Un voyage céleste

Jaeger-LeCoultre nous emmène faire le tour du cosmos

Vous pensez peut-être qu’après l’édition 2021 de Watches and Wonders, lorsque Jaeger-LeCoultre a probablement lancé la montre à complications la plus impressionnante et la plus mémorable du salon, la marque prendrait une tout autre direction cette année. Vous auriez tort. La Reverso Hybris Mechanica Cal. 185 Quadriptyque demeure clairement un chef d’œuvre indiscutable de l’horlogerie astronomique, digne des célébrations marquant l’anniversaire de la montre bracelet la plus emblématique de Jaeger-LeCoultre. Cette année, le thème astronomique s’étend aux autres collections de la marque, d’Atmos à Rendez-Vous.

L’horloge Atmos est célèbre pour sa capacité à s’alimenter d’air, une réputation qui n’est pas pertinente à 100%, mais presque. L’Atmos se nourrit en fait des fluctuations de température et de pression, grâce à une capsule de chlorure d’éthyle, un mélange extrêmement volatil et très sensible aux variations de température et de pression. Même le plus infime changement atmosphérique (d’où le nom de l’horloge) peut provoquer l’évaporation du chlorure d’éthyle (qui donc se dilate) ou sa condensation (il se contracte) et c’est ce mouvement qui remonte le ressort moteur de l’horloge. Une différence de température de seulement un degré Celsius est suffisante pour donner à l’Atmos 48 heures de marche supplémentaires.

Un voyage céleste

Un nouveau mouvement Atmos, le Cal. 590, anime l’Atmos Tellerium, qui reproduit mécaniquement les interactions célestes entre la terre, la lune et le soleil. Une miniature sphérique entièrement tridimensionnelle de la lune gravite autour d’une miniature sphérique tridimensionnelle rotative de la terre, chacune d’elles étant encastrée dans des bulles en verre saphir, fumées d’un côté et transparentes de l’autre pour simuler l’effet de la lumière du soleil sur ces deux corps cosmiques. Le soleil lui-même est représenté par des rayons d’or rose qui émanent du centre du cadran de l’horloge. Les mois sont indiqués à travers une ouverture à six heures, tandis que la position de la terre autour de la périphérie du cadran indique la saison dans l’hémisphère nord. De loin l’Atmos la plus compliquée jamais produite, l’Atmos Tellerium est finement décorée avec des gravures au laser des signes du zodiaque et des représentations des constellations peintes à la main.

La Jaeger-LeCoultre Polaris, une icône de l’horlogerie de la fin du 20ème siècle, a été relancée par la Grande Maison en 2018, pour le plus grand plaisir des aficionados, anciens ou nouveaux, de la marque. Ses codes emblématiques, notamment les grands chiffres des heures faciles à lire et les index trapézoïdaux, ont été repris et mis au goût du jour contemporain tout en gardant leur charme d’antan. Cette année, la Polaris reçoit une grande complication classique sous la forme d’un quantième perpétuel. Le calendrier perpétuel, différent du calendrier simple ou du calendrier annuel, se distingue par sa capacité à faire la différence entre les diverses longueurs des mois tout au long de l’année, étant équipé d’une came spéciale qui lui permet de passer directement de 30 (ou 28) à 1 pour l’affichage de la date quand c’est nécessaire. Même pendant les années bissextiles, lorsque février compte un jour de plus, le calendrier perpétuel est en mesure de prendre en considération cette exception.

Un voyage céleste

Evidemment, le système de calendrier grégorien qui nous semble à tous une évidence est en fait une expression de l’année solaire : le temps qu’il faut à la terre pour effectuer une orbite autour du soleil, avec les mois à peu près proportionnels au cycle lunaire (29,53 jours). Même si le calendrier perpétuel est un rappel constant que notre concept du temps est profondément ancré dans la danse cosmique qui se déroule au-dessus de nos têtes, nous sommes rarement conscients de ce fait dans notre vie quotidienne. Incorporer le calendrier perpétuel dans une collection de montres sportives comme la Polaris est une affirmation forte qui confirme à quel point nos vies sont indissociables de l’activité cosmique, même si nous n’y pensons pas nécessairement tout le temps.

Un voyage céleste

Sur une note plus romantique, la collection Rendez-Vous – une collection féminine mais qui convient à toute personne appréciant les montres avec une touche décorative plus marquée – est maintenant dotée d’une nouvelle animation sur le cadran qui reproduit l’expérience de la découverte fortuite d’une étoile filante dans le ciel. Avec chaque mouvement du poignet, le mécanisme de remontage automatique alimente le barillet du ressort moteur en énergie, mais remonte aussi un ressort secondaire plus petit qui se relâche lorsqu’il est au maximum de sa tension en envoyant une étoile filante se balader autour du cadran.

Un voyage céleste

Dans les deux nouveaux modèles de Rendez-Vous, l’étoile filante est en grande partie cachée derrière d’autres éléments du cadran, mais elle commence son voyage à travers des cieux en aventurine lorsqu’elle est libérée par le mécanisme à ressort. Comme nous le savons tous, il n’y a pas d’éléments aléatoires en horlogerie mécanique : comme pour son équivalent moderne, le codage informatique, tout doit être strictement programmé. Imaginer une animation véritablement aléatoire, basée uniquement sur le mouvement du poignet du porteur de la montre, est un coup de génie. Si le porteur souhaite lancer l’animation, il ou elle peut simplement remonter la couronne, sans attendre que le ressort secondaire soit remonté par le mouvement du poignet.

Un voyage céleste

Afin de créer un degré supérieur de vraisemblance, l’étoile filante est constituée à partir de deux couches de cadran. Il y a un disque en aventurine, avec une découpe en forme d’étoile filante, qui tourne lorsque le mécanisme d’animation est libéré. Directement au-dessous de ce disque en aventurine découpé se trouve un disque laqué fixe avec un effet de dégradé allant du sombre sur les côtés extérieurs au clair au milieu. Cela permet à la découpe, lorsqu’elle traverse le cadran, de donner l’apparence d’une étoile filante qui émerge de l’obscurité, se dirige vers la pleine lumière puis s’évanouit dans le ciel nocturne, comme une véritable étoile filante.

Enfin, la Master Grande Tradition Grande Complication (un pilier des plus hauts niveaux de l’horlogerie chez Jaeger-LeCoultre depuis 2010) revient, resplendissante dans une gamme de métiers d’art. Rebaptisée Master Hybris Artistica Cal. 945 dans cette version axée sur les techniques décoratives, l’art rare et subtil de l’émail grisaille est mis en valeur dans deux modèles exceptionnels : Master Hybris Artistica Galaxia et Master Hybris Artistica Atomium

Un voyage céleste

La grisaille est une technique d’émaillage extrêmement délicate qui implique l’interaction de l’émail blanc et noir (ou parfois bleu très foncé). L’artiste commence avec une couche de base d’émail noir parfaitement opaque, qui est déjà très rare en soi, car un véritable émail noir n’est réalisable qu’avec de vieux stocks de poudres de pigment d’émail. Des couches d’émail blanc sont ensuite méticuleusement superposées et cuites individuellement afin de créer une composition en noir et blanc (et gris) habilement ombrée et mélangée.

La scène dépeinte sur le cadran de la Master Hybris Artistica Cal. 495 est une merveille cosmique, avec les planètes méticuleusement détaillées en émail peint à la main. L’emblématique tourbillon volant de Jaeger-LeCoultre, baptisé Cosmotourbillon dans cet affichage astronomique, effectue une rotation complète autour du cadran chaque jour sidéral. Petit rappel : le jour sidéral est différent du jour solaire car ce dernier utilise le soleil comme point de référence et le premier utilise les étoiles. La partie centrale du cadran est encore décorée d’une carte du ciel représentant les constellations telles qu’on les voit au-dessus du siège de Jaeger-LeCoultre, au Sentier dans la Vallée de Joux. Sur le modèle Atomium, le délicat treillage de nœuds interconnectés que nous avons d’abord vus sur la Master Grande Tradition Grande Complication (2020) est de retour, évoquant le lien profond entre les plus petits et les plus grands composants de l’univers matériel. L’astronome Carl Sagan aimait souligner ce lien, il disait que chaque atome de nos corps provenait des étoiles, que nous sommes essentiellement de la poussière d’étoile. Dans la Master Hybris Artistica Cal. 945 de Jaeger-LeCoultre, le même message est exprimé, dans une ode à la science et à l’art.

Marque