Le platine envoie du lourd

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Platinum weighs in - Tech Insights
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Pesant, prestigieux, brillant, le platine s’était éclipsé de l’horlogerie ces dernières années. Il revient en force, sur tous les styles de poignet et avec des arguments de poids

Il est gris, légèrement plus sombre que l’acier et d’une densité rare. Le platine est le métal le plus prestigieux de l’horlogerie. Plus que l’or, plus que les composites de carbone, plus que ses cousins exotiques que sont le tantale et le palladium, il règne sans partage sur le très haut de gamme. Mais la prépondérance des montres informelles en acier et en titane, la recherche de prix plus attractifs l’avaient relégué au rang de rareté à la limite du suranné. Comme toute tendance, elle se renverse. Les segments les plus haut de gamme du marché étant ceux qui s’en sortent le mieux, on court après la valeur, après le prestige, et pour certains habitués, on relance une mécanique bien huilée.

Lourd

Derrière ces questions de temporalité, le platine est régi par une autre logique: le poids naturel de ce métal, 20% plus dense que l’or, presque trois fois plus que l’acier. Une boite de montre de 40mm pèse rapidement 100 grammes à elle seule, et on atteint le triple si le bracelet est taillé dans la même matière. Pour supporter une telle présence au poignet, il ne suffit pas d’être un colosse. Elle se sent à tout instant et c’est justement ce qu’apprécient ses inconditionnels : une montre qui pèse, qui se rappelle à son porteur, et qui fait bien sentir son prix.

Le platine envoie du lourd

Tendre

Paradoxalement, c’est un métal de faible technicité. Une grande partie de la recherche sur les matériaux d’horlogerie contemporaine porte sur l’allègement, et le platine s’en trouve naturellement exclu. Le second axe est le durcissement, qui laisse une petite place à ce métal plutôt mou, car l’alliage légal doit en être composé à 95%. Mais avec les 5% restants, Panerai a réussi à le rendre moins rayable avec son alliage Platinumtech, inauguré sur la PAM1116, un calendrier perpétuel automatique dans une boite Luminor Marina.

Le platine envoie du lourd

Rare

Le prestige naturel du platine lui vaut des exécutions particulières, des couleurs de cadran à part et parfois, la primauté de lancements, en particulier des modèles à grande complication. Chez Bulgari, c’est L’Octo Finissimo Calendrier Perpétuel ultrafin (5,8mm tout compris) inauguré à la fois en titane et en platine. Le dernier en date chez Patek Philippe est la 5236P qui, comme toutes les Patek qui se terminent par un P, est sertie d’un diamant entre les cornes à 6 heures. Cartier utilise également une pierre pour signaler ses pièces faites dans ce métal dont la maison est coutumière depuis les années 1920. Dans ses collections contemporaines, le cabochon qui coiffe la couronne n’est pas une pierre bleue, mais un rubis bien rouge, comme sur la Cartier Privé Cloche Skeleton.

Le platine envoie du lourd

Exclusif

La Collection Excellence Platine de Vacheron Constantin rassemble les pièces ainsi faites. Elles se distinguent par leur cadran, exécuté en platine massif, sablé et porteur de la signature «Pt950» dans un cartouche. De son côté, Rolex réserve ses cadrans bleu dit glacier à son modèle Day-Date en platine, qui est le seul à avoir droit de manière régulière à ce métal. La palme du prestige revient cependant à Parmigiani Fleurier, qui a choisi d’utiliser le roi des matériaux pour les 25 exemplaires de son modèle le plus avancé, la Tonda PF Split Seconds Chronograph. 

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