NATO, le bracelet néo-rétro

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NATO, the neo-retro strap tool - Trend
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Souple, coloré, échangeable à volonté, le bracelet NATO est plein d'atouts. WorldTemus remonte à ses origines militaires, ressuscitées par la vogue du vintage.

Il y a quelques semaines, Worldtempus publiait un article sur les piliers du vintage, recensant les traits de style de chaque grande époque horlogère. Puis plus récemment, un autre sur les cadrans de type tropical, que nous qualifiions d’accélérateur de look vintage. Pour prolonger ces deux thèmes, voici cet autre fondement des codes rétro, le bracelet NATO.


NATO, le bracelet néo-rétro

En effet, le bracelet en nylon tissé est né dans les années 1960, à la faveur d'un appel d'offre de plusieurs armées de l'air œuvrant dans le cadre de l'OTAN, qui se dit NATO en anglais. Il s'agit d'une bandelette de tissu synthétique extrêmement résistant, fait d'une longue lanière qui se glisse entre les cornes et la boite d'une montre. Il est souple et confortable. Il s'échange sans avoir à défaire les insupportables barrettes qui sont insérées dans des replis des bracelets en cuir ou en métal. Il est plus résistant et durable que ce premier et bien plus léger que le second, deux aspects essentiels à bord d'un avion de chasse. Le NATO d'origine est très long, ce qui facilite les allers et retours entre port au poignet et par-dessus une combinaison anti-G. Et cette longueur est restée puisque l'excédent à son extrémité se replie.


NATO, le bracelet néo-rétro

Tout comme le cadran tropical, le bracelet NATO n'est pas né en tant que produit grand public. C'est un équipement militaire et donc peu diffusé. Il a été livré en première monte sur des modèles eux aussi commandés dans le cadre d'appels d'offres militaires. Il a fallu l'avènement d'une autre époque, avide de coups d’œil dans le rétroviseur et de tool watch, pour qu'il s’épanouisse. Cette époque est la notre, plus exactement le début des années 2010, où un appétit croissant pour les montres militaires et anciennes avait été encouragé par la multiplication des montres d'inspiration rétro. En particulier, il faut signaler la démarche de Tudor qui a réédité ses Heritage Chrono avec des bracelets d'excellente facture, tissés sur métiers Jacquard.


NATO, le bracelet néo-rétro

Ces tendances se sont croisées avec une autre, non moins profonde, celle de la personnalisation. Car dans le petit monde des amateurs de vintage, on privilégie un total d'une vingtaine de modèles différents, pas vraiment plus. Bien sûr, chacun s'étale sur plusieurs générations qui ont toutes leurs attraits particuliers. Mais l'uniformité qui y règne est forte, surtout que d'une marque à l'autre, les styles restent proches. Alors pour changer, pour égayer, pour s'amuser, pour ne pas ressembler aux autres, ces amateurs ont adopté des bracelets NATO. Les mélanges de teintes, les bandes centrales, les motifs longitudinaux se sont alors multipliés, de même que les fournisseurs. Car ce ne sont pas les marques ni les spécialistes du bracelet qui se sont engouffrés dans la brèche. Ce sont des revendeurs d'accessoires horlogers, des boutiques d'occasion, en s'appuyant sur des tisseurs pas chers, pour l'essentiel chinois. Ainsi il existe autant de types de NATO que de types de fil, de tissages et de niveaux de prestige dans la montre. On navigue ainsi entre une vingtaine d'Euros en boutique jusqu’aux versions très haut de gamme qu'Omega vend en tant qu'accessoires et qui atteignent les 150 €.


NATO, le bracelet néo-rétro

Il n'a pas fallu longtemps pour que des marques de premier plan se lancent dans le NATO monté d'origine sur leurs modèles. Montblanc, Anonimo, Bell&Ross, Tudor toujours, mais aussi Omega et TAG Heuer, on ne compte plus les montres montées sur tissu, surtout dans le style baroudeur.