De l’art de profiter du confinement

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The art of enjoying the confinement - WatchBox
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Durant le confinement du premier semestre, tous les collectionneurs ont passé un peu (beaucoup) de temps sur les sites de CPO. Inutile de le nier : WatchBox a vu son profit croître de 25% !

L’homme a quitté Singapour pour Philadelphie. Justin Reis, nouveau CEO mais déjà cofondateur de WatchBox, reprend les rênes d’une société frappée de plein fouet par la pandémie COVID-19...et qui ne s’est jamais aussi bien portée ! Analyse de ce résultat contre-intuitif avec Patrik Hoffmann, Vice-Président Exécutif de la société, depuis son fief de Neuchâtel.  

L’économie mondiale s’écroule, WatchBox gagne 25% de profit. Comment l’expliquez-vous ?
Il y a plusieurs raisons à cela, mais la raison première est sans surprise que WatchBox offre un modèle commercial qui correspond parfaitement à une très forte demande du marché et des clients. Ce modèle est conçu pour servir nos clients avec une plate-forme en ligne qui fonctionne de pair avec un service personnel irréprochable. WatchBox n’offre pas seulement la plus grande collection de montres d’occasion mais également un volume sans précédent d’informations complémentaires sur l’industrie horlogère, ce qui sert à la fois la vente de montres mais aussi le business horloger dans son ensemble. Nos clients font affaire avec nous depuis chez eux, depuis leur entreprise, ou depuis leurs lieux de vacances et de loisirs.

De l’art de profiter du confinement

Vous avez toujours acquis, en stock, les pièces que vous proposez. N’est-ce pas actif trop lourd à gérer ? On parle de 60 millions de dollars...
Ce stock que nous avons est effectivement le plus important au monde et est doublé d’un véritable savoir-faire que nous avons patiemment acquis ces dernières années. Il faut imaginer que durant les huit premiers mois de l’année 2020, nous avons effectué 18 000 transactions. Chacune d’entre elles contribue à renforcer notre savoir-faire. Ce dernier est maintenant associé à un système technologique de premier plan, qui nous aide à mieux corréler d’un côté ce stock et de l’autre notre capacité à prévoir et investir à l’avenir. C’est une méthode assez proche de celle des institutions financières, appliquée en ce qui nous concerne aux montres de luxe, et qui devrait selon nous être plus porteuse encore à l’avenir.

Le prix moyen de la transaction sur Watchbox s’est envolé, passant de 13'000 $ à presque 18'000 $. Pourquoi ?
C’est vraiment quelque chose d’inédit dans la vente en ligne, vous ne trouvez pas ? C’est possible parce que nous possédons notre propre stock. L’une des principales valeurs ajoutées de WatchBox est que nous possédons en propre chacune de nos montres. Elles sont individuellement examinées, authentifiées, et remises dans un état aussi proche que possible de leur état initial, sans jamais compromettre leur valeur. Elles sont ensuite remises en vente, accompagnées d’une garantie de deux ans. Cela signifie que nous avons été capables de nous forger une véritable crédibilité et confiance envers nos clients. Nous parlons quotidiennement avec eux. Nous les connaissons bien. Qui plus est, nous avons de plus en plus de clients Premiums et VIP. Ils sont généralement très enclins et ouverts à faire du commerce horloger en ligne.

De l’art de profiter du confinement

WatchBox semble monter en gamme, en prix moyen. La plate-forme reste-t-elle accessible à des collectionneurs plus modestes, pour des pièces entre 3'000 et 5'000 euros ?
C’est tout à fait exact, nous avons une partie très importante de notre activité dans cette fourchette de prix où il y a énormément de marques horlogères qui ont leur mot à dire, comme Breitling, Oris, IWC, Panerai, Omega et même, dans une certaine mesure, Rolex.

Quel est le taux de récurrence d’un client, de ceux qui achètent une première fois sur WatchBox puis reviennent une seconde voire une troisième fois ?
Tout cela dépend de la zone géographique considérée et depuis combien de temps nous y avons des activités ; mais nous constatons généralement que leur taux de retour est d’environ 40 %, ce qui prouve que nous avons une base installée de clients extrêmement fidèles.

Comment les marchés ont-ils réagi au confinement ? Avez-vous vu certains pays décoller, d’autres plus frugaux ?
Je peux principalement vous répondre pour les marchés européens. Ceux qui se sont montrés les moins frileux pour basculer sur le e-commerce n’ont eu presque aucune difficulté à s’adapter, comme les États-Unis, l’Allemagne ou le Royaume-Uni. En revanche, le client suisse est par tradition plus conservateur. D’une manière générale, nous constatons que le Covid a accéléré la transition du commerce traditionnel vers le commerce en ligne. C’est une tendance qui a émergé il y a déjà plusieurs années, mais qui a simplement bénéficié d’un catalyseur avec le Covid et ses mesures associées.

Que peut-on attendre de WatchBox en 2021 ?
What the box a pu croitre à un rythme très soutenu ces dernières années. Nous avons aujourd’hui des positions très fortes non seulement aux États-Unis mais également en Europe, au Moyen-Orient grâce à notre partenariat avec Seddiqi, mais également à Singapour et Hong Kong. Nous allons poursuivre cette croissance, renforcer notre présence et satisfaire plus encore les demandes des clients, ce que l’économie horlogère traditionnelle semble avoir oublié de faire durant les deux dernières décennies.