Relever le défi

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Rising to the Challenge  - ReLuxury
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Initiative pertinente et fédératrice, le premier salon consacré au luxe de seconde main a fait l’unanimité, et sans doute des émules. Avec Rolex en 2023 ?

Inauguré début novembre à Genève pendant les ventes aux enchères horlogères et l’exposition du Grand Prix d’Horlogerie de Genève, le salon ReLuxury a convaincu les exposants autant que les visiteurs, collectionneurs et professionnels. Sa fondatrice Fabienne Lupo (qui avait précédemment dirigé le SIHH pendant 15 ans) a réuni tous les ingrédients d’un cocktail événementiel réussi dans le luxe d’occasion : des exposants variés et prestigieux (Iconeek, ID Genève, Richard Mille, YSL Vintage, Zenith), des objets de qualité (bijoux, montres, sacs de marque certifiés de seconde main essentiellement), des services et prestataires liés à l’univers de la circularité, de la restauration et de l’authentification, un espace de conférences et panels avec une cinquantaine d’intervenants et de débats sur ce thème diffusés aussi en ligne, un lieu bien adapté et pratique (l’hôtel Président Wilson), sans oublier une période d’affluence pour les collectionneurs et acheteurs occasionnels. L’organisation a recensé ainsi près de 4000 visiteurs du 4 au 7 novembre.

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Fabienne Lupo résume ainsi la situation : « La deuxième vie des objets de luxe a enfin son salon ! C’est un sujet qui intéresse tout le monde et qui était un peu tabou encore, que ce soit au niveau des marques que des clients. C’est important de pouvoir positionner ces objets de luxe comme des objets de qualité, de collection, que l’on répare et que l’on transmet. » A l’heure où le géant Rolex vient d’annoncer sa propre formule de CPO (« Certified Pre-Owned »), tout d’abord en partenariat avec Bucherer et garantissant ainsi un nouvel âge d’or de certains détaillants (les sites en ligne en sont exclus), ce secteur prend une nouvelle dimension. Qu’en retenir principalement ?

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Richard Mille croit au secteur

Au centre de la principale surface d’exposition, tout en rondeur, le stand Richard Mille se distingue par son exposition minimaliste symbolisée par quatre vitrines à une seule montre autour d’un large espace d’accueil. On y croise Alexandre Mille (représentant la seconde génération Mille) qui tient ainsi à exprimer son soutien à Fabienne Lupo, et le DG de la marque Tim Malachard : « Richard Mille a lancé son CPO il y a 10 ans à Singapour, mais c’est la première fois que nos boutiques CPO se trouvent sur les quatre continents, avec l’ouverture programmée de celle de Genève au printemps, et que nous réunissons toutes nos équipes sur ce secteur ». Pour une marque qui ne participe plus à aucun salon depuis quatre ans, cela résume à la fois l’importance stratégique du marché de la seconde main et le capital sympathie accordé à son organisatrice.

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Grand chelem

En tant qu’exposant et sponsor de ReLuxury, la Fondation Origyn y jourait un rôle central. Le directeur commercial Arnaud Grobet, il convient tout d’abord de relever «un fait assez rare à Genève : aucune critique, uniquement des commentaires positifs ! L’ensemble des exposants et visiteurs a salué la pertinence de la thématique, l’organisation, la taille, l’échange, je crois que Fabienne Lupo a véritablement réalisé un grand chelem. ». Revenant sur les enjeux de la présence d’Origyn à ReLuxury, il explique l’importance pour sa fondation de présenter sa technologie et ses solutions de certification et d’authentification des produits de luxe. « Ces quatre jours ont permis en temps réel de montrer que notre technologie de captation d’image existe et fonctionne efficacement et simplement, de pouvoir proposer notre protocole à disposition de nouveaux utilisateurs, tout en accompagnant sur place des sociétés telles que Watchbox qui l’ont déjà adopté ». En aparté, Arnaud Grobet se demande s’il ne serait d’ailleurs pas judicieux de faire coïncider ReLuxury et le Luxury Innovation Summit, dont Origyn était également partenaire deux semaines plus tôt : « Je trouve ces deux initiatives complémentaires, pourquoi ne pas les faire tenir au même moment et renforcer Genève dans le milieu du luxe ? ».

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Institutionnaliser la seconde main

L’expression revient à Maximilien Urso, CEO de Cresus, leader français de la montre d’occasion, pour qui ReLuxury constitue la première démarche de communication en Suisse. « ReLuxury démontre de manière concrète que la seconde main fait partie intégrante du marché horloger, dans toute sa diversité, car les participants ne sont pas toujours même niveau. Les exposants tels que Richard Mille et Zenith prouvent que nous sommes a priori tous ici des acteurs de confiance, or les acheteurs de seconde main ont toujours ce besoin de réassurance. Cresus existe depuis 30 ans en France et aujourd’hui encore il arrive que des personnes ouvrent la porte et nous demandent comment nous avons obtenu nos Rolex par exemple. Ici nous rencontrons des collectionneurs très pointus, qui viennent parfois de loin, avec des montres à deux millions au poignet, et d’autres qui découvrent ce marché et hésitent encore. Il s’agit d’un travail de fond que nous effectuons, les gens peuvent acheter du neuf comme de l’occasion, mais avec des acteurs sérieux, dont les produits sont certifiés, qu’il s’agisse de Rolex ou de marques de niche. » Avec ses boutiques à Lyon et Paris, Cresus commence à être connu des Suisses en tant que revendeur d’occasion bénéficiant d’agréments avec les grandes marques telles que Cartier, Jaeger-LeCoultre, Omega ou TAG Heuer. « Nous disposons des outils et pièces officiels que nos horlogers ont l’autorisation et la compétence de réparer à l’atelier, comme nous l’expliquons ici ». Il conclue : « C’est un secteur encore informel que ReLuxury et ses exposants permettent de formaliser. »

Alors que Fabienne Lupo prépare la deuxième édition avec ses partenaires et les premiers exposants qui lui ont fait confiance, les observateurs s’attendent déjà à voir les voitures de collection ou les meubles d’antiquaires étoffer l’offre en novembre prochain à Genève. Pourquoi pas ensuite à Londres, New York ou Dubai ? « J’aime l’idée de pouvoir sensibiliser les consommateurs à une consommation plus responsable et respectueuse de notre planète tout en se faisant plaisir à dénicher des objets rares et singuliers ». Partenaires média de la première heure, GMT et WorldTempus aiment aussi cette idée.

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