Wilhelm Schmid : quatre certitudes pour A. Lange & Söhne

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CEO Wilhelm Schmid © A. Lange & Söhne
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L’homme se fait rare. Wilhelm Schmid, CEO d’A. Lange & Söhne, a fait un saut express à Paris pour l’ouverture de la nouvelle boutique de la marque. Rencontre avec l’un des plus anciens CEO en poste (18 ans de service), plus sûr que jamais de ses convictions, dont nous en retiendrons quatre, peu communes

Paris, the place to be

Le rendez-vous avec Wilhelm Schmid se tenait dans le cadre de la réouverture de la boutique de la marque, rue de la Paix, à Paris. Les deux précédentes étaient opérées par Dubail. Elles n’ont pas rencontré le succès attendu, notamment en raison de la pandémie. La troisième tentative serait-elle la bonne ? C’est la première conviction du CEO : « C’est un endroit où il faut être, comme Madison, Bond St ou Ginza. Nous sommes là pour durer. » Traduction : une boutique place Vendôme est incontournable et doit rester ouverte… quels que soient les aléas économiques. La vision ne fait plus l’unanimité. Beaucoup d’enseignes adjacentes ont fermé. La vente en ligne progresse. « Sauf chez A. Lange & Söhne : les clients veulent voir et essayer leur montre, surtout leur première Lange. » Qui est ? « Souvent une Lange 1 », répond Wilhelm Schmid. Une montre #1, une Lange 1, au 1 rue de la Paix.

« A. Lange & Söhne est à part »

Pour le CEO, A. Lange & Söhne occupe une place à part dans le marché horloger, une place d’indépendant. Là encore, un avis plutôt contre-intuitif… lorsque l’on appartient au groupe Richemont. « Il ne faut pas voir les choses comme cela », professe le CEO. « Si l’on n’appartient pas à un groupe, on appartient à ses actionnaires, on relève de ses détaillants, etc. Ce n’est pas une bonne grille de lecture. On est indépendant lorsque l’on a son autonomie de production, ses valeurs, et que l’on est capable de les défendre. » Objection : toutes les manufactures en disent autant. Wilhelm Schmid objecte à son tour qu’avec 5’500 montres par an réglées et assemblées à la main, sa marque tient plus de l’atelier indépendant que de la production de masse.

Le tourbillon est mort, vive le chronographe ?

La plupart des collectionneurs rencontrés à la Dubai Watch Week l’affirment : à leurs yeux, le tourbillon n’a plus vraiment d’intérêt. Overdose des 15 années passées ? D’un sourire entendu, Wilhelm Schmid convient que le chronographe représente la prochaine grande tendance de la Haute Horlogerie. « C’est une complication majeure, sous-estimée, très technique. » L’Odysseus, dernier chronographe manufacture lancé par A. Lange & Söhne, le confirme : sa liste d’attente pour en acquérir un est actuellement de trois à cinq ans.

La concurrence ? Quelle concurrence ?

Pour Wilhelm Schmid, la production limitée d’A. Lange & Söhne, loin des Patek Philippe ou Audemars Piguet, ne la place pas en concurrence de ces marques encore prisées des collectionneurs (pour le moment, certains indicateurs signalant une désaffection rampante). De facto, qui est en concurrence d’A. Lange & Söhne ? Les indépendants. Ils se retrouvent en position frontale de la manufacture allemande : Akrivia, Laurent Ferrier, Philippe Dufour, parmi d’autres. Autant de noms que Wilhelm Schmid accueille à bras ouverts : « Ils représentent un excellent benchmark pour nous. » 

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