L’Aerospace de Breitling n’est pas sa référence la plus connue – et pour cause, c’est une montre électronique, donc à quartz, destinée plutôt à un usage professionnel. Pourtant, pour une manufacture dont la devise fut pendant longtemps « Instruments for professionals », l’Aerospace est une montre qui a compté. Elle fêtera d’ailleurs l’année prochaine ses 40 ans, suivant un premier modèle sorti en 1985 alors qu’il était encore dans la gamme Navitimer.
20 ans d’Aerospace
Longtemps, l’Aerospace s’est inscrite dans le pas ses sœurs à mouvements mécaniques. Elle en empruntait d’ailleurs les codes (boîte en titane, quatre larges cavaliers qui sont aussi la signature du Chronomat, des Avenger et Super Avenger) mais aussi les complications : GMT, chronographe, calendrier perpétuel, et même une répétition minute à quartz.
Ses premiers mouvements quartz étaient des bases ETA. À partir de 2001, Breitling remplace ces bases par son propre mouvement quartz, dit Superquartz, plus précis (certifié COSC), et qui équipe progressivement les Aerospace à partir de 2005. C’est la seconde génération d’Aerospace.
La troisième suivra en 2013 avec sa variation EVO, dont l’esthétique est quelque peu revue, ainsi que certaines fonctionnalités (heure de décollage, d’atterrissage, etc.), avec notamment un module électronique Co-Pilot qui peut être intégré au bracelet. L’année 2015 verra enfin une édition spéciale pour les 30 ans de l’Aerospace, avec 300 exemplaires et cadran jaune vif.
Un double anniversaire
L’Aerospace aujourd’hui annoncée appartient à cette ultime génération. Le diamètre reste inchangé (43 mm), de même que le matériau (titane), l’esthétique de la lunette (à quatre cavaliers) et le mouvement Superquartz maison (B70 certifié COSC). Côté cadran, la teinte est en revanche originale. Elle a ceci de singulier qu’elle s’inspire à la fois des modèles actuels, très sobres, sombres et unis, et des audaces chromatiques plus anciennes, comme le jaune commémoratif de 2015. Le résultat est une belle alchimie, avec un fond orange vif fumé, dont le pourtour s’assombrit à mesure qu’il s’étire vers la lunette. C’est, semble-t-il, la première Aerospace jamais produite avec cadran fumé. Mais l’exclusivité va bien plus loin.
Déjà, par le cadre général de l’année 2024 : Breitling fête ses 140 ans. La marque ponctuera les prochains mois de nombreux lancements anniversaires, dont cet Aerospace n’est que le premier volet. Ensuite, par la symbolique de ce modèle précis : il célèbre les 25 ans du premier tour du monde en ballon, sans escale, achevé précisément le 21 mars 1999 par Bertrand Piccard et Brian Jones.
Fragment d’histoire
Cet exploit est considéré comme le dernier grand défi aérien du 20e siècle. C’est aussi lui qui a ouvert l’ère de la recherche pour une navigation aérienne décarbonnée, qui occupe aujourd’hui la R&D de la quasi-totalité de l’industrie aéronautique.
Au total, 11 équipes avaient préalablement effectué 21 tentatives. Bertrand Piccard a lui-même essayé deux fois en 1997 et en 1998 avant de réussir à la troisième tentative, accompagné de Brian Jones. Les aérostiers ont atterri en Égypte après un voyage de 45 633 kilomètres parcourus en 19 jours, 21 heures et 47 minutes, le plus long vol jamais effectué tant en distance qu’en durée.
La pièce, livrée sur bracelet titane ou caoutchouc, comportera un morceau original du ballon Breitling Orbiter 3, visible à travers le fond transparent. Le fond de boîtier porte également le logo de la mission Breitling Orbiter 3 autour de sa périphérie et l’inscription « First non-stop flight around the world 25th anniversary ». Un morceau d’histoire, au sens propre comme figuré.
