À l'approche de la cérémonie de remise des prix du Grand Prix d'Horlogerie de Genève, jeudi 4 novembre, WorldTempus vous présente les catégories et leurs finalistes, commentaires et analyses inclus. Cet article est le deuxième d'une série limitée en cours, et poursuit avec les catégories Diver’s, Petite Aiguille et Challenge.
Catégorie: Petite Aiguille
Composée de pièces entre 3 500 et 10 000 Frs, Petite Aiguille est la catégorie du GPHG la plus orientée vers les clients. On est en plein cœur du marché, là où se trouvent les pièces les plus valorisables. Rien d'étonnant à ce que l'on y trouve une Tudor. La Black Bay Ceramic a beau être au sommet de la gamme de prix de la marque, on comprend facilement pourquoi. Elle a ce look qui tue, total noir, avec une boite céramique et un mouvement qui est certifié COSC et Master Chronometer, manufacturé, automatique, avec un spiral silicium, 70 heures de marche et une garantie de 5 ans.
Breitling est un autre poids lourd de la catégorie, mais ils l'ont jouée plutôt subtile. Ils ont mis en compétition une montre pleine de couleur et de vie, facile à porter. Cette Top Time a un look 60's-70's et un jeu de couleur imaginé en association avec le spécialiste du sportswear australien Deus Ex Machina.
Dernier gros poisson de la catégorie, Seiko réédite ce qui fut autrefois son vaisseau amiral, sa pièce la plus avancée. La Recreation of King Seiko KSK (ne leur en tenez pas rigueur, Seiko a un problème avec les noms de produit) est une pièce années 60 bien pensée, très axée sur le détail, le genre qui s'apprécie de près, en vrai et pas sur un écran.
Garrick n'est pas une marque comme les autres. Ils font un superbe travail avec leurs mouvements (ici, un ETA 6498 lourdement transformé), de magnifiques cadrans guillochés et des aiguilles qui ne ressemblent qu'à elles-mêmes. Cette S4 avec un cadran rouge et argent sort vraiment du lot par son design, son expertise artisanale et l'exclusivité qui découle de leur très petite taille. Au fait, vous n'allez pas y croire mais c'est une marque anglaise. Ils avaient déjà recommencé à faire du vin, voila que les britons se remettent à l'horlogerie.
Toujours dans le genre hors-Suisse, Trilobe, qui est pensé à Paris, présente ici son second modèle, Nuit Fantastique. Il modifie légèrement le concept d'affichage de la marque, basé sur des anneaux excentrés. Cette pièce est plus épurée, simplifiée et les finitions, en particulier le cadran et sa fenêtre en applique, sont au top.
Qui a dit excentré ? Louis Erard bien sûr. Leur collab avec le légendaire Vianney Halter s'appuie sur leur Régulateur, graphiquement transfiguré par un travail tout en détail sur le cadran, les typos, les aiguilles....
Catégorie: Challenge
Tout comme la catégorie Petite Aiguille, celle-ci compte particulièrement parce qu'elle rassemble les pièces qui sont le plus susceptibles d’être achetées par des non spécialistes de l'horlogerie. Elle sert aussi de tremplin à des marques à la recherche de légitimité dans un domaine où celle-ci s'achète généralement à grands coups de mouvements compliqués. La définitions de la catégorie est simple : un prix de vente sous la barre des 3 500 Frs.
Aucune surprise dans le fait que la plupart des concurrents sortent du bois. A cela, deux exceptions. Oris et Doxa, acteurs historiques, montrent qu’on est pas obligé de faire partie du team crowdfunding / start-up pour afficher des prix bas. Preuve en est faite avec l'Oris Divers Sixty-Five Cotton Candy. Regardez-moi un peu cette boite et bracelet tout en bronze et ce cadran rose, genre total bonbon. On utilise trop facilement le terme audace en horlogerie. Mais là, il n'est pas usurpé.
Doxa est en pleine renaissance. La marque produit sans discontinuer des montres de plongée colorées sur le marché US, et s'étend désormais à de nouveaux horizons, tant géographiques qu’horlogers, comme en témoigne cette SUB 200 C-GRAPH Caribbean. Elle est encore marquée de l'empreinte plongeuse avec sa lunette unidirectionnelle et son étanchéité 200m. Et elle a aussi pour elle sa taille. Il ne reste pas tellement de chronos de 45 mm de diamètre pour 14 d'épaisseur dans un look à peu près classique. C'est une manière de marquer des points...
On a beaucoup parlé de Fulran-Marri. La marque toute fraichement née a réussi à plaire à une partie de la communauté horlogère. Il faut juste remettre les pendules à l'heure : il s'agit d'une pièce à quartz plus module mécanique vraiment pas chère, qui ressemble, en tout cas sur le papier, à un chronographe Patek ou Vacheron des années 1950.
Puisqu'on parle de reprendre les classiques, la Massena Lab Uni-Racer s'approche du plafond de la catégorie, ce qui s'explique par sa nature totalement mécanique. William Rohr est un pilier de la communauté horlogère en ligne et il a réussi à créer ce chrono années 70 bien ficelé, qui cumule tous les détails à la mode en ce moment, comme un cadran ligne de mire et un compteur de type Big Eye
Vous ne connaissiez pas Anordain? Eh bien j'avoue que moi non plus. Mais il y a de la matière derrière cette montre. La Model 1 est faite en Ecosse, avec un cadran en émail aussi fait en Ecosse. Les fluctuations de couleur sont dues aux différences de profondeur sur le cadran, en argent, qui a été martelé à la main. Plus le creux est profond, plus il accumule de l'émail, plus la teinte est sombre. Malin, non ?
Ciga Design est un outsider de multiples manières. Ils sont à peu de choses près le seul acteur avec une montre au thème environnemental de ce grand prix. La Blue Planet a un cadran mappemonde et un mouvement générique qu'ils ont réussi à modifier sans exploser les tarifs. L'idée est d'afficher l'heure avec une rose des vents qui travaille de concert avec un anneau de minuterie mobile. Ils se déplacent ensemble de manière à ce que la rose des vents fasse également office d'aiguille des minutes.
Catégorie: Diver’s
Les montres de plongée sont en plein boum. Elles sont polyvalentes, parfaites pour notre époque où règne l'informel, et leur design solide confirme qu'elles peuvent résister aux épreuves du quotidien. Il s'agit donc à la fois d'un domaine de spécialistes, mais aussi de généralistes qui veulent montrer l’étendue de leur savoir-faire. Exemple typique, la Louis Vuitton Tambour Street Diver, qui n'est pas la première plongeuse de la marque. D'ailleurs on attendait un peu leur retour sur ce sujet. Il se fait avec un look urbain, contrasté, d'un bleu vif et sur une base technique solide.
Idem avec Ulysse Nardin. Intimement associé à tout ce qui est marin, ils font des plongeuses depuis des lustres. N'empêche, la Diver X Skeleton sort des habitudes prises avec leurs Diver, plutôt sages. Avec le calibre squelette en forme de X, la boite en titane et carbone bleus, les accents orange, on ne va pas la rater sur les poignets !
L'orange a également été retenu par Milus. La marque qui refait sa renaissance est toute dédiée au vintage ces derniers temps. D'ailleurs, il est étonnant que leur Archimèdes soit la seule plongeuse rétro de la sélection tant elles sont en vogue. Autre tendance forte, les cadrans de couleur : pas une seule pièce présélectionnée n'est noire, pourtant teinte par défaut pour les montres de plongée.
A la place, on trouve du vert chez Oris, dont l'Aquis Date Calibre 400 embarque leur mouvement en propre dans une boite en acier plus petite, ou alors carrément du turquoise fluo, sur le cadran et le bracelet de la Doxa SUB 300 Carbon COSC Aquamarine. Celle-ci joue le contraste maximum grâce à une boite en carbone forgé totalement noire.
On récapitule ; acier, titane, carbone, il ne manque que du bronze, qui est fourni pour l'occasion par la marque française Reservoir. Ils ont décliné leur concept d'affichage compte-tour, heure sautante, minute rétrograde à une série limitée réalisée avec le photographe sous-marin Greg Lecoeur, étanche 250 mètres.
