L’art du grenage

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The art of “grenage” - Urban Jürgensen
Une marque de niche perpétue les traditions anciennes et redonne vie à l’art du grenage.

Plusieurs types de décoration sur une montre ou un mouvement, considérés aujourd’hui comme purement esthétiques, avaient été conçus à l’origine pour dissimuler les infimes imperfections sur la surface du métal (perlage, côtes de Genève, guillochage) ou pour empêcher la formation de rouille – un problème beaucoup plus fréquent à l’époque des premières montres de poche et montres-bracelets, avant l’invention du petit joint en O qui contribuera à l’étanchéité des montres. De même que le bleuissage des aiguilles et le poli miroir étaient destinés à faire obstacle à la rouille, la « finition en grenaillage », développée par Abraham-Louis Breguet, visait le même objectif. Cette forme particulière de finition ne consistait pas à polir une surface mais bien à la rendre rugueuse par l’emploi d’une brosse aux poils métalliques créant de minuscules impacts sur la structure créée- cadran, platine ou pont - avant l’application d’acides.

Pour réaliser cette finition, Breguet brossait la surface d’un composant en laiton avec de la poudre d’aluminium, qui, en réagissant avec le laiton, conférait à cette surface lisse un grain mat finement poudré. Puis, il mélangeait du mercure et de l’or pour obtenir une bouillie de métal précieux, qu’il utilisait pour recouvrir le composant. Celui-ci était alors chauffé afin que le mercure s’évapore et que seul un revêtement d’or subsiste. Très résistante et durable, cette finition offrait aux garde-temps Breguet une protection contre la rouille pendant plus d’un siècle. Mais, la toxicité du mercure (le seul métal à l’état liquide à température ambiante) a poussé à la recherche d’autre solutions pour obtenir le même objectif. En tout état de cause, ces finitions conféraient au cadran une structure très caractéristique, avec un éclat spécial qui captait et reflétait la lumière. Comme la jolie couleur bleue obtenue par le traitement à la flamme des aiguilles, le grenage ajoutait ainsi une qualité esthétique au cadran.

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Urban Jürgensen utilise cette technique rare dans une approche plus moderne et moins toxique. La marque emploie en outre des cadrans en argent massif de qualité supérieure au lieu de cadrans en laiton. On grave d’abord de très légers évidements pour les index, les chiffres ou toute autre inscription – du texte par exemple. Ces évidements sont ensuite remplis de laque, que l’on polit une fois sèche avec un papier de diamant extrêmement fin. La couche grenée est constituée petit à petit, au moyen d’une brosse métallique et d’un mélange secret de poudre d’argent, de divers sels et autres ingrédients. Enfin, la belle finition givrée du cadran est obtenue par réaction électrochimique. La différence entre cette finition et celles résultant de processus plus industriels comme le microbillage et le fini brossé satiné saute aux yeux. De plus, tous les cadrans grenés à la main sont différents et uniques.

Comme l‘a expliqué Søren Petersen, CEO de Urban Jürgensen, à WorldTempus, trouver la bonne recette de grenage d’un cadran requiert le même type d’expérimentations que celui nécessaire pour l’émail grand feu. "Le mélange de sels peut altérer la couleur du cadran, puis la rigidité de la brosse et la pression et le rythmes des coups de brosse ont une influence sur la finition. C’est pour cette raison que chaque cadran est unique."

Découvrez la collection 2016 d'Urban Jürgensen
Lisez notre article sur les différentes finitions utilisées en horlogerie
 

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