Le Musée aquiert deux montres et des documents anciens

Image
The Museum buys two watches and historic letters - Breguet
3 minutes read
Deux montres exceptionnelles et dix lettres, achetées aux enchères, viennent rejoindre les collections du Musée Breguet.

La montre de poche Breguet N°3104, achetée chez Antiquorum en novembre, a récemment refait surface après avoir été en possession d’une illustre famille européenne pendant plus de 140 ans. Initialement vendue en 1818 à Son Altesse Royale l’Infant d’Espagne Francisco de Paula, Comte de la Moratalla, cette pièce fait partie des rares et prestigieuses répétitions minutes réalisées par A.-L. Breguet, dont les montres à sonnerie sonnaient généralement les quarts ou les demi-quarts.

Outre la fonction répétition minutes, cette large montre de poche (62.5 mm) en or 18 carats possède une aiguille des heures sautante. Elle est dotée d’une boîte guillochée « grains d’orge », réalisée par Pierre-Benjamin Tavernier. Son cadran d’argent guilloché, également signé Tavernier, est composé de deux parties, l’anneau des petites secondes à 8h ayant été intégré au cadran et fixé à l’aide de deux petites vis en acier bleui. Les indications des fractions de 10 minutes qui cerclent le tour d’heures représentent une autre caractéristique inhabituelle.

Breguet-montre-3104

Agrémenté de la signature secrète Breguet de part et d’autre du chiffre 12, le cadran est rehaussé d’aiguilles à « pomme évidée » en acier bleui, dites aiguilles Breguet, inventées par l’horloger l’année même où il introduisit le ressort-timbre. Cette pièce abrite un calibre 22’’’ avec échappement à cylindre inversé visible. Le ressort pour la répétition agit sur deux gongs frappés par deux marteaux activés par un piston situé dans le pendant de la montre.

La montre N°4720, une très belle montre à tact avec cadran régulateur, vendue à Casimir Périer en 1841, a récemment été cédée à la Maison par le commissaire-priseur Fraysse. Ce garde-temps est doté d’une boîte savonnette en or jaune, guillochée à la main et s’accompagne de sa chaîne double et de sa clé. Son cadran en argent satiné affiche deux compteurs, pour les heures ou les 30 secondes, ainsi qu’une aiguille des minutes centrale. Le réglage de l’avance se fait sur la bordure des 30 secondes. L’aiguille extérieure caractéristique des montres à tact a ici été réalisée sous la forme d’une serpentine.
Commercialisées à partir de 1799, les montres à tact ont été inventées par Breguet pour permettre la lecture de l’heure au toucher. Une flèche extérieure au boîtier reproduit la position de l’aiguille des heures, tandis que les index sont représentés par douze repères saillants situés autour de la boîte.

La troisième acquisition de Breguet est un lot de dix lettres anciennes concernant les activités de la Maison en Russie de 1808 à 1810. Au-delà de son don pour l’horlogerie, A.-L. Breguet était également un entrepreneur hors pair qui sut très vite mettre en place un réseau commercial de grande ampleur pour ses pièces. Au printemps 1808, Breguet décide de tenter à Saint-Pétersbourg une expérience inédite, l’ouverture d’une véritable succursale dirigée par un homme rétribué par la Maison, Lazare Moreau, et travaillant exclusivement pour elle.
Les lettres achetées le 2 décembre au commissaire-priseur Aguttes, ont été adressées par Breguet père et fils à Moreau. Provenant des descendants de ce dernier, elles fournissent de très intéressants renseignements sur l’activité commerciale de Breguet du vivant de son fondateur.

Breguet-lettres

Breguet invite les passionnés d’histoire, de culture et d’horlogerie de prestige à découvrir son fabuleux patrimoine, exposé dans ses musées de Paris, Zurich et Shanghai.

Marque