Le MAH unifie les différentes dimensions du temps

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Dimensions of Time at Geneva’s MAH - Musée d’art et d’histoire
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Prendre du recul. Non pas à hauteur d’Homme, mais de l’Univers : 10 milliards d’années. C’est le parcours vertigineux que se propose de retracer le MAH, Musée d’Art Historique de Genève, jusqu’au 30 octobre. Une singulière exposition qui met en parallèle les différentes approches du temps (scientifiques, artistiques) pour dessiner une stimulante confrontation

L’horlogerie aime bien se retourner sur ses fondamentaux : résurgence du vintage, perfectionnement d’inventions séculaires, renaissance de marques oubliées, et autres ponts temporels dressés entre tradition et modernité. 

La physique, lorsqu’il s’agit de mesure du temps, exécute un bien étrange pas de deux : regarder le plus loin possible pour...remonter le temps. Se projeter, pour mieux reculer. Faire appel aux technologies dernier cri, pour remonter à l’éclosion primitive, le Big Bang.

Ce sont peut-être ces trajectoires diamétralement opposées qui font que le temps des horlogers n’est pas celui des physiciens. Celui de la seconde pour les premiers, de la nanoseconde pour les seconds. Un temps régulé par les 29 jours de la Lune pour les horlogers, par les 10 milliards d’années du soleil pour les astrophysiciens. 

Le MAH unifie les différentes  dimensions du temps

Et pourtant...dans les deux cas, l’objet est le même, le temps, même si l’approche est différente. Et c’est cette promiscuité que le MAH se plaît à rappeler dans son exposition actuelle. Un rapprochement rendu possible par un trait d’union fugace, personnel, et paradoxalement intemporel : l’art. Car pour les sciences comme pour l’horlogerie, comme pour l’art, tout est d’abord question de créativité. Savoir innover en créant des modules lunaires et des télescopes géants, comme en créant des aiguilles plus fines ou des complications plus justes.

Le MAH unifie les différentes  dimensions du temps

Dans une scénographie éthérée, qui joue du contraste entre infiniment petit et infiniment grand, le MAH dresse des parallèles vertigineux qui nous interrogent sur notre sensibilité au temps, complétant une lampe à huile du XVIIe siècle de créations d’art moderne et d’une centrale électrique signée Patek Philippe, posée en 1983 à l’aéroport de Cointrin. 

Le MAH unifie les différentes  dimensions du temps

À travers ces audacieuses juxtapositions, le MAH rapproche des créations nées de la main et de l’esprit de l’homme qui partagent un point commun : la recherche esthétique. Ne parle-t-on pas de l’élégance d’une équation, d’une solution mathématique ? De la beauté d’un cadran ? Du spectacle de l’univers ? Autant d’espace(s) et de temps récemment reliés par Einstein dans ses équations définissant l’espace-temps. C’est cet entrelacs de dimensions que le MAH se propose d’explorer avec, pour fil rouge, la recherche du beau autant que du juste. Une salutaire perspective, l’heure où vous lirez ces lignes sur un smartphone ou une PC dernier cri, tout en portant au poignet un garde-temps quasiment inchangé, dans sa conception, depuis deux siècles...