Dans le vaisseau amiral de Patek Philippe

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Roaming the Halls of Patek Philippe's New Manufacture  - Patek Philippe
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PP6, le nouveau bâtiment industriel de Patek Philippe, est colossal, impressionnant et aussi, un signal de puissance envoyé au monde entier

“C'est un roc ! ... c'est un pic ! ... c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? … C'est une péninsule !” Patek Philippe plus fort que Cyrano de Bergerac ? Absolument. Face à l'immensité imposante et au message de puissance que renvoie le nouveau bâtiment de manufacture genevois de la marque, on ne peut que penser à une excroissance d'ampleur continentale. Connu sous son nom administratif de PP6, ce bâtiment implanté à Plan-les Ouates, à un jet de pierre du siège de Patek Philippe, a été achevé en juin 2020. Restait à le remplir et le mettre en fonction, ce qui fut fait progressivement. 

PP6 accumule les superlatifs. Tout d'abord, par les chiffres. 190 mètres de long, 34 de hauteur, 133 650 m², 5 ans de travaux, on est dans le dantesque. Ensuite, par le simple regard : PP6 occupe tout un pâté de maison de taille zone industrielle. Immense vaisseau blanc parcouru de balcons, il n'est pas sans rappeler un superyacht, dont il a d'ailleurs toute la démesure. Les photos y sont interdites et aucune image officielle de l'intérieur n'est disponible. 

Dans le vaisseau amiral de Patek Philippe

Mais PP6, c'est plus que cela. C'est avant tout une affirmation de puissance, d'autonomie, d'assise. Le fait que le bâtiment ait été construit sur fonds propres, sans recours à un quelconque emprunt, est une information absolument inutile au public... à moins qu'il s'agisse de dire que Patek est assez solide pour auto-financer 600 millions de Francs. Voila qui serait à même de rassurer le plus frileux amateur de montres sur la prééminence de la marque. 

Derrière les messages, les images, les ordres de grandeur, Patek Philippe a effectué une opération totalement inhabituelle dans ce bâtiment. Au lieu de se contenter d'y rapatrier des machines, des hommes, des femmes, des processus et sa culture, la marque en a profité pour...renouveler la quasi totalité de son parc de machines. Pour qui sait décrypter la composition d'un appareil industriel, il y a ici un fait d'une ampleur inédite. Ce sont ainsi des dizaines de postes d'usinage automatisés de toute dernière génération qui peuplent chacun des ateliers du bâtiment. Usinage des boites, des bracelets, des composants de mouvement (tous sauf les spiraux, ressorts de barillet et rubis), pas moins de 17 millions de pièces sont produites dans cette enceinte chaque année, sur des machines neuves et truffées des options les plus avancées. Elles sont en nombre proprement ahurissant, surtout quand on sait qu'elles servent à réaliser seulement 66 000 montres en 2021.

Dans le vaisseau amiral de Patek Philippe

L'arrivée de ce Léviathan n'a pas manqué de bouleverser le paysage de la marque, mais sans rien perturber. Tout d'abord, les ateliers d’assemblage de complications, grandes complications et montres de poche n'ont pas bougé. Leurs 66 horlogers sont toujours logés dans le bâtiment central qui accueille aussi les fonctions administratives. Les sites de la vallée de Joux et du Crêt du Locle ne sont pas impactés : ils sont situés dans un bassin d'emploi trop tendu pour prendre le risque de perdre les précieux collaborateurs qui y officient depuis des années. Bref, les processus et leur impact sur la qualité n'ont pas varié avec la mise en service de PP6. S'il fallait retenir un seul message, ce serait en fait celui-ci. 

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