Square Bang : Hublot, la tête au carré

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À Nyon, on ne tourne pas en rond, mais en carré. La Square Bang va faire du bruit, et il va falloir faire avec !

C’est une habitude qu’a l’être humain : rapprocher ce qu’il découvre de ce qu’il connaît déjà. Le processus est moins coûteux pour ses ressources mentales. Il n’a pas à élaborer de nouveaux modèles pour appréhender la réalité nouvelle à laquelle il est confronté. 

Une histoire qui se répète

Hublot en a fait les frais. Lorsque la Big Bang est sortie, elle était « inspirée de la Royal Oak ». Lorsque la Spirit of Big Bang a suivi, il fallait y voir « un esprit Richard Mille ». Flatteuses références ! Mais aujourd’hui, plus personne ne songerait sérieusement à rapprocher une Big Bang d’une Royal Oak. L’ADN Hublot s’est imposé. Il a toujours été là. Même si certains ont mis du temps à s’en rendre compte. 

La nouvelle Square Bang souffrira certainement des mêmes jugements précoces. La Square Bang ? Une Santos revisitée ! D’autres feront le rapprochement de sa boîte carrée avec une BR-01 de Bell & Ross. Les plus incongrus iront chercher un écho auprès de la Monaco de TAG Heuer. 

Square Bang : Hublot, la tête au carré

Évolution logique

Il y a pourtant fort à parier que, d’ici quelques courtes années, la Square Bang se voit reconnaître une identité propre – qu’elle a en réalité déjà. Déjà, par son approche, plutôt maline. Hublot maîtrise le rond (Big Bang), le tonneau (Spirit of Big Bang), et des formes libres (collection MP). 

Le carré manquait à son panel. C’est chose réparée. Et il est judicieux d’avoir proposé ces différentes géométries dans cet ordre : le rond est le plus facile à appréhender, puis vient le tonneau, alors que le carré, en dernier lieu, demande une certaine audace. Voire une certaine maturité. 

Square Bang : Hublot, la tête au carré

Hublot pur jus

Ensuite, par le design de la pièce. L’ADN Hublot se lit à chaque recoin de la pièce. La lunette vissée affiche les mêmes 6 vis que la Big Bang, aux mêmes endroits. On retrouve le cadran squelette cher à la marque, avec en prime de magnifiques index suspendus. Le bracelet ? Caoutchouc, comme toute Hublot, et doté du tout dernier système d’interchangeabilité One-Click. Sans parler du mouvement (manufacture Unico), ni des matériaux chers à Hublot – titane en premier lieu. Le tout s’affiche en un généreux carré de 43 mm de côté, plutôt taillé pour les poignets virils que pour les petits rats de l’Opéra Garnier. 

Une plateforme pour de futures déclinaisons

Enfin, par le choix des déclinaisons. Hublot aime jouer avec les matériaux et la boîte modulaire de la Square Bang le lui permet. On trouve dès aujourd’hui du titane, de l’or, de la céramique. On imagine sans peine le saphir. Mais l’essentiel est ailleurs : le fameux « All Black » s’exhibe déjà sur une série limitée de 250 pièces (comme toutes les All Black). Puissante, voire ravageuse, elle peut à elle seule imposer l’identité de la nouvelle collection Square Bang. 

Square Bang : Hublot, la tête au carré

La bonne idée, au bon moment

Soyons justes : la montre de forme carrée n’avait pas connu de véritable transformation depuis des décennies. La Monaco est née en 1969, la Santos est une sage pièce, à l’élégance très Cartier. Bell & Ross a accompli en 20 ans un formidable travail de design à tel point que la marque s’est presque approprié la forme carrée. Mais Hublot ne l’entendait pas ainsi : le carré est une forme, pas une marque déposée. On retrouve donc ici avec une certaine jubilation à voir Hublot dans son meilleur rôle : arriver par surprise, tout casser, s’aliéner quelques commentateurs grincheux, rafler les plus ouverts, et imposer une création clivante. 

La Square Bang, beaucoup vont la détester, certains vont l’adorer. Mais il va falloir faire avec. Hublot n’a jamais recherché le consensus et la Square Bang, une nouvelle fois, n’en est que l’éclatante démonstration. 

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