Une belle histoire à (re)construire

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A fine history to (re)build - Emile Chouriet
Emile Chouriet est une de ces marques qui se reposent sur un héritage endormi, un patrimoine méconnu. Louis Moinet, Julien Coudray et bien d’autres empruntent le même chemin. Sa route est encore longue mais les succès commerciaux n’ont pas attendu.

Patrick Jaton est le nouveau CEO d’Emile Chouriet. Il se prête au jeu de l’interview croisée avec le fondateur de la marque, Jean Depéry. Ce dernier créait Emile Chouriet en 1997 du nom de cet horloger du XVIIe siècle, à qui son ancêtre François Dagobert Depéry fournissait des composants de montres.

Emile Chouriet Jean Depéry

Pourquoi avoir créé la marque au nom d’Emile Chouriet et non à celui de votre propre aïeul ? 
Emile Chouriet était le Maître Horloger, un émailleur genevois de renommée et François Dagobert Depéry lui fournissait les composants horlogers. A travers lui, nous rendons hommage à François Dagobert Depéry.

Avez-vous encore en collection des pièces d’origine d’Emile Chouriet ? 
Nous avons une boîte émaillée. Elle a d’ailleurs été présentée lors de Baselworld. Il reste un énorme travail de recherches historiques à faire afin de retrouver tous les documents relatifs à l’histoire d’Emile Chouriet.

Comment imagineriez-vous ses travaux aujourd’hui, au XXIe siècle ? 
Emile Chouriet, au XVIIe, était déjà un avant-gardiste. J’imagine qu’aujourd’hui, ses créations seraient remplies de créativité et de technologie.

Emile Chouriet était français, est-ce une fibre que vous valorisez ? 
Non, pas particulièrement, dans le sens où, à cette époque, beaucoup de Français venaient à Genève afin d’y trouver un travail car c’était une ville commerciale. Emile Chouriet a trouvé à Genève un terreau fertile afin d’exercer son art et la marque Emile Chouriet est donc genevoise depuis des siècles.

Quel avenir réservez-vous aux pièces à complication, comme la Wisdom, la répétition minutes que vous avez déjà réalisée ? 
Avec ces modèles uniques, nous nous sommes fait plaisir. Ils représentent notre savoir-faire horloger et sont donc importants dans notre collection. Cependant, notre cheval de bataille reste les petites complications telles que la Moonphase et la Catch The Moon. Bien entendu, nous nous laissons la liberté de créer d’autres pièces maîtresses de ce type.

Emile Chouriet Voie Lactée Moonphase

Vous avez dernièrement développé deux calibres maison. Où en est leur implantation dans vos collections ? 
Il est un peu tôt pour le dire. D’ici la fin de l’année, nous devrions pouvoir communiquer sur ce sujet plus précisément.

Vous qui aviez une longue expertise dans le développement de calibres électro-mécaniques avant de vous consacrer à votre propre manufacture, quel regard portez-vous sur la montre connectée ?
Jean Depéry : en tant que technicien, je pense que la montre connectée peut rencontrer des problèmes d’autonomie et cela est rédhibitoire pour une montre. Selon un article que j’ai pu lire, il semblerait que la montre connectée soit en réalité capable d’offrir une autonomie bien supérieure qu’à l’heure actuelle en capitalisant notamment sur l’expérience horlogère de ses fabricants.
Patrick Jaton : pour compléter ce que Jean a répondu, je pense que la montre connectée ne remplacera pas la montre mécanique. Elles seront obsolètes après deux ans. Une montre mécanique sera toujours réparable, pas une montre connectée. Je pense qu’il y a de la place pour cette dernière sur le marché mais la montre connectée ne fera que renforcer l’objet de valeur qu’est la montre mécanique.  

Emile Chouriet Patrick Jaton

Malgré votre volonté d’augmenter vos points de vente hors Chine, c’est là un marché porteur pour vous mais qui, globalement, se contracte. Comment s’est conclue l’année 2014 pour vous ?
Par rapport à d’autres marques, nous n’avons pas enregistré une perte aussi conséquente. Nous avons bien supporté le choc. Notre volonté, pour les années à venir, est de continuer à développer le marché de la Chine. A la fin de l’année, 360 magasins seront présents sur le marché chinois, qui comprend également Hong Kong, Taïwan et Macau. Bien sûr, nous avons aussi la volonté d’augmenter notre présence sur le marché suisse et européen.

Que pourra-t-on découvrir à Baselworld dans quelques semaines ?  
Vous êtes cordialement invité sur notre stand pour le découvrir ! Nous réservons la primeur pour l’ouverture de Baselworld.

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