Les 4 secrets de longévité

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The four secrets to Eberhard & Co.’s longevity  - Eberhard & Co.
25 ou 30 ans de maison, c’est assez rare dans l’industrie, mais pas chez Eberhard & Co. WorldTempus s’est plongé dans son élixir de jouvence pour comprendre pourquoi l’on y reste si longtemps.

C’est l’un des plus anciens managers de l’horlogerie dont la discrétion n’a d’égale que la longévité. Mario Peserico, Directeur Général d’Eberhard & Co. (photo ci-dessus, en compagnie de Barbara Monti, administratrice déléguée de la marque), est au sein de l’entreprise depuis plus d’un quart de siècle. Comble de la durée : il est loin d’être le plus ancien, certains membres de l’entreprise affichant allègrement plus de 30 ans de maison. Pourquoi reste-t-on aussi longtemps chez Eberhard & Co. ?

Respecter ses racines

Il y a d’abord l’histoire très atypique de l’entreprise. C’est l’une des dernières maisons historiques 100% indépendante. Elle possède trois sites, que sont Bienne (siège, production), Lugano (marketing & ventes) et Milan, seule filiale de la marque sur ce marché qui pèse pour environ 40% de ses ventes. Les équipes  sont réparties entre eux, permettant ainsi à chacun, selon ses origines, de travailler pour la maison tout en restant proche de sa culture. Avec, au final, une remarquable fidélité de poste. 

Les 4 secrets de longévité

Un management stable

Il y a ensuite le management d’Eberhard. Chez la marque, nulle valse de dirigeant qui, à chaque changement de board, embarque et débarque avec lui autant de cadres et consultants. La maison n’a connu que deux familles à sa tête : la famille fondatrice (Eberhard) et la famille Monti, toujours en place. Suite à un tragique accident de voiture qui faucha la direction de la première en novembre 1962, c’est un Montandon qui assura l’interim avant que la famille Monti ne reprenne l’entreprise familiale. Les Monti n’étaient en rien des inconnus de la maison : ils géraient déjà la distribution italienne de la marque. Cette continuité d’activité, de repreneurs, a favorisé celle de ses employés.

Une parité en avance sur son temps

Autre élément distinctif : un management paritaire. « Et encore », précise Mario Peserico, DG de l’entreprise, « je pense que si l’on comptait exactement le nombre d’hommes et de femmes, on verrait qu’il y a probablement plus de femmes ! ». Cet équilibre permanent au sein d’une maison qui a toujours connu des femmes de pouvoir (Danielle Eberhard étant la dernière représentante de la dynastie fondatrice jusqu’à son accident de 1962) apporte un équilibre unique à la maison. C’est un exemple où parité rime avec longévité, comme dans le cas du binôme formé par Caroline et Karl-Friedrich Scheufele, au sein de Chopard depuis les années 80. 

Les 4 secrets de longévité

Une chaine décisionnelle raccourcie

Reste, enfin, une chaine de management très courte, favorisant deux choses. D’abord, la proximité de chacun avec la direction d’Eberhard. « Tout le monde a mon numéro. Si quelqu’un rencontre un problème, il sait qu’il peut m’appeler en direct et que nous allons le résoudre à deux », explique Mario Peserico.

Ensuite, une réactivité certaine. Lorsqu’Eberhard doit agir, réagir, seules deux à trois personnes sont consultées et la prise de décision est immédiate – « ce qu’il est impossible de faire dans un grand groupe, avec un management décentralisé, sans même parler des actionnaires à consulter », précise Mario Peserico.

Au final, Eberhard a réuni les principales conditions de sa pérennité : équilibre, parité et surtout taille critique, les trois piliers de la fidélité de salariés qui, pour beaucoup, accompagnent la maison depuis plus d’un quart de siècle. Et, plus important encore : qui n’ont aucunement l’intention de changer.

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