Master Compressor Navy Seals Alarm : La surprenante Mil-Spec Moderne

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Master Compressor Navy Seals Alarm: Unexpected Modern Milspec  - Jaeger-LeCoultre
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Découvrez cet extrait exclusif du Millenium Watch Book. De nos jours, vu combien certains collectionneurs se passionnent pour les montres instruments, il est dommage de ne plus trouver la plupart de ces modèles ultra résistants créés par Jaeger-LeCoultre*

Àla fin des années 2000, période intéressante chez elle, la marque nous a réservé une surprise de taille : en 2009, elle a présenté une collection de montres conçue avec la participation directe des US Navy SEALs. Cet escadron d’élite n’étant pas du tout du genre à y aller mollo sur les spécifications, la montre de plongée avec alarme est une création de grande taille mais légère, de 44mm de diamètre, étanche à pas moins de 300 mètres. Les chiffres surdimensionnés et les finitions mates répondent aux exigences du concept, mais sans compromettre la fonctionnalité. La lunette est en céramique gris foncé mat, les larges index et aiguilles généreusement remplis de Super-LumiNova®

Innovations que l’on retrouve sur l’ensemble de la gamme Master Compressor — et que nous avons fini par apprécier pleinement pour leur fonctionnalité —, des verrous exclusifs sont fixés aux couronnes surdimensionnées. La couronne supérieure permet réglage de l’alarme, la couronne inférieure celui de l’heure. En tournant les verrous de 180 degrés, on débloque les couronnes et on leur permet de remplir leurs fonctions. En procédant en sens inverse, on bloque à nouveau les couronnes, ce qui évite tout réglage accidentel et toute infiltration éventuelle d’eau. Les deux grandes couronnes sont en outre recouvertes de caoutchouc, afin de faciliter leur manipulation, même avec une tenue de plongée.

À vrai dire, nous devons prendre tous ces commentaires sur la « fonctionnalité » avec précaution. À la fin des années 2000, aucun Navy SEAL (ou autre membre d’une unité d’élite) ne se serait rendu sur le terrain avec une montre mécanique de luxe de ce genre. Les hommes-grenouilles utilisaient des ordinateurs de plongée et il aurait été plus probable des les voir porter une G-Shock plutôt qu’autre chose en mission. De plus, s’agissant des observations à effectuer tapi dans l’ombre, on peut supposer que la sonnerie d’une alarme mécanique aurait représenté un risque de fuite. Cela dit, nous parlons d’une période où les très grosses montres atteignaient leur apogée. On voyait partout des modèles Panerai de 44 ou 47mm de diamètre au poignet de célébrités, à côté des Royal Oak Offshore de plus en plus grandes et d’autres montres de sport surdimensionnées.

La surprenante Mil-Spec Moderne

Choix peu orthodoxes

Dans ou hors le contexte susmentionné, la Master Compressor Navy SEALs Alarm s’inscrit avec force dans sa catégorie. L’étanchéité à 300m est plus que suffisante pour une montre de ce type, même si elle est plutôt standard pour l’époque. Cela dit, il y a dans cette montre deux particularités qui s’éloignent clairement de la norme. D’abord, le logo, le nom de la marque et l’étanchéité s’affichent à un endroit particulièrement judicieux. Le texte du cadran, comme on désigne généralement ces inscriptions, n’est pas du tout imprimé à sa surface, mais au verso du verre saphir bombé. Bien qu’elle n’ait pas été la première à la faire, Jaeger-LeCoultre a adopté une pratique alors peu commune, et qui prend tout son sens dans la montre en question.

Plutôt qu’une aiguille spécifique, Jaeger-LeCoultre utilise fréquemment un disque tournant au centre du cadran pour indiquer la fonction alarme. Les références dépourvues de lunette externe — la Polaris et d’autres modèles Memovox — disposent généralement d’un espace raisonnable pour accueillir le texte du cadran. Avec l’ajout d’une lunette de chronométrage et l’utilisation d’index surdimensionnés, l’espace restant sur le cadran de la Master Compressor Navy SEALs Alarm est plutôt limité. Mais, comme on peut le déduire d’après l’emplacement, ce n’est pas la seule raison à la décision prise. 

Comme l’alarme est destinée à être utilisée avec pour conséquence la rotation du disque interne, le logo et le texte devraient bouger. Ceux qui connaissent bien Jaeger-LeCoultre se souviendront de la Deep Sea Alarm originale de 1959, avec le texte imprimé sur le disque de l’alarme. C’était une belle pièce mais, quand on réglait l’alarme en dehors de sa position initiale, elle avait toujours l’air d’être un peu de travers. Avec le texte déplacé sous le verre, la Navy SEALs offre une esthétique plus moderne et fonctionnelle que son aînée.

Outre cette particularité, le choix d’un bracelet en titane caoutchouté pour la Master Compressor Navy SEALs Alarm est tout aussi peu orthodoxe. Bien que ce ne soit à nouveau pas la seule montre à en bénéficier, le matériau est parfaitement adapté à un modèle qui est destiné à affronter de gros risques d’usure. En outre, la finition mate est conforme aux directives stratégiques des Navy SEALs. D’une part, le caoutchouc est probablement aussi résistant aux éraflures et rayures qu’un bon revêtement DLC (si ce n’est plus), d’autre part, il produit moins de bruit si et quand la montre heurte d’autres surfaces solides. Cela dit, la montre a également été proposée sur des bracelets en tissu et en cuir répondant aux mêmes problèmes.

Tout comme la Memovox Polaris présentée dans les pages voisines, la montre est animée par le calibre 956 à remontage automatique de Jaeger-LeCoultre, l’un des rares mouvements à alarme modernes proposés par une marque horlogère de luxe. Entièrement conçu et fabriqué à l’interne, il offre 44 heures de réserve de marche, fonctionne à 28800 alternances par heure et réunit 271 composants. En plus des heures, minutes, secondes et de l’alarme mécanique, il est doté d’une date à réglage rapide. Que vous soyez un Navy SEAL en puissance, quelqu’un qui aime se comporter comme tel le week-end, ou tout simplement une personne qui n’hésite pas à porter sa montre dans le cadre d’une activité plutôt aventureuse ou risquée, cette création est plus que prête à vous accompagner. Il n’est pas étonnant qu’elle ait facilement gagné sa place parmi les meilleures de l’ère moderne.

Cette année, GMT Magazine et de WorldTempus se sont lancés dans le projet ambitieux de résumer la montre de plongée depuis l'an 2000 dans The Millennium Watch Book - Diver, un grand et beau livre magnifiquement illustré. Cet article en est un extrait. The Millennium Watch Book - Diver est disponible sur en français et en anglais ici :

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*Rédigé par Justin Mastine-Frost

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