Toute marque recherche son produit phare, sa montre « iconique ». La Royal Oak chez Audemars Piguet, la Reverso chez Jaeger-LeCoultre, la Big Bang chez Hublot. Chez Louis Moinet, c’est sans conteste la Memoris, superbe interprétation contemporaine du chronographe de la part d’un atelier qui tire son nom...de celui qui l’a inventé, en 1816.
Tout l’art de Jean-Marie Schaller, fondateur de la marque, est aujourd’hui de faire vivre sa création à travers le temps, pour la faire grandir, évoluer, sans trahir son ADN. C’est cette délicate mission qu’endosse aujourd’hui l’Impulsion.
Filiation indirecte
La pièce ne se revendique pas en tant que Memoris. Le pourrait-elle ? Chacun en sera juge. Toujours est-il que la bascule côté cadran du chronographe est une signature esthétique qui y invite. C’est devenu, pour Louis Moinet, un marqueur fort. La complication dévoile son intimité sur toute la partie supérieure du cadran qui, en réalité, s’est effacé au profit d’un singulier ballet de ponts, cames et leviers.
La composition affiche toujours autant de profondeur que de maîtrise, relevées par un niveau de finition qui confère à l’ensemble son excellence, mais aussi sa modernité. On apprécie notamment l’emblématique roue à colonnes à midi, pièce maîtresse de cette symphonie horlogère parfaitement mise en musique.
Si la composition sonne juste, il s’agit néanmoins d’une nouvelle partition. Car à 6h, le cadran secondaire dédié aux heures et minutes a disparu. Les deux aiguilles associées sont à présent en place centrale, accompagnées de l’aiguille des secondes du chronographe – une disposition bicompax assez traditionnelle.
Ce qui l’est moins, ce sont les aiguilles de l’Impulsion, créées pour l’occasion. Dorées, elles s’imposent avec aisance sur le cadran, facilitant la lecture de l’heure et des minutes. Ajourées, elles ne le surchargent pas. Le design est racé, très contemporain. On note par ailleurs la belle courbure terminale de l’aiguille centrale des secondes, qui vient épouser celle du verre saphir, dont les lignes rappellent celle d’un verre glassbox.
Alliance Breguet – Moinet
À 6h se déploie une complication nouvellement associée au chronographe chez Louis Moinet : le tourbillon (ici volant, sans pont supérieur). Le clin d’œil historique est amusant. Breguet, son inventeur, a collaboré avec Moinet qui, lui, a inventé le chronographe. La combinaison n’est pas nouvelle et Breguet l’a d’ailleurs maintes fois explorée. Mais chez Louis Moinet, c’est une nouveauté.
Force est de constater que l’exécution dudit tourbillon est en phase avec l’esprit de la pièce : moderne, incisive. Son ouverture est large, prééminente à celles des compteurs de chronographe. Le noble échappement est ici pour s’imposer. Il est réalisé par Concepto (La Chaux-de-Fonds), partenaire de longue date de Louis Moinet. L’entreprise avait déjà œuvré aux premiers tourbillons Louis Moinet (Vertalis, Vertalor) et l’on retrouve ici la grammaire esthétique de l’échappement, très ouvert et démonstratif.
Du sens de la mesure
Il faut néanmoins conduire la pièce à sa juste proportion, puisque l’Impulsion s’offre un boîtier de seulement 42,5 mm, un diamètre tout à fait raisonnable pour embarquer ce niveau de complications. Le double barillet s’y loge également. Il remplace le barillet simple de la Memoris, doublé pour s’adapter à l’Impulsion qui, elle, est manuelle. Ce regain de puissance se traduit instantanément dans la réserve de marche, qui atteint quatre jours (96 heures).
On note enfin le nouveau boîtier, conçu expressément pour cette pièce. Il s’inspire de la version de boîte Neo, mais il pousse sa modernité plus loin. Elle y est plus vive, plus marquée, plus tendue. Au cœur de ce boîtier prendra place un container en titane traité bleu ou noir, selon que la platine de fond sera réalisée en noir ou aventurine. 28 pièces de chaque variation sont prévues, en boîte or rose et titane.
