Bianchet passe à l'orange

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Bianchet embraces orange - Bianchet
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La jeune marque a vendu plus de cent modèles en un an, après l’édition des précédents Geneva Watch Days. Cette seconde participation devrait confirmer une croissance soutenue. Un nouveau modèle orange est là pour y contribuer

Un seul modèle, un seul mouvement. Difficile de faire plus dépouillé. Bianchet n’a pourtant pas chômé entre temps. Depuis sa (première) participation aux Geneva Watch Days, la marque a développé son modèle, revu ses prix, augmenté sa distribution, et surtout : elle a livré. Au total, une centaine de pièces, toutes en série limitée. Il n’en reste qu’une quarantaine, dont le modèle actuellement mis en avant, d’un sportif orange.

Bianchet passe à l'orange

Trouver sa voie

On croirait mettre dans le mille en rapprochant Bianchet d’une autre célèbre marque spécialisée dans la boîte carbone, tonneau, avec tourbillon. La comparaison, après tout, serait des plus flatteuses. Mais Bianchet développe progressivement un vocabulaire esthétique et technique qui se singularise.

Parmi les éléments de différenciations, il y a cette obsession du chiffre d’or (1,618, qui est en réalité un rapport) et de la suite de Fibonacci. Cette dernière s’illustre graphiquement avec le déploiement d’une spirale assimilable à la coquille d’un crustacé – une géométrie à rapport fixe qu’il n’est pas évident de traduire dans le design d’une boîte et dans l’entrelacs de ses ponts et platine.

Bianchet y est pourtant parvenu. Le point de départ de ladite spirale est le centre du barillet : un cercle parfait, autour duquel s’enroule un deuxième cercle de circonférence 1,618 fois supérieure, suivi par un troisième cercle plus grand du même rapport, et ainsi de suite. Côté cadran, la figure de l’escargot ainsi constituée se distingue très nettement. Des goûts et couleurs on ne dispute point, mais l’originalité de la forme, en horlogerie et sur un mouvement squelette, est indéniable. 

Bianchet passe à l'orange

Arguments de poids (plume)

En termes de matériaux, Bianchet a également développé une grammaire personnelle. Tout d’abord avec le mouvement, intégralement conçu en titane. Il participe du poids plume de la pièce, mais également de sa rigidité – celle qui permet notamment à la B1.618 de pouvoir encaisser 6000 G. Une belle prouesse, surtout que les premières pièces étaient initialement affichées à 5000 G.

Ensuite, avec le boîtier lui-même. Il est en fibre de carbone, une structure tressée qui lui permet d’être quasiment indestructible dans des conditions d’usage normales. Ce boîtier est lui-même injecté de poudre de titane. La marque précise qu’il faut « environ 1 kilogramme de poudre de titane entre 32 couches de fibres de carbone pour la création de 10 boites de montres ». L’enjeu n’est pas du tout de solidifier plus encore la boîte – le carbone l’est déjà suffisamment – mais de lui conférer des reflets moirés. Ils oscillent entre de multiples nuances de gris. Chaque boîte sera unique, dotée de ses propres reflets.

Ce rendu est bien plus abouti que la boîte originale en titane que l’on avait vue l’année dernière, qui se rapprochait de ce que l’on avait repéré dans l’esprit de Lornet. Aujourd’hui, la B1.618 Openwork Carbon s’offre une belle personnalité. Les inserts caoutchouc, fournis par Biwi, que l’on trouve au cœur de la boîte et sur la couronne, achèvent de lui conférer son esprit sportif et, surtout, original. 

Avenir prometteur

Même si le modèle a « gagné » 10'000 CHF en un an, il reste l’un des plus raisonnables pour son niveau de créativité et de technicité. Car la belle abrite un mouvement qui lui est propre, ne pèse que 42 grammes et affiche une très impressionnante réserve de marche de 105 heures, soit largement plus de 4 jours. Le chemin de Bianchet est encore long, la marque est jeune, mais sa voie pour une horlogerie abordable, moderne, développée autour des principes esthétiques antiques est prometteuse. 

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