Parmigiani rattrape le temps

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Tonda PF Micro-Rotor Rattrapante  © Parmigiani Fleurier
Quelles sont les dernières complications véritablement innovantes sur la planète horlogère ? Il y en a peu, très peu. On a récemment vu un contrôle du remontage chez Urwerk, ou encore le très astucieux profondimètre sur cadran signé ArtyA. En matière de chronographe, A. Lange & Söhne avait frappé fort avec un Triple Split sur lequel le dernier Millennium Watch Book revient longuement. Et depuis, il y a Parmigiani

Les réflexes sont têtus. Si l’on dit « rattrapante », on pensera automatiquement « chronographe ». Ce sera vrai dans 99 % des cas. Mais c’est le 1 % restant que Parmigiani Fleurier a choisi d’explorer avec une inventivité rafraîchissante. Ce 1 % qui ne concerne pas l’aiguille des secondes, attribut naturel du chrono à rattrapante, mais les aiguilles des heures et des minutes.

L’idée de départ est simple – à vrai dire, c’est précisément parce qu’elle l’est que personne ne l’avait vue : la rattrapante, c’est une aiguille capable d’en rejoindre une autre en un mouvement rapide. Dans cette définition minimaliste, rien ne prescrit que l’aiguille en question doive faire marche avant, marche arrière, qu’elle soit unique, double, qu’elle concerne les minutes, les heures ou les secondes. Tout reste donc ouvert. Parmigiani Fleurier en a profité non pas une fois, mais deux. 

Tonda PF Micro-Rotor Rattrapante  © Parmigiani Fleurier
Tonda PF Micro-Rotor Rattrapante  © Parmigiani Fleurier 

Le décompte inversé : astucieux, simple et élégant

La première itération est celle de la Tonda PF Minute Rattrapante. L’idée est la suivante : en sus du couple heures et minutes, la manufacture a créé une deuxième aiguille des minutes, cachée sous la première. Pour l’en dégager, la pièce possède deux poussoirs. Cet agencement rappelle furieusement celui d’un chronographe, mais c’est un leurre. Ce n’en est pas un.

Le poussoir à 8 heures faire avancer la seconde aiguille cachée des minutes d’un pas de 5 minutes. Le poussoir à 10 heures, d’un pas d’une minute. Il devient donc très facile de programmer un décompte. Par exemple, s’il est 10h10 et que l’on veut mesurer un temps de 8 minutes, il suffit de faire avancer l’aiguille cachée jusqu’à 10h18. Le laps de temps de 8 minutes sera écoulé lorsque la première aiguille aura rattrapé la seconde, et que les deux seront parfaitement superposées. Une fois le décompte devenu inutile, on pourra revenir à la position des deux aiguilles superposées en appuyant sur le poussoir intégré dans la couronne, à 3 heures.

Le principe est clair, élégant. Il est techniquement plus économe qu’un véritable compte à rebours tel que l’on retrouve parfois dans certains chronomètres ou pièces de régates. Cela permet, comme toujours en horlogerie, d’avoir un mouvement moins compliqué, plus frugal en énergie, donc plus fiable. C’est la définition même d’une conception bien pensée, revoyant le principe du compte à rebours avec une construction plus élégante et plus simple.

Tonda PF Micro-Rotor Rattrapante  © Parmigiani Fleurier
Tonda PF Micro-Rotor Rattrapante  © Parmigiani Fleurier 

La GMT Rattrapante : encore plus simple !

Ce principe de rattrapante a ensuite été étendu à la fonction GMT. Là encore, lorsque l’on pense à un second fuseau horaire, les complications s’accumulent rapidement : fuseau domestique, villes de référence, indicateurs de jour et de nuit, voire date synchronisée. Parmigiani Fleurier va considérablement simplifier le sujet. La pièce se résume, à nouveau, à deux aiguilles visibles : heures et minutes. Une fois encore, ces deux aiguilles en cachent une troisième : celle des heures en abrite une autre. C’est l’aiguille d’un second fuseau.

Grâce à un poussoir situé à 7 heures, cette seconde aiguille des heures se révèle, quitte l’ombre de la première et avance par sauts d’une heure. Dès cet instant, la Tonda affiche donc deux heures différentes : l’une avec aiguille en or rose, l’autre avec aiguille rhodiée. À l’utilisateur de voir quel fuseau (local ou domestique) il veut affecter à l’une ou l’autre. Lorsqu’il sera de retour chez lui, l’affichage d’un second fuseau sera devenu inutile : une simple pression sur le poussoir intégré à la couronne superposera de nouveau les deux aiguilles des heures, la première « rattrapant » la seconde, d’où son nom. Toute la philosophie de Parmigiani se résume en ces deux pièces : simplicité, élégance et créativité. 

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Parmigiani