La manufacture du 21ème siècle

5 minutes read
Un projet futuriste placé à un haut niveau d'exigences
Jérôme de Witt s'apprête à donner le jour à la Manufacture de ses rêves, un projet futuriste placé à un haut niveau d'exigences, un projet personnalisé clairement défini. Le passionné d'exception nous en trace les grandes lignes. « S'adjoindre les connaissances »
« Une Manufacture, c'est avant tout une affaire d'horlogers. Pour quelqu'un comme moi, qui ne l'est pas, il s'agit de bien s'entourer. Si l'entreprise compte des personnes de talent depuis le début, l'heure est venue d'intégrer un maximum de compétences et le processus est déjà lancé. Quand je pense horlogers, je pense à des personnalités capables de produire une montre de A à Z. Je souhaite des gens qui s'impliquent et qui visent le sommet, quelle que soit leur fonction dans l'entreprise. Un horloger comme je l'entends doit prendre ses responsabilités vis à vis du produit. C'est motivant pour qui aime ce métier, sécurisant pour le client auprès duquel il s'engage. Pour moi, cette manière de faire est essentielle. Je ne veux pas d'une Manufacture qui fait tout ou presque en démultipliant les tâches au point que la majorité du personnel soit déconnectée du produit fini. Je préfère capitaliser sur des individus qui, en progressant, feront progresser l'entreprise. Je me réfère volontiers à ces puits de science que sont les horlogers capables de réparer n'importe quelle montre, quels que soient le fabricant ou l'époque. » « Assurer la qualité »
« Quand on propose des montres de prix comme nous le faisons, on a une obligation de qualité irréprochable. Il est d'autant plus facile de la garantir que l'on en a le contrôle et la fabrication, dans sa totalité. On peut définir son propre cahier des charges, exiger la perfection à chaque étape et être sûr du résultat. Ce n'est pas le cas lorsque l'on travaille en sous-traitance. Un mouvement que l'on reçoit monté présente de nombreuses faces cachées que l'on ne peut plus vérifier. Pour DeWitt qui se positionne dans le haut de gamme, l'enjeu est de première importance. La marque, encore jeune, doit asseoir son image de qualité et gagner la confiance sur le long terme. En outre, le contrôle de la fabrication est à la base de l'évolution que nous escomptons. » « Gagner la liberté »
« En fabriquant soi-même, on approfondit ses connaissances. On est à même d'éprouver tel ou tel système, de l'améliorer, de trouver de nouvelles solutions et, but ultime, de concevoir et développer des mouvements complets. Pour DeWitt, c'est désormais à l'ordre du jour et l'échéance est relativement proche. Nous devrions présenter notre premier calibre de base avant la fin de la décennie. Je vois, dans le fait d'intégrer l'ensemble du processus, une forme de liberté. On est maître de ses choix, au jour le jour, et le cas échéant, rien ne nous empêche de changer de direction. Il se peut que l'on fasse une découverte en cours de développement, ce serait dommage de passer outre sans en vérifier l'intérêt. Travailler en interne permet d'assimiler tous les paramètres et d'obtenir un résultat particulièrement abouti. Encore faut-il se démarquer clairement de la concurrence. « Se forger une personnalité »
Depuis sa création, DeWitt est l'auteur de plusieurs inventions qui lui valent la reconnaissance de collectionneurs et amateurs d'exclusivités horlogères. Nous avons à notre palmarès une grande complication en première mondiale, un système de déclenchement invisible pour la répétition minutes, un système de différentiel pour le remontage rapide de la réserve de marche, un compteur séquentiel des secondes pour le chronographe, un système de remontage mystérieux et un dispositif de force constante pour tourbillons ou encore, un nouveau système d'affichage du quantième que nous réservons aux montres féminines. Ce sont autant de preuves de notre capacité à innover. Je crois qu'il est indispensable d'avoir une approche personnelle pour satisfaire la clientèle d'aujourd'hui. La Manufacture va nous permettre d'aller toujours plus loin et de nous ancrer dans le XXIème siècle avec une personnalité renforcée. A travailler avec des partenaires extérieurs, on prend le risque de voir ses idées réinterprétées plus ou moins consciemment pour d'autres et ce, très rapidement. La paternité est plus difficile à établir, le manque à gagner considérable en termes d'image. » « Retrouver la créativité »
J'appelle de mes vœux un véritable renouveau de l'horlogerie. Les XVIIIème et XIXème ont été des siècles très inventifs et beaucoup s'accordent à dire qu'il n'y a pas eu de réelle évolution depuis. Aujourd'hui encore, les références au passé sont légion. On a tendance à puiser dans les archives pour donner des interprétations modernes. Je trouve cela regrettable. Bien entendu, il n'est pas question de remettre en cause les principes fondamentaux de la mécanique. Je crois cependant que le terrain de la recherche reste très ouvert. Avec les technologies modernes, on ne devrait pas se satisfaire d'améliorer les systèmes, on peut réfléchir autrement et explorer de nouvelles voies de développement. Je dirais qu'il faut repenser plutôt que réinterpréter. Il est trop tôt pour dévoiler les recherches engagées par DeWitt. Je peux quand même dire que l'évolution de l'art qui va du figuratif à l'abstraction est un point de comparaison. Simplifier, retirer le meilleur, aller à l'essentiel sont des expressions qui reflètent ma pensée. Dans le mouvement, cela se traduit notamment par dégager l'énergie le plus rapidement possible, la transmettre avec le moins de frottements possible, assurer du mieux possible sa régulation et viser la plus haute précision. Le chemin promet d'être long mais il est à suivre si l'on veut mériter le titre de Manufacture. La recherche est le rôle premier d'une Manufacture au sens où je l'entends. » « Préserver l'exception »
L'exception est une règle chez DeWitt. Nous répondons aux attentes d'une clientèle qui est prête à mettre le prix pour se démarquer. Nous lui devons des montres fiables, personnalisées et novatrices. La Manufacture du XXIème siècle met tout en œuvre pour l'éblouir, en s'appuyant sur des équipements de pointe, une fabrication semi-artisanale, une production limitée et, avant tout, sur des passionnés d'exception. Des hommes de science et de savoir-faire qui, chacun à leur manière, apportent leur pierre à l'édifice. Je suis fier de coordonner une équipe qui partage les connaissances car je suis convaincu que c'est ainsi que naissent les grandes idées.
Marque