Une catégorie riche en petites secondes

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Men's watches: A category big on small seconds - GPHG 2016
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Les règles relativement arbitraires pour présenter une montre dans la catégorie Homme définissent les candidates de cette année.

Près de la moitié des montres en compétition dans la catégorie Hommes de l’édition 2016 du GPHG arborent une petite seconde. Peut-être est-ce une coïncidence, ou peut-être pas, étant donné que les montres agréées dans cette catégorie ne peuvent avoir que deux indications supplémentaires au maximum, à choisir parmi la date, la réserve de marche ou la phase de lune. Les montres à petites secondes sont néanmoins admises, tout comme le TAG Heuer Carrera Calibre Heuer 01 chronographe (une complication qui a sa propre catégorie) et une Louis Vuitton Voyager GMT (les montres à fuseaux horaires ont aussi leur propre catégorie). Comme dans d’autres catégories, on trouve ici des montres que l’on pourrait raisonnablement s’attendre à trouver ailleurs.  Car si la HYT Skull Bad Boy à 90'000 CHF n’est pas l’incarnation de « l’Exception Mécanique », alors qui l'est ? (Quoique, pour être juste, la marque HYT basée à Neuchâtel a soumis son modèle plus traditionnel H2 Tradition dans cette dernière catégorie).

TAG-Heuer-HYT-Louis-Vuitton

Dans cette phase de présélection, il est sans doute difficile pour le jury de choisir parmi des modèles classiques comme Carl F. Bucherer, Chopard, Czapek, Grönefeld et Hermès qui présentent tous un aspect et des fonctions similaires avec des boîtiers en or rouge. Urban Jürgensen rivalise dans la même veine, mais avec un affichage des phases de lune en prime et un boîtier en or blanc.

GPHG2106-Bucherer-Chopard-Czapek-Gronefeld-Hermes-Urban-Jurgensen

Les jurés font également face à deux confrontations entre des montres squelettes aux caractères résolument différents. La Bulgari Octo Finissimo Squelette et la Raymond Weil Freelancer Squelette sont toutes deux d’une élégance raffinée, avec des touches d’or rouge sur fond noir (bien que cette dernière ne coûte qu’un dixième du prix de la première !), tandis qu’Armin Strohm et Hublot mettent en valeur les aspects mécaniques de leurs montres. Comme son nom le suggère, l’Armin Strohm Edge Double Barrel est la première tentative de la marque d’offrir un côté plus avant-gardiste à ses mouvements squelettisés, tandis que Hublot opte pour une approche plus ludique qui séduira les grands garçons qui jouaient au Meccano, qui a inspiré l’architecture du mouvement.

Seule une poignée de marques ont proposé de purs modèles à trois aiguilles, parmi lesquelles on trouve Fabergé, dont l’« Altruiste » représente la première montre pour homme sans complications dans la collection de base de la marque, avec un boîtier en or blanc et un mouvement de Vaucher Manufacture. Il serait difficile d’imaginer design plus classique que celui de la Grand Seiko Spring Drive Réserve de Marche 8 jours. Mais les 67'000 CHF que coûte cette montre requiert une attention plus soutenue et on découvre rapidement que le diable est dans les détails : un boîtier en platine poli selon la technique Zaratsu propre à la marque, des aiguilles élancées (les plus longues dans cette collection) à cinq facettes et un fabuleux cadran « saupoudré diamant » rendent cette Grand Seiko comparable à nulle autre, avec indicateur de la réserve de marche de 8 jours pour ce mouvement inégalable de précision (+/- 10 secondes par mois) visible à travers le fond saphir.

faberge_altruist

Le jury a montré sa volonté de reconnaître des marques horlogères non suisses lors des trois dernières éditions du Grand Prix dans la catégorie Petite Aiguille, que l’autrichienne Habring 2 a remportée en 2013 et en 2015, et Seiko en 2014 avec un modèle Grand Seiko Hi-Beat. Peut-être est-ce plus facile pour des marques non suisses de rivaliser sur le prix, mais statistiquement les chances de Seiko d’être présélectionnée sont égales : dans l’histoire du GPHG la marque japonaise a présenté 10 montres dont 5 ont été présélectionnées.

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