Interview d’Alexis Pinturault

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Interview with Alexis Pinturault - Richard Mille
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WorldTempus s’entretient avec le vainqueur de la Coupe du monde de ski alpin, Alexis Pinturault, à propos de ce qu’il faut pour devenir un champion, de la gestion de la peur, et du prochain objectif important

Alexis Pinturault est très connu dans sa France natale. La liste de ses médailles pourrait à elle seule remplir cette page, mais pour résumer, il est monté sur des podiums de Coupe du monde à 52 reprises, dont 21 sur la plus haute marche.

Il est partenaire de Richard Mille depuis 2014 et il aide la marque à tester des montres qu’il ne craint pas de cogner contre les portes lorsqu’il dévale la montagne à des vitesses dépassant 100 km/h. Nous le rencontrons à l’hôtel de sa famille à Courchevel pendant la Richard Mille Ski Clinic pour en apprendre davantage sur son exceptionnelle carrière.

Interview d’Alexis Pinturault

Pouvez-vous nous dire comment vous avez commencé à travailler avec Richard Mille ?
Notre relation a commencé il y a sept ans. Au début, je portais la montre RM035 Rafael Nadal qui était la première à être certifiée Chronofiable. Puis ils ont travaillé sur cette montre (il désigne la RM 67-02 Alexis Pinturault à son poignet) qui est un peu plus légère et vraiment agréable à porter. Après avoir travaillé sur le poids (seulement 32 g) et l’épaisseur, nous avons discuté de la couleur et avons choisi le carbone blanc TPT® pour le boîtier et les couleurs du drapeau français pour le cadran. En fin de compte c’est un ensemble de détails qui en fait la meilleure montre pour moi.

Interview d’Alexis Pinturault

Vous testez aussi des montres pour la marque. Combien en avez-vous cassées ?
Je ne m’en souviens plus, mais ce doit être autour de cinq ou six. Parfois ce sont les bracelets qui se cassent. En fait, c’est le but. Les athlètes sont les meilleurs testeurs car nous évoluons toujours dans des disciplines vraiment compliquées et exigeantes. C’est particulièrement vrai dans mon cas puisque j’ai aussi un contact direct avec les portes qui heurtent la montre.

Quelle place occupe la préparation mentale dans ce que vous faites ?
Pendant toutes ces courses il faut être dans la zone et se concentrer sur sa performance. Et bien sûr, en descente, il y a aussi le côté effrayant parce que c’est très difficile.

Interview d’Alexis Pinturault

Avez-vous peur parfois ?
Oui, en particulier lorsqu’il s’agit d’une nouvelle piste qu’on ne connaît pas. On la découvre et c’est effrayant parce qu’on se pose beaucoup de questions.

Avez-vous une routine avant la course ?
Non. Il y a beaucoup d’athlètes qui sont très stricts à cet égard. Lorsqu’ils font quelque chose de bien, ils ne veulent rien changer, mais en fait je dirais que la meilleure performance survient toujours lorsque l’on modifie des choses, lorsque l’on ne craint pas de changer sa façon de s’entraîner, la façon de vouloir s’améliorer, etc.

Comment faites-vous pour rester concentré ?
Ce n’est jamais facile et certaines années sont plus compliquées que d’autres. Mon objectif est de toujours essayer et de prendre du plaisir dans mes activités sportives. Le jour où je ne m’amuserai plus j’arrêterai.

Était-ce un rêve d’enfant de devenir skieur professionnel ?
J’ai toujours rêvé de devenir un athlète professionnel, mais pas nécessairement skieur, cela aurait pu être footballeur, ou tennisman. Je pensais davantage à être un athlète professionnel, mais à l’époque je ne savais pas dans quel sport.

Comment cela a-t-il commencé ?
Mes grands-parents ont construit cet hôtel [Hôtel Annapurna], puis mon père a repris l’affaire donc c’est ici que j’ai grandi et où j’ai commencé à skier. J’ai pratiqué beaucoup de sports différents lorsque j’étais enfant et le football et le ski étaient les principaux. A 15 ans, j’ai dû décider et j’ai choisi le ski, c’était le choix le plus évident. En football, il faut que quelqu’un vous repère, tandis qu’en ski mes résultats étaient assez bons pour entrer à l’Ecole nationale de ski. Je crois aussi que les sports individuels me convenaient mieux que les sports d’équipe.

Interview d’Alexis Pinturault

Comment gérez-vous la frustration quand les choses ne vont pas comme vous voulez ?
Il faut se concentrer sur les erreurs qu’on a commises, il faut analyser la compétition, ce qui a marché et ce qui n’a pas marché. C’est le plus important. Lorsqu’on fait cela, on comprend plus vite et on trouve des solutions pour le jour d’après. Ce processus contribue aussi à mettre les choses derrière soi. Les athlètes ont besoin de rester vraiment positifs, même quand cela ne va pas.

Vous avez déjà accompli tant de choses, quel est votre prochain grand rêve ?
J’aimerais continuer à gagner quelques courses, être capable de me battre pour les victoires et de rester au sommet de mon sport. Revenir après cet hiver a été difficile pour moi. J’ai vécu l’une de mes pires saisons en dix ans. Je suis encore monté sur quelques podiums, mais je veux revenir à mon meilleur niveau.

C’est un formidable objectif ! Nous avons hâte de vous voir l’atteindre la saison prochaine.

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