Voilà maintenant près de 6 ans que je vis en Californie du Sud. Parti de Genève pour cette aventure américaine, j’ai appris à connaître et à apprécier cet état dont le nom fait fantasmer. Ici, entre Los Angeles et San Diego, nous sommes dans le sud de l’état, là où l’été dure toute l’année.
La Californie du Sud aligne les noms célèbres, ceux qui font se déplacer des millions de touristes tous les ans. Des plages de Malibu au luxe de Beverly Hills, des golfs de Palm Springs au désert du Mojave ! Le Parc Disney d’Anaheim décrit autant ce que la Californie peut être que l’histoire américaine. Nous sommes ici au Far West, au bord du Pacifique, entre désert et mer.
La Californie, c’est donc avant tout le « cool », les vapeurs de la marijuana (légale depuis l’an dernier), les starlettes qui se baladent sur Venice Beach, et bien sûr, les palmiers !
Mais la Californie a aussi un autre visage.
C’est un état stratégique, aux nombreuses bases militaires. Le cinéma a rendu Top Gun célèbre. La base d’entraînement des pilotes de la Navy a été située pendant de nombreuses années près de San Diego, avant de partir vers le nord.
Les Marines s’entraînent au Camp Pendleton (toujours près de San Diego et les fameux Navy Seals au Naval Special Warfare Center de Coronado, pas très loin de là.
Donc, la Californie est autant cool que martiale, la Cool Martiale ;)
Pour être encore plus précis, je dois vous dire que j’habite dans le comté d’Orange (Orange County). Cela ne vous dit probablement pas grand-chose, mais aux USA, et en Californie, ce nom évoque pourtant beaucoup de choses.
Parce que l’Orange County, c’est avant tout un peu de Matisse, Luxe Calme et Volupté.
Pour ce qui est du luxe, il y a Newport Beach et Shady Canyon. Ici, les maisons y sont parmi les plus chères du pays, nichées dans des canyons ultra-protégés, ou au bord du Pacifique. Au centre du comté se trouve un Mall particulier : South Coast Plaza. Pourquoi est-il si spécial ? C’est tout simplement le Mall le plus luxueux et celui où l’achat moyen est le plus élevé des USA. Cela parle de soi. Sur la PCH (Pacific Coast Highway) s’enchaînent les concessions de voitures de luxe, et de yacht.
Mais l’Orange County c’est aussi le calme. Les couchers de soleil sur le Pier de Balboa, les dauphins et les baleines qui sont légion ou le soleil qui engourdit.
Enfin, la volupté. La Californie du Sud adore les corps parfaits. Ici, tout tourne autour du « paraître », les chirurgiens esthétiques sont plus nombreux que les boulangeries et les salles de sport se trouvent à chaque coin de rue. La cuisine y est probablement plus saine que dans de nombreux autres états, car les Californiens sont de « fines gueules ». Ils aiment aussi leur vin, qu’il vienne du Nord (Nappa), ou de Temacula dans le Sud.
Et puis, il y a le sport. Le surf dont la capitale est Huntington Beach. Le hockey avec les Anaheim Ducks (fondés par Disney) ou les LA Raiders. Sans parler du basket des Lakers ou des Clippers.
Mais quel est donc le rapport avec les montres ? Les Californiens du Sud les adorent, qu’elles soient vintage ou modernes.
Certaines montres portent des noms qui font référence au Far West. Il y a les cadrans californiens (California Dials) des Rolex et des Panerai. Il y a les IWC Top Gun. Il y aussi des marques californiennes comme Weiss. Toutes les marques veulent une place sur Rodéo Drive ou dans le corner des montres de South Coast Plaza. Si vous allez vous balader dans le vieil Orange, vous trouverez de nombreuses boutiques d’antiquités, dont une qui propose des pièces vintages fort rares …
Et c’est justement la raison pour laquelle j’ai commencé à penser à cet article. La question que je me posais était alors simple : « quelle est la montre qui ressemble le plus à cette Californie où je vis ? ».
D’abord elle doit porter un nom célèbre, qui résonne autant que Beverly Hills ou Santa Monica. Ensuite, elle doit être équipée d’un mouvement mécanique, bien fait, parce que les Californiens adorent les belles mécaniques. Bien sûr, elle est forcément étanche, sans quoi fini les plaisirs aquatiques. Comme le soleil brille la plupart de l’année et que nous sommes dans un comté riche, optons pour l’or jaune ou rose. Mais pas trop. Donc on oublie le « tout or ». Le bracelet sera en cuir ou en caoutchouc. Et parce que notre californienne doit être sportive, résister à la sueur et au sel, la meilleure option c’est le « rubber ».
Mais n’oublions pas l’autre Californie : la militaire, mais aussi l’état exposé aux tremblements de terre, aux feux de forêts et aux coulées de boue. Une montre californienne doit idéalement avoir des gènes militaires, et être assez massive pour résister aux mauvais traitements que pourrait lui infliger Mère Nature.
Ma liste originelle avait de nombreux noms. Peu à peu, j’ai commencé l’exercice d’élimination et il n’en est resté que 5. Puis 2. Pour finalement retenir la Blancpain Fifty Fathoms en or rouge.
Pourquoi Blancpain ?
La marque a été fondée en 1735 à Villeret, en Suisse. Elle se développera au cours des années et survivra à la crise du quartz, mais en mauvais état. Elle sera ensuite reprise par une légende de l’horlogerie moderne, Jean-Claude Biver, qui la ramènera au premier plan. Aujourd’hui, le nom Blancpain reste fortement attaché à l’horlogerie de luxe.
Mais pour ce qui est de notre article, nous allons oublier les réalisations de haute horlogerie pour nous concentrer sur une montre dont le nom soulève les passions : la Fifty Fathoms.
Pour beaucoup, cette montre est la première véritable montre de plongée. Si Omega et Rolex ont précédé Blancpain en matière d’étanchéité et de plongée, la marque du Brassus a bénéficié d’un concours de circonstances qui l’a fait rentrer par la grande porte dans la catégorie des montres de plongée à vocation professionnelle.
A l’origine de la Fifty Fathoms était Bob Maloubier, un héros français de la Seconde Guerre Mondiale, fondateur de la première unité française de nageurs de combat. Maloubier et son partenaire Claude Riffaud commencent donc à recruter, équiper et entraîner ces futurs soldats d’élite. Rapidement, ils se rendent compte qu’ils ne disposent pas d’une montre de plongée performante, à l’instar de celles qui équipaient leurs « modèles », les plongeurs italiens de la Decima Mas – et leurs Panerai.
Ils contactent plusieurs horlogers pour finalement travailler avec Blancpain. Ainsi allait naître la fameuse Fifty Fathoms, dont le nom même reste un mystère. Pourquoi donc opter pour l’anglais et une unité de mesure anglaise pour dénommer une montre destinée à équiper des militaires français ? Mais peu importe, aussi bizarre que cela puisse paraître, le nom allait rester et devenir même incontournable. La première plongeuse aux caractéristiques modernes était née. Nous étions en 1953.
A partir de là, la Fifty Fathoms allait partir à la conquête du monde, s’appelant parfois Lip, parfois Tornek-Rayville. Elle équipa les plongeurs français, mais aussi ceux de l’US Navy, qui devinrent plus tard les Navy Seals. Elle fut portée par les équipes de Cousteau ou par des plongeurs de loisirs, célèbres ou non ….
C’est d’ailleurs la photo de Lloyd Bridges, parue à la une de Skin Diver en 1962, qui allait rendre la Tornek / Blancpain si célèbre aux Etats-Unis.
Parce que Lloyd Bridges n’est pas n’importe qui. C’est le héros de la série TV Sea Hunt, qui, au cours de ses 155 épisodes, raconte les aventures d’un ancien plongeur de combat nommé Mike Nelson. Durant ces épisodes, il portera de nombreuses montres de plongée, mais c’est sa photo à la une du célèbre magazine de plongée qui l’associera définitivement à Blancpain.
Et comme Lloyd Bridges est une star hollywoodienne, d’origine californienne, né dans le Nord mais décédé à LA, et sportif de surcroît, il résume parfaitement les raisons pour lesquelles j’ai choisi notre Blancpain Fifty Fathoms pour célébrer la Califonia Republic !
La Blancpain Fifty Fathoms en or rouge: California Dreamin’
La voici donc, cette magnifique Blancpain Fifty Fathoms (référence 5015 3603C 63B).
Nous sommes ici en présence d’un modèle classique de Blancpain, décliné depuis de nombreuses années en diverses versions. Ici, c’est la version de 45 mm qui sert de base à cette nouvelle version en or rouge. On retrouve cependant tout ce qui fait le succès de cette luxueuse plongeuse, le boîtier rond massif, la lunette en saphir qui reprend des accents vintage, la date disposée à 4h30, et un cadran 3/6/9/12 simple et lisible.
Le choix de l’or rouge transporte cette Fifty Fathoms aux origines martiales dans un monde plus glamour. Voici notre plongeuse de plus de 65 ans qui rajeunit par la splendeur de l’or rouge. Le choix de cette couleur d’or est parfait, permettant à la fois de rendre la pièce encore plus luxueuse tout en évitant le piège du « bling » trop souvent vu sur les artères de Beverly Hills.
Mais ce qui est encore plus agréable dans cette Blancpain, c’est la couleur du cadran : un bleu soleillé profond, qui met en valeur à la fois le boîtier, mais aussi la lunette en saphir bien plus sombre. Et ce cadran recèle une autre surprise, il est en céramique, matière qui confère à la couleur bleue une profondeur particulière.
La pointe de l’aiguille des secondes est rouge et ce petit détail a son importance. Ce rappel de couleur fonctionne particulièrement bien avec le bleu du cadran, de la lunette et du bracelet. Il est aussi parfaitement en phase avec le boîtier en or rouge. Le bracelet en veau reprend le bleu du cadran avec des surpiqûres écrues. Il est doublé de caoutchouc.
Au cœur de la Fifty Fathoms bat le calibre 1315 de la Manufacture. Nous sommes ici en présence d’un mouvement qui a prouvé sa solidité et qui est visible au travers d’un fond saphir.
Puisque nous parlons d’une plongeuse, la Fifty Fathoms affiche une étanchéité de 300 m, soit plus de trois fois ce que définit son nom !
Voici donc une belle pièce californienne, subtile et charmeuse, parfaite pour aller se baigner à Balboa, ou prendre un croissant – français – sur la terrasse de Moulin !
Ce qu’en pense l’avocat du Diable
Héros de tellement de films et de séries nés à Hollywood, le Diable vénère la Californie et ses excès. Pour ce qui est de la montre, plusieurs petits détails pourraient être corrigés.
D’abord la taille, la même montre en 42 mm, voire moins – comme la nouvelle Barakkuda - serait idéale. Ensuite, je n’aime pas la date à 4h30. Le mieux serait de la supprimer complètement ou de la recentrer vers 3h.
Enfin, l’entrecorne est de 23 mm, ce qui rend le changement de bracelet difficile. J’aurais de plus adoré voir cette Blancpain Fifty Fathoms montée sur un Nato bleu et aux passants et boucle en or, comme sur la Bathyscaphe.
Mais ces éléments ne m’empêchent pas de trouver la FF en or rouge idéale pour une balade dans Orange County !
Comment porter cette Blancpain Fifty Fathoms avec style – californien
Tout est dit. Il faut s’habiller local !
Direction le Lido Marina Village à Newport Beach et la boutique Alchemy Works pour une première étape. Ici, on trouvera des blazers de la marque californienne Apolis et également quelques-uns de leurs T-shirts.
Pour le pantalon, direction Allende Edmonds à South Coast Plaza. Nous n’y allons pas pour les souliers mais pour les Chinos Civilianaire, une autre marque californienne. Leurs modèles Five Pockets sont extrêmement bien réalisés et made in Cali !
Alors où donc aller pour les chaussures ? Il n’y a qu’un seul choix : Vans. S’il y a une marque absolument californienne et locale, c’est bien Vans. Née en 1966 à Anaheim, dans Orange County, elle s’est imposée dans le monde comme LA chaussure des skateboarders. Vous aurez l’embarras du choix dans la boutique de South Coast. Et si vous prenez la Freeway 405 vers le nord, vous apercevrez vite le siège de la marque et ses couleurs particulières.
Ensuite, les lunettes de soleil, accessoire indispensable. Ici, c’est Oakley, autre marque qui a son siège social dans Orange County. Pas besoin d’en dire plus, le choix est immense et on les trouve partout.
Finalement, quelques accessoires : un sac à dos de TIG (This Is Ground) de LA, quelques gadgets de Fred Segal, et vous voilà paré pour une virée sur la Pacific Coast Highway, avec votre Blancpain au poignet !
