Si la Maison Cartier n’a sa propre manufacture que depuis 2001, ses créations, notamment les mouvements mystérieux, reposent sur un héritage qui remonte au début du siècle précédent.
« C’est très Cartier », entendait-on encore récemment aux abords des pièces présentées lors du dernier SIHH. Cette évidence rhétorique semble couler de source pour nombre d’observateurs. Quoi qu’il en soit, rares sont ceux qui la nourrissent des mêmes valeurs. Créativité ? Authenticité ? Technicité ? La plupart des maisons horlogères se réclament de ces attributs. Pourtant, l’alchimie qui conduit à de telles créations ne tient pas tant à la faculté d’incarner ces valeurs qu’à leur savant dosage. C’est précisément dans cet exercice que la maison Cartier se distingue.
Mystérieuse simplicité
« Nous, notre satisfaction, c’est d’être en mesure de proposer des pièces qui s’imposent par leur simplicité esthétique mais qui sont en réalité d’une complexité technique exceptionnelle », souligne ainsi Thierry Lamouroux, Directeur Marketing Développement Horlogerie chez Cartier. Cet équilibre s’incarne particulièrement dans les derniers mouvements mystérieux proposés par la maison.
Cartier possède en la matière une histoire qui remonte aux années 10, sur ce principe des pendules mystérieuses conçues par Jean-Eugène Robert-Houdin et popularisée par Maurice Couet, fournisseur exclusif de Cartier et maître dans cet art si particulier. La maison a d'ailleurs valorisé cet héritage tout au long du siècle passé, avec de nouvelles pendules présentées régulièrement mais en d'infimes quantités en raison de leur caractère par nature très exclusif.
De la pendule mystérieuse à la montre bracelet
La transposition de ce savoir-faire unique au sein d'un boîtier de quelques dizaines de millimètres est un tout autre exercice. "Pour ce type de projet, il faut en règle générale compter autant de temps de réflexion et de définition du cahier des charges, que de temps à l'établi", souligne Thierry Lamouroux, Directeur Marketing Développement Horlogerie chez Cartier. "Pour des pièces mystérieuses comme notre Tourbillon volant ou la Rotonde, c'est un processus créatif d’environ cinq ans ".
Naturellement, et Cartier ne s'en cache pas, la disponibilité de ressources tant financières qu'humaines, propres à une grande Maison, est un avantage considérable. A ce dernier chapitre, la manufacture située à la Chaux-de-Fonds peut compter sur pas moins de 30 personnes en charge du développement mouvement, capables de concrétiser la vision horlogère de la marque.
A cet égard, et malgré ses plus de 160 ans d'histoire, Cartier attache une importance toute particulière à une collaboration interne digne d’une jeune pousse indépendante. "Personne, si brillante qu’elle puisse être, n'a en effet la capacité individuelle de concevoir et réaliser de tels garde-temps", précise à cet effet Thierry Lamouroux chez Cartier. "Nous sommes une jeune manufacture, à peine plus de 10 ans, et tenons donc à conserver cet élan créatif qui traverse nos différents départements".
Les clients Cartier répondent à l’appel, sans distinction d’âge, de sexe ou de goûts. « Nous avons beau dissocier clairement nos collections masculines des féminines, nous avons toujours des femmes qui s’emparent dès leur sortie de nos garde-temps pour hommes de 45 mm, et ça ne changera probablement jamais ! », sourit Thierry Lamouroux. L’une des raisons principales de cet attrait séculaire tient au fait que la maison a su toujours valoriser son héritage tout en lui conférant une esthétique contemporaine et intemporelle. Les autres raisons, comme ses mouvements, seront probablement toujours mystérieuses...
