Carine Maillard

Image
Carine Maillard - Grand Prix d'Horlogerie de Genève
3 minutes read
Interview de la directrice du GPHG, qui fête cette année ses 20 ans

Que pensez-vous du fait que le GPHG est souvent considéré comme les Oscars de l’industrie horlogère ?
C’est fantastique ! Le GPHG est effectivement la récompense la plus prestigieuse dans le domaine, et nous avons maintenant notre propre Académie !

Quelle est l’importance de l’Académie GPHG présentée l’an dernier ?
L’Académie permet une large participation de l’industrie dans le processus de sélection et de vote. Au lieu d’un jury unique de 30 personnalités qui officiait dans le passé, l’Académie est actuellement forte de 500 membres. Cela constitue donc un vaste réseau d’ambassadeurs représentant la passion pour l’horlogerie et participant à toutes les sélections. Ainsi ils récompensent conjointement des créations contemporaines qu’ils contribuent à mettre en valeur et à promouvoir dans le monde. Une plateforme digitale dédiée et sécurisée a été mise sur pied pour l’Académie et les marques introduisent maintenant des modèles pour la compétition grâce à ce nouveau moyen qui facilite l’interaction. La création de l’Académie est un développement important qui témoigne d’une ouverture et d’une internationalisation toujours plus grandes.

Parmi les 20 précédentes éditions du GPGH depuis 2001, laquelle vous a le plus marquée ?
Je ne les ai pas toutes connues ! L’édition 2012 a été la première sous l’égide de la Fondation du GPHG qui a été créée en mai 2011. Donc pour moi personnellement, 2012 est importante puisque c’était ma première édition en tant que directrice. Nous avons également eu des éditions très plaisantes en 2018 et 2019 avec Edouard Baer, qui a apporté une touche poétique à son rôle de maître de cérémonie, ainsi que des immenses ovations, comme lorsque le Prix Spécial du Jury a été décerné à Jean-Claude Biver. Je garde aussi un souvenir impérissable de la dernière édition de Carlo Lamprecht en tant que président, tout comme d’autres moments particulièrement émouvants pendant la présentation de certains prix. L’édition 2020 a aussi été assez mémorable avec seulement 50 personnes autorisées dans le théâtre, entourées de 1'000 ballons rouges représentant le reste du public !

Carine Maillard, directrice du Grand Prix d’Horlogerie de Genève

Selon vous, quel pays abrite le plus de fans du GPGH ?
Là où il y a des passionnés de montres, donc à peu près partout ! Nos expositions représentent une occasion unique de voir les 84 plus belles montres de l’année dans un seul endroit. Depuis 2011, nos expositions itinérantes ont présenté les montres sélectionnées aux quatre coins du monde en plus de Genève : Pékin, Berne, Dubaï, Hong Kong, La Chaux-de-Fonds, Macao, Mexico City, Milan, New Delhi, Puebla, Rome, Séoul, Shanghai, Singapour, Taipeh, Venise et Zurich. Les montres lauréates ont été spécialement honorées après la cérémonie des prix lors d’expositions à Dubaï, Londres, Moscou, Paris, Singapour et Vienne. L’horlogerie fait rêver partout dans le monde

En quoi l’édition 2021 se différencie-t-elle ?
Cette année nous fêtons notre 20ème anniversaire. A cette occasion, nous organisons une exposition exceptionnelle au Musée Rath de Genève qui se tiendra parallèlement à la présentation des 84 montres nominées et qui rassemblera les 20 montres qui ont gagné l’Aiguille d’or entre 2001 et 2020.

De plus, nous avons un nouveau président du jury : Nick Foulkes, historien, écrivain, journaliste et autorité internationalement reconnue en matière de culture, d’horlogerie et d’art. Issu de l’Académie, le jury se réunit à huis clos quelques jours avant la cérémonie pour évaluer physiquement les 84 montres sélectionnées et voter pour désigner les gagnantes, avec le vote de toute l’Académie également pris en considération dans le résultat final (voir le détail des règles sur le site gphg.org).

Que manque-t-il fondamentalement au GPHG pour passer au niveau supérieur et augmenter sa notoriété au sein du grand public ?
Il nous manque un financement durable permettant au Grand Prix, dont la stature est maintenant solidement établie, de poursuivre son développement et en particulier de renforcer le marketing et la communication autour de la compétition et de la cérémonie de remise des prix (célébrités, tapis rouge, télévision, etc.), tout cela afin d’améliorer son profil public et d’honorer cette industrie comme elle le mérite.