La céramique qui nous survivra

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Seamaster Planet Ocean Chronograph © Omega
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« Tombée du ciel », la céramique composée de nitrure de silicium [Si3N4] se trouve naturellement dans certaines météorites. L’homme maîtrise également sa fabrication et l’utilise dans des industries high tech. Pour la première fois chez Omega, la boîte de la Planet Ocean Dark Grey est façonnée dans cette céramique extraordinaire

Amateurs de scénarios futuristes, tendez l’oreille : le nitrure de silicium a l’étoffe pour vous faire vibrer. Car, si aujourd’hui, nul ne peut prédire avec certitude notre futur, certains scientifiques s’attachent à le préparer. Ainsi, le Human Document Project a pour but de créer une bibliothèque numérique qui survivra à l’extinction de l’homme, ou à son départ pour un lieu autre que la Terre. Pour transmettre des données concernant l’Histoire de l’humanité, un support de stockage très spécial a vu le jour en 2013. Ultra-résistant, ce disque affiche une durée de vie théorique allant de plusieurs millions à un milliard d’années. Et cet objet hors norme, auquel notre histoire tient à un fil, combine tungstène et… céramique en nitrure de silicium.

Le nitrure de silicium, céramique technique développée dans les années 1960 pour accompagner des recherches sur des moteurs à combustion interne entièrement en céramique, est utilisée dans le monde de l’automobile, du biomédical et de l’électronique – même si tout son potentiel n’a pas encore été révélé. En 1995, cette céramique fut également découverte sous sa forme naturelle : des inclusions blanches de « niérite » dans certaines météorites. Marque horlogère aux performances étroitement liée à l’espace, Omega ne pouvait qu’investiguer les possibilités de cette céramique hors normes.

Planet Ocean Chronograph © Omega
Planet Ocean Chronograph © Omega

Matière à performances

Le nitrure de silicium [Si3N4] présente une combinaison extraordinaire de propriétés mécaniques thermiques et électriques, lui valant le surnom de « meilleure des céramiques techniques ». Légère, hautement résistante, tenace, d’une faible densité et d’une grande dureté, cette matière résiste extrêmement bien aux importantes variations de température. Ses propriétés en font l’alliée parfaite pour des applications très innovantes, nécessitant notamment la capacité de supporter d’importantes charges, une stabilité thermique et une résistance à l’usure. Pour couronner le tout, comme toutes les céramiques, celle-ci s’avère électriquement isolante.

Planet Ocean Dark Grey © Omega
Planet Ocean Dark Grey © Omega

Omega et le nitrure de silicium 

Flashback: 2016, lancement de la Grey Side of the Moon « Météorite ». Sa lunette en or rose Sedna 18 carats – l’alliage spécifique à Omega – est alors équipée d’une bague en nitrure de silicium de couleur grise, assortie à un cadran réalisé en météorite. La même année, cette céramique de haute performance se retrouvait sur la bague de la lunette de la Planet Ocean 600M Master Chronometer, high tech avec son boîtier de 45,5 mm en titane grade 5 et son échelle de plongée en Liquidmetal. Puis, en 2023, Omega façonnait cette fois l’entier de la boîte de la Planet Ocean Dark Grey en nitrure de silicium, toujours dans la même nuance de gris. « La réalisation de composants en céramique de nitrure de silicium, et en particulier de toute la boîte, représente un défi majeur en raison de la grande dureté de ce matériau – plus élevée que celle de la céramique en oxyde de zirconium utilisée dans nos autres modèles en céramique. L’usinage ainsi que les finitions de satinage et de polissage sont plus exigeants et plus long à réaliser » relève la marque.

Speedmaster Meteorite © Omega
Speedmaster Meteorite © Omega

Aussi légère que résistante

Grâce aux propriétés du nitrure de silicium, cette montre de plongée – plutôt imposante avec ses 45,5 mm de diamètre (51,5 mm corne à corne) pour une épaisseur de 17,4 mm – gagnait en légèreté (107 gr sur la balance). Un poids plume exaucé grâce au nitrure de silicium – « deux fois plus léger que l’oxyde de zirconium utilisée dans le reste du catalogue » explique Omega. Mais aussi grâce à l’utilisation du titane grade 5, chouchou de l’industrie aérospatiale – pour le cadran, le corps de la lunette, la valve à hélium et même le calibre Master Chronometer 8906 GMT certifié METAS. Si cet exercice autour de la légèreté du titane avait déjà été accompli pour la Seamaster Aqua Terra 150M Ultra Light, il est réalisé pour la première fois sur une montre de plongée, en association avec une boîte en nitrure de silicium. 

De plus, grâce à l’exceptionnelle dureté de 1500 Vickers de cette céramique high tech « à l’épreuve de la fin du monde », la boîte de la Planet Ocean Dark Grey bénéficie d’une excellente résistance aux rayures. Des performances sine qua non pour une telle montre, dotée d’une étanchéité à – 600 m et d’une fonction GMT, prête à se frotter aux milieux les plus extrêmes – des profondeurs abyssales aux quatre coins de la planète.

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