WORLDTEMPUS – 17 juin 2011Louis Nardin – Veloptuous Times/Carnet de bord
Meyrin – Nyon – La Bassine – Le Sentier – Vallorbe – Baulmes – La Chaux – Sainte-Croix. Km: 125.
La terre des horlogers joue avec les contrastes. Soleil de plomb et pluies torrentielles, lac d'émeraude et forêts sauvages le même jour, au rythme du pédalier, les variations deviennent évidentes.
En parallèle, les routes qui sillonnent leur pays ne lésinent pas sur les dénivelés.
Parti de Meyrin près de Genève, le Veloptuous Times est passé par Nyon avant de pointer directement vers les forêts voisines de la Vallée de Joux. Hier soir, la halte s'est faite à Sainte-Croix avec le lac de Neuchâtel dans un coin du paysage.
La marque de vélo BMC, qui a fourni ses deux montures du Veloptuous Times, partage avec les horlogers un sens du détail technique poussé au maximum. Après plus d'une centaine de kilomètres sur ces machines techniques et solides, on ne peut que remercier le constructeur. Freins à disque, cadre en aluminium ou encore dérailleur réglé au millimètre, le confort et la sécurité sont là.
Car en effet, ce ne sont pas les premiers sympathiques kilomètres entre Agenhor, à Meyrin, et Hublot, à Nyon, qui auraient posé problème. Ballade de mise en jambes, elle a permis de procéder à quelques derniers réglages et achats. Ayant quitté Jean-Marc Wiederrecht et sa chaleureuse équipe, le Veloptuous Times a filé pour le siège de Hublot. Au programme, spaghettis carbonara dans le micro-jardin improvisé de la marque qui se trouve, à préciser, dans la zone industrielle. Marine Lemonnier en charge de la communication nous accueille tout sourire – une constante depuis le début de cette étonnante aventure. Malheureusement, Jean-Claude Biver qui devait se joindre est retenu.
Il est 15h quand les deux vélos, chargés à bloc, commencent la première ascension – il y en aura d'autres - des contreforts du Jura. Le soleil est de plomb, l'air lourd. Le paysage défile, lentement. Splendide avec les couleurs de la fin de l'après-midi qui approche, il s'agrandit toujours plus alors que nous prenons de la hauteur. Les changements de vitesse n'y font rien, ça monte, et ça chauffe.
Halte à un point de vue laissant voir plus de la moitié du Léman. Les essences d'arbres changent. Les feuillus sont restés derrière pour des sapins pointus qui ont pris le relais. Le terrain se radoucit et les deux-roues déambulent maintenant entre monticules et petites dépressions du terrain. L'air se fait plus vif. L'altitude dépasse 1000 mètres. Alors qu'il faut trouver un endroit pour passer la nuit sous tente, un chemin file sur le côté et mène à une ferme. Il faut de l'eau, il y en aura; du fromage d'alpage et un saucisson sec – fameux! – aussi.
Le froid se veut tonique. On se prépare donc rapidement et la route qui mène jusqu'au lieux-dits du Rocheray au bord du lac de Joux amène son lot de surprises avec un renard et une biche qui détalent au passage. Sur place, Janek Deleskiewicz, directeur de la création chez Jaeger-LeCoultre, et Marina Shvedova, en charge des relations presse internationales, nous attendent pour partager le petit-déjeuner.
Nous longeons ensuite les rives émeraude du lac, c'est une descente grisante qui nous attend en direction de Vallorbe. Elle continue, sous un temps qui se charge de nuages noirs, jusqu'au petit village de Baulmes. Dès ce moment, autant la montée de la veille tenait du Dr. Jekyll autant celle qui nous attend tient de Mr. Hyde. L'orage a éclaté depuis une bonne heure et des torrents d'eau s'abattent désormais sans discontinuer et la température a plongé. En face, la pente à escalader affiche 13% de déclivité sur environ 8 km. Au contraire de la veille, cette montée-là semble ne plus finir et le final se fait dans les bourrasques d'une pluie plus que tonique. Quelques derniers tours de pédaliers donnés avec détermination mènent le Veloptuous Times jusqu'aux bureaux et ateliers de De Bethune. Denis Flageollet, horloger-inventeur et cofondateur de la marque, accueillera à bras ouverts deux figures détrempées et refroidies pour une interview.
La nuit se passera ensuite exceptionnellement au chaud à Sainte-Croix avant de repartir pour la Côte-aux-Fées le lendemain matin.
