de la nouvelle Santos de Cartier

Santos d’un jour, Santos toujours

Justement, quel est le positionnement de la nouvelle Santos ? Pierre Rainero poursuit : « ce n’est pas vraiment le terme que j’utiliserai, le « positionnement ». Disons pour simplifier que la Santos est une montre de l’élégance du quotidien. Elle possède un esprit sport mais peut accompagner une sortie cocktail ». En d’autres termes, une montre contemporaine qui tend légèrement plus vers le chic que le sport.

Pour atteindre ce résultat, Cartier a retravaillé en subtilité sa Santos 2018 : « Nous avons revu les proportions de la lunette. Cela a eu pour conséquence d’agrandir l’ouverture du cadran », explique Pierre Rainero. « C’est l’un des bénéfices des pièces modernes. Lorsque la Santos a été conçue, en 1904, les verres n’avaient pas la même résistance que les saphirs d’aujourd’hui. On faisait au début du siècle de petites ouvertures de cadran car si la glace était trop grande, elle devenait trop fragile. Aujourd’hui, nous savons faire de larges verres saphir qui restent très résistants. La nouvelle Santos en bénéficie ».

Dans l’intimité de la nouvelle Santos de Cartier

D’un bracelet à l’autre

Autre grande nouveauté : la Santos 2018 est la première de sa longue histoire à être fournie avec un premier bracelet en métal et un second en cuir. « Les deux histoires sont en elles », explique Pierre Rainero. « Jusqu’à présent, nous avions soit le métal (or ou acier), soit le cuir. Aujourd’hui ils sont vendus de paire et, qui plus est, interchangeables pour la première fois, sans nul besoin d’un quelconque outil ».

Cette polyvalence n’a pas été sans conséquence pour la nouvelle Santos : « Nous ne voulions en aucun cas toucher au profil des cornes. Nous avons donc dû retravailler nos nouveaux bracelets pour qu’ils s’y adaptent », système d’interchangeabilité compris. A noter toutefois que la Santos n’est pas la première montre Cartier a être fournie avec deux bracelets : c’était déjà le cas avec la (feu) Roadster en 2002. Le modèle 2018 de la Santos n’en reste pas moins remarquable, surtout pour une pièce qui a été dessinée il y a plus d’un siècle sans jamais être profondément remaniée ! Aux âmes bien nées...

Dans l’intimité de la nouvelle Santos de Cartier

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