Sur l’étendue gelée, les chevaliers ne vacillent pas, concentrés vers leur but suprême, malgré la glace se craquelant dangereusement. « Autour de cette table, siègeront égaux les plus vaillants des chevaliers. Ils partiront à la recherche d’aventures pour redresser les torts, protéger les faibles et abaisser les orgueilleux. » Voilà le serment de Merlin l’Enchanteur, guide des légendaires chevaliers, aux paroles gravées sous le fond en verre saphir de la boîte de chaque chef-d’œuvre Excalibur Chevaliers de la Table Ronde. Cet hiver, Roger Dubuis écrit un nouveau chapitre de son épopée horlogère, inspirée par la légende du roi Arthur, commencée en 2012. Pour nous conter leurs fougueuses aventures en terres de glace, l’hyper-horloger déploie des savoir-faire extraordinaires, sur une série exclusive de 28 montres.
Briser la glace
Le cadran d’Excalibur se fend en plaques givrées, laissant apparaître la surface bleutée d’un lac. Cette saisissante construction tridimensionnelle met à l’œuvre des savoir-faire rares : d’abord le biscuit de porcelaine de Limoges qui enduit les blocs, créant un effet scintillant de neige vierge, mat contre la surface brillante sous-jacente. Mais aussi un verre transparent et bleuté créé selon la technique de Murano et qui forme l’étendue d’eau, dont la nuance a requis 6 mois de recherches. Ce même verre se retrouve pour le réhaut translucide, visible à travers les flancs du boîtier. Chacun des 12 chevaliers y est arrimé par d’ingénieux index-crochets en or, marquant bien sûr les 12 heures du cadran.
Dompter le métal
Chaque figurine minuscule est forgée dans de l’or 18 carats, réalisée dans des proportions parfaites à partir de dessins originaux. Minutieusement gravés, leurs traits et leur posture prennent vie et s’insèrent dans la scène animée du cadran. Mais l’art de dompter les métaux s’étend au-delà de la réalisation de ces douze chevaliers – à l’exécution toujours plus fine au fil des pièces Excalibur Chevaliers de la Table Ronde. Car le boîtier de 45 mm fait appel à l’art ancestral de la métallurgie. Pour cette œuvre hors norme, Roger Dubuis forge le titane selon l’exigeante technique de Damas. L’artisan forgeron commence par superposer des lames de titane de Grade 2 et de Grade 5 les unes aux autres, ensuite soumises, dans un four, à des températures extrêmes. Puis il martèle inlassablement le métal encore chaud afin de solidifier les différentes strates de titane entre elles. Le processus est répété plusieurs fois, pour une fusion parfaite. Enfin, le boîtier réalisé dans ce métal subit une ultime opération, décisive. Un bain d’acide révèle les fascinantes lignes du métal damassé, traçant un dessin unique à la surface.
Côté fond, apparaît le calibre automatique Monobalancier RD821, entièrement manufacturé en interne par Roger Dubuis. Sa masse oscillante squelettée, aux lignes rhodiées ou teintées de bleu, dévoile largement les composants du mouvement, finis à la main selon les hauts standards du Poinçon de Genève – un graal bien réel, synonyme de très belle horlogerie.
