Chez Hermès, l’histoire avec un grand H (et même deux, comme nous le verrons ici !) est à la fois profonde et compliquée, riche d’un patrimoine remarquablement incarnée dans le nouveau modèle Arceau Lift.
Depuis 1880, le berceau historique d’Hermès se situe au 24 rue du Faubourg Saint-Honoré – artère historique au cœur d’un quartier qui l’est tout autant et abrite entre autres la résidence officielle du président français. Emile Hermès achète le bâtiment en 1923 et se lance dans des projets de construction destinés à métamorphoser les ateliers en une boutique à l’architecture néo-classique, bien agencée et pourvue de larges vitrines. Les étages supérieurs restent le fief des artisans de la Maison.
Le monogramme Double H que l’on voit parfois apposé sur certains produits représentant les quatorze différents métiers reflétés dans l’offre actuelle d’Hermès n’est pas le fruit du hasard. Il n’est pas non plus uniquement lié au nom de Hermès ainsi qu’on pourrait le supposer. Ce motif a été créé en 1900 lorsque Emile Hermès, petit-fils de Thierry, le fondateur, épouse Julie Hollande, la fille d’un entrepreneur du Faubourg Saint-Antoine qui fait commerce de bois exotiques. A l’époque, la ferronnerie d’art fait l’objet d’un engouement marqué (à l’image de la Tour Eiffel, construite en 1889). Le fer forgé, alliage particulièrement malléable, se prête aisément aux formes décoratives. En témoigne justement le Double H qui gagne le 24 rue du Faubourg. On l’y retrouve dans l’entrée, sur les garde-corps et les rampes d’escalier, entremêlé aussi sur la porte d’un ascenseur monumental installé en 1923.
"Selon la manière dont on l’utilise, le motif Double H est intemporel"
Le calibre à remontage manuel H1923 (en référence à l’année où l’ascenseur – lift en anglais – fut installé au 24 rue du Faubourg) a fait l’objet de deux années de développement chez La Joux-Perret, spécialiste du tourbillon, pour aboutir à un véritable régal technologique: le tourbillon volant. Le Double H accompagne la cage du mécanisme de tourbillon dans ses révolutions défiant la gravité, ce qui a nécessité de repenser le tourbillon volant avec son balancier à vis doré. Un second motif Double H surmonte le pont de barillet. Il est visible par une découpe à 12 h et apporte un maximum d’équilibre au design agréablement aéré de la montre Arceau Lift. Le ressort de barillet dispense 90 heures de réserve de marche au mouvement. “Il s’agissait d’une question globale d’esthétique pour harmoniser le motif Double H”, ajoute Philippe Delhotal.
Un cadran qui n'en est pas un...
La vue sur le mouvement, aussi superbe soit-elle, ne peut réussir à faire oublier la beauté même du cadran de la Lift – un cadran qui n’en est pourtant pas un au sens classique du terme. En réalité, la majeure partie de ce “cadran” est constituée de plusieurs parties du mouvement qui est travaillé sur plusieurs niveaux. Le niveau le plus bas, par exemple, offre un décor de chevrons, signature de la ligne Arceau que l’on retrouve sur différents produits Hermès tels que des meubles vintage ou le modèle Arceau Marqueterie de Paille présenté l’an dernier – un garde-temps unique du fait de son cadran, orné comme son nom l’indique d’une marqueterie en paille. Le pont en acier qui court horizontalement le long du mouvement accueille l’axe des aiguilles plaqué or. En lieu et place des chiffres, des indexes sont disposés autour du réhaut argenté qui forme la seule partie caractéristique d’un cadran conventionnel.
Présentée dans un boîtier en or rose de 43 mm, la montre Arceau Lift est éditée à 176 pièces (chacune d’elles correspondant à une année d’existence de la Maison Hermès depuis sa création en 1837). Elle s’attache au poignet par un bracelet naturellement réalisé dans les ateliers Hermès : la cerise sur le gâteau en quelque sorte, mais en version alligator mat havane.