La montre de ceux qui voient plus haut

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The Watch for Those Who Aim Higher - Cartier
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En 1904, Cartier créait un garde-temps à porter au poignet à la demande de son ami aviateur Alberto Santos-Dumont. La naissance d'un classique en horlogerie

Dans un recoin de la pièce de réception de son appartement, il reçoit aimablement son invité. On imagine aisément que le sujet de leurs échanges porte sur la conquête du ciel. En théorie, c’est une scène tout à fait banale. En théorie seulement, car l’hôte et son visiteur sont tout bonnement perchés sur du mobilier… surélevé! La petite histoire qui entoure cette photo datée des environs de 1900 raconte qu’Alberto Santos-Dumont avait pris cette drôle d’habitude pour s’acclimater aux effets de l’altitude. Car ce pionnier de l’aviation originaire du Brésil était alors aussi connu pour son excentricité que pour son esprit visionnaire, à une époque où l’aéronautique n’en était qu’à ses prémices. Aventurier dans l’âme, dandy à la silhouette impeccable, il ne reculait devant aucune expérimentation. Un tempérament audacieux qu’il partageait avec son ami Louis Cartier, petit-fils du fondateur de la Maison éponyme, lui aussi passionné d’aviation. Alors que les premières montres-bracelets de l’époque étaient réservées aux poignets féminins car considérées comme trop délicates et fragiles, Alberto Santos-Dumont lui commande en 1904 un garde-temps à porter, non pas dans la poche comme il était d’usage à l’époque, mais au poignet afin de pouvoir lire aisément l’heure en vol.

Et l'horlogerie contemporaine prit son envol 

A partir de 1912, Cartier commercialise ce modèle qui concentre à la fois les codes esthétiques propres à la marque et fait écho aux inspirations de l’époque. Lunette rivetée de forme carrée, chiffres romains étirés, minuterie chemin de fer, saphir cabochon sur la couronne, bracelet en cuir… La silhouette de la montre n’est pas sans rappeler les structures des ponts en acier qui traversent la Seine dans un Paris entièrement redessiné par le Baron Haussmann. Elle préside à une longue odyssée stylistique de Cartier dans l’univers de la montre de forme.

La montre de ceux qui voient plus haut

Sobres, fines, dotées de lignes tendues inspirées par la géométrie parisienne de l’époque, les récentes déclinaisons de la montre Santos-Dumont n’ont rien à envier à l’élégance et au raffinement du modèle d’origine. A l’instar des trois nouvelles éditions en habit de laque translucide qui viennent enrichir la collection déjà réactualisée en 2018. Bordeaux et platine, beige et or ou noir et acier : à la croisée de la brillance, du relief et de la profondeur, la Santos-Dumont continue de cultiver cette fameuse élégance qui distinguait l’homme dont elle emprunte le nom.

L'anecdote

Les photos d’archives de ses exploits dans les airs ne manquent pas. On distingue sa silhouette à bord des multiples dirigeables de son invention – environ une douzaine ! – au tournant du 20e siècle. Plus tard, on l’aperçoit aux commandes de l’une de ses nombreuses machines volantes. Alberto Santos-Dumont voyait haut et loin, sans jamais renoncer à ses rêves : « Les inventions sont, avant tout, le résultat d’un travail obstiné dans lequel il ne doit pas y avoir de place pour le découragement.» Son obstination a été largement récompensée le 12 novembre 1906. Ce jour-là, l’aviateur brésilien parvint à voler à deux mètres au-dessus du sol sur une distance de 220 mètres à la vitesse pharamineuse, à l’époque, de 41,3 km/h. Un exploit qui, selon toute concordance chronologique, laisse à penser que la montre que son ami Louis Cartier avait imaginée pour l’accompagner dans ses aventures n’était sans doute pas si loin

 

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